Don't stop

Bad Boy

-"Je suppose que tu veux un autographe ? Lance Lenni-Kim d'une voix amicale.
-Euh non. Va pas t'imaginer que je suis fan de toi. Je te connais seulement parce que ma petite soeur de huit ans t'écoute. Je rétorque. Pour qui il se prend celui-là? Il pense qu' il est Justin Bierber ou Harry Styles. Mais quelle arrogance !"
Ma réponse le fait rire apparemment. C'est la première fois que je l'entend rigoler. Ce son est pour moi un véritable délice. Doux et délicat, il me donne envie de me joindre à lui. Je me retiens.
"Tu habite à Paris ? Lance Lenni pour changer de conversation.
-Oui depuis deux ans environ. J'habitais à Orléans avant. Et si tu veux savoir, je suis en 2nd au lycée de Paul Claudel.
-Nice. Je suis en train d'enregistrer mon deuxième album. M'apprend mon casseur de téléphone.
-Stylé. C'est toi qui écrit les textes ?
-La plupart des morceaux sont composé et écrit par moi. Je ne sais pas si tu as déjà écouté mes premières chansons mais je ne les trouve pas très matures.
-Don't stop ?
-Ouais, elle est pas génial comparé à mes nouveaux morceaux.
-C'est ma préférée. Dit-je d'une petite voix."
Pour la première depuis notre rencontre, je sens le regard de Lenni-Kim me détaillé de haut en bas.
Je fais au moins une tête de plus que lui (1m78). Mes cheveux lisses sont bruns. J'ai de très beaux yeux bleus-gris. Je suis grande et mince. Je n'aime pas vraiment mon corps. Je m'y sens mal à l'intérieur. Je voudrais être quelqu'un d'autre. Et plus que tout, je voudrais trouver un garçon qui m'aime pour ce que je suis et pas ce que je parais être.
Soudain un appel retentit de la poche du beau gosse. Il s'empresse de décrocher. Pendant quelques minutes, je l'entend dire des "oui"; des "non" ou  des "Je ne sais pas", pour enfin raccrocher.
Il tourne ses yeux marrons vers moi et lance :
"Écoute je suis désolé mais il va falloir que je parte. Il y a mon amie, Lou, qui m'attend pour enregistrer notre prochain single.
-Elle peut pas attendre ?
-Non...
-Et mon nouveau téléphone? Tu m'avais promis Lenni... Je souffle énervé.
-Ce sera pour une prochaine fois. (Il me rend une carte) Tiens voilà mon numéro de portable. Appelle-moi. On s'organisera mieux ainsi. Je pars de la France dans deux semaines.
-Bon ok... Salut alors. Dit-je dans un murmure.
-Ouais à une prochaine fois ! Hé fait pas cette tête, on se reverra !!" Me lance-t-il dans un grand sourire (je note évidemment qu'il en a un magnifique) en faisant un signe de la main pour enfin tourner les talons et partir.
Pfff, quel arrogance ! Je pense soudainement à mon RER que je n'aurai jamais raté s'il n'avait surgit devant moi.

Pourtant, je n'arrête pas de fixer sur sa carte, son numéro de téléphone qu'il m'a laissé...