Le médaillon de Bayah

Chapitre 2

Bonjour va tous amis lecteurs! Je ne connaissais pas encore toutes les façons de faire ici quand j'ai publié le premier chapitre, et je ne pensais pas a mettre de commentaire a votre intention...

Mais le mieux n'est il pas de communiquer ? Alors voilà, je me suis rendue compte que pour la plateforme, min premier chapitre était un peu long.

Du coup, je réduis un peu pour le deuxième !
A l'origine, ce roman, je l'ai écris il y a plus de dix ans. Les chapitres étaient formatés pour Word...

J'espère que cette histoire vous plaît ! Bonne lecture 😀

CHAPITRE DEUX

Une oie sauvage s’envola en gloussant, jaillissant des bouquets de verdure. Les eaux s’écoulaient lentement, contournant les petites îles perdues sur ce bras du fleuve qui, plus loin, se resserrait pour continuer sa route vers la mer dont parlaient les légendes.

La perche jaillit pour se planter un peu plus loin, à la recherche d’un appui sur le fond tantôt vaseux, tantôt sablonneux. La main qui la tenait la faisait valser avec habileté au-dessus de l’eau, répétant sans cesse le même mouvement. De l’autre côté du bateau, des doigts ornés de bagues d’or fin dessinaient leurs sillons dans l’eau tiède.

La main s’ébroua, puis remonta à l’abri de la tenture, qui protégeait son propriétaire d’une chaleur écrasante, pour se poser nonchalamment sur son genou. L’étoffe de sa courte jupe de lin remontait sur sa cuisse, et son torse était nu, à l’exception d’un collier d’or. La tête posée sur l’autre main, il semblait perdu dans ses pensées, ses grands yeux noirs plongés dans le vide.

Quand la barque heurta faiblement une langue de terre, son visage se redressa et son esprit s’attacha de nouveau au monde qui l’entourait, surpris de cet incident : l’habileté de son fidèle serviteur dans la conduite de cette barque n’était plus à prouver. Il sortit de l’abri pour voir ce qui se passait. 

- Il y a quelqu’un derrière les herbes, mon prince, et il ne bouge pas. Je voulais juste m’approcher pour voir s’il y avait un problème. 

Le jeune homme leva une main pour protéger ses yeux du soleil, qui enflammait la terre gorgée d’eau. Au début, il ne vit rien. Puis un éclat de blancheur derrière un rideau de roseaux attira son regard. Il tendit le cou, mais ne put rien distinguer de plus. Intrigué, il posa un pied sur la terre pour contourner la verdure.

Il n’aperçut tout d’abord qu’un voile blanc maculé de boue. Puis il découvrit le pied délicat qui en dépassait, reposant sur le sol sablonneux. Une jeune fille était étendue là, inconsciente, et Saymin fut touché de son innocente beauté.

Elle gémit imperceptiblement. Il se pencha vers elle et posa délicatement sa main sur son épaule. Elle gémit de nouveau, et ses paupières frémirent. Il se pencha plus avant. Quand elle ouvrit les yeux, lui dévoilant les lacs profonds de son regard interrogateur, il se sentit happé par leur intensité. Reprenant ses esprits, il éloigna son visage du sien et lui tendit une main qu’elle hésita à prendre. Elle s’assit avec effort, et fronça les sourcils. Son regard explora le paysage et devint encore plus perplexe.

Elle n’avait jamais vu de lieu semblable. On se serait cru au paradis. La nature retournée à l’état originel. Où donc pouvait-elle bien se trouver ? Était-elle morte ? Elle entendait le jeune homme lui dire quelque chose. 

- Que faites-vous là, jeune dame ? Qui a bien pu vous abandonner ici ?

Elle retint un hoquet de surprise. Cette langue lui était totalement inconnue, et pourtant elle avait compris ce qu’il disait ! Elle connaissait même les mots qui lui auraient permis de répondre, mais la stupeur la rendait muette. 

Quelques secondes auparavant, elle était allongée dans cette pièce sombre où Julio l’avait installée, et voilà que maintenant elle se trouvait dans ce jardin merveilleux, sous le regard attentif de ce jeune homme si attirant, vêtu d’aussi étrange manière. Ses yeux marron pétillaient d’intelligence, et ses lèvres pleines paraissaient d’une douceur sans limite. Ses gestes et son ton mesuré dénotaient un savoir-vivre à toute épreuve : même dans cette nature sauvage, il se comportait comme s’il avait été entouré par la haute société…

Après l’avoir aidée à se lever, il réitéra sa demande. 

- Je ne sais pas, répondit-elle dans cette langue inconnue. J’ai dû me perdre. Ce n’est peut-être qu’un rêve...

- Quelqu’un a bien dû vous emmener sur cette île, car je ne vois aucune barque et je ne pense pas que vous ayez pu vous rendre ici à la nage. Ce ne sont tout de même pas les dieux qui vous ont déposée ici, comme tombée du ciel ! 

- Je n’en sais absolument rien. C’est la pure vérité. Je ne me rappelle de rien.

A ce moment-là, il aperçut le médaillon qui pendait à son cou, dans les replis du voile qu’elle maintenait d’une main, et il eut l’air stupéfait. Angela s’en aperçut, mais préféra ne rien laisser paraître.

- Vous ne m’avez même pas dit comment vous vous appelez...

Il parut surpris qu’elle soit aussi directe, mais répondit tout de même de bonne grâce.

- Mon nom est Saymin. Et le vôtre ?

- Je m’appelle Angela.

Il décida de l’emmener avec lui au palais de son père. Après tout, elle portait le médaillon sacré. Était-elle une prêtresse qui aurait perdu la mémoire ? Ou bien une princesse échouée là, enlevée par quelque complot ? 

Il lui tendit la main et la mena jusqu’à l’embarcation où son serviteur attendait, se reposant sur la perche plantée dans l’eau dormante. Le pas d’Angela était encore peu assuré, et elle dut s’appuyer sur le bras de Saymin. Le contact de sa peau douce et sombre lui arracha un frisson de plaisir. 

Il l’aida à monter sur la barque et l’installa sur le siège qu’il occupait encore quelques minutes auparavant, à l’ombre apaisante de la tenture bleutée. Elle leva le regard vers lui pour lui dire quelque chose, mais sa vue se brouilla, le monde s’obscurcit. Elle le vit s’approcher d’elle, puis tout disparut.

La suite très bientôt ! N'hésitez pas a me dire ce que vous en pensez 😊