Recueil d'échecs

Fin.

Celà fait des semaines que je cherche une conclusion à ce recueil, je n'ai pas réussi à l'écrire, alors je vous offre ce morceau car je n'aurai pu que le paraphraser. Il résume exactement ce que j'ai voulu dire à celle que je cherche, à vous qui avez lu mes textes, à ceux qui les liront, à mes enfants.

Scylla, Olympia

Un jour je ne serai plus,
Du moins invisible,
Je parlerai mais ce sera sans son.

Un jour on ne sera plus,
Sofiane, Scylla ou Gilles,

On ne chantera plus,
On sera devenu la chanson.

Je ne serai plus,
Du moins visible,
Je parlerai mais ce sera sans son.

Un jour on ne sera plus,
Sofiane, Scylla ou Gilles,
On ne chantera plus,

On sera devenu la chanson.

En attendant je crée,
En attendant j'écris,

Je fais danser les poussières de moi dans l'élégance des nuits.

Je prépare ma chanson à quand je devrai m'absenter,
Qu'elle vive par elle-même quand je ne serai plus là pour la chanter.
Je veux qu'elle soit imparfaite, à mon image
J'ai pourtant tenté d'incarner mes convictions,
Mais je veux qu'elle vous rappelle,
À chaque fois que tout ira mal.
Qu'il y avait un homme sur terre qui vous aimait sans conditions
Je le ferai toujours,

Dans l'invisible, je parlerai, mais ce sera sans son.
Je serai pas parti me baigner dans l'infini,
Où après leur dernier chant,
Tous les cygnes s'en vont.

Je parlerai,
Mais ce sera sans son,
Je serai devenu la chanson.

En attendant je cris,
En attendant je me livre,
Avec toi je ne prends pas assez souvent le temps de vivre,
Mais j'écris pour quand je ne serai plus à tes côtés,
Et que tu auras perdu ton coeur,
Tu puisses encore l'entendre vibrer.

Je m'excuse je t'ai vu pleurer,
Tu me reproches souvent de ne pas être assez là,
Mais je t'écris des refuges,
Des chansons qui plus tard quand tu te sentiras seule pourront peut être remplacer mes bras.

Oui j'écris pour que mes lèvres n'aient plus à dire un mot, non.
Pour accomplir mon rêve,
Et puis celui d'un autre,
J'écris ce qui au fond du coeur des hommes reste enfermé,
Pour rappeler que l'espoir devra toujours mourir en dernier.

J'écris ces mots en tremblant,
Car j'écris l'indicible,

Pour que tu restes fière de moi après l'abdication,
Mais j'ai l'impression de commencer à devenir invisible,
J'écris pour préparer ma dématérialisation.

Quand il n'y aura plus personne sur les balcons debout,
Que nos enfants et nos oeuvres qui témoigneront de nous,
Plus aucun débat, plus à faire de route,
De Scylla ou Sofiane sur les facades en lettre rouge.

Plus de cris de fous, de caprices de plus,
Plus de désacords,
Plus qu'une voix unique.

Ma voix sur un piano qui depuis n'existe plus,
Mais je ne serai pas mort,
Je serai devenu ma musique.

Un jour je ne serai plus,
Du moins invisible,
Je parlerai mais ce sera sans son.

Un jour on ne sera plus,
Sofiane, Scylla ou Gilles,
On ne chantera plus,
On sera deveu la chanson.

Je ne serai plus,
Du moins invisible,
Je parlerai mais ce sera sans son.

Je serai devenu la chanson,
Je serai devenu la chanson.