Le départ

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La gorge serrée comme on serre les dents, je vais à mes angoisses. Mon corps défendant son bonheur y va à contre-cœur. Comme retenue en arrière d'amour par mes armes, je suis passée par les larmes, mais j'en suis revenue. Sur les rails le métal me sert d'étau. Mais ce fer qui m'enfer me fait faire ma vie. Il faut avancer vent-debout, alors que je suis assise. Mais bien mal assis ne profite jamais. Le profit, pourtant, y sera. Tout au bout de là-bas, je le devine, entre-caché derrière un futur flou. Il est loin le temps des insouciances. Mais, si le souci est une fleur qui pousse trop bien sur mon terreau de cœur, la pensée, toujours belle, s'y épanouit aussi. Elle est là qui fleurit au bout de mes doigts. On dit que j'ai la main verte. Tout y pousse vers l'avant. Et ces nouveaux mots, nourris de maux plus anciens, cherchent à s'étaler sur ma page. Étrange inquiétude, vraiment, que vient rassurer un début d'assurance et d'essai. Que me réserve l'avenir ? Il est hermétique comme ma bouche scellée. Alors laissons-nous porter et nous verrons bien le terme approprié de cette histoire. Il faudrait simplement, simplement, ne pas oublier. Surtout ne pas oublier de respirer. 

Débris de verve (recueil de poèmes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant