Faites taire cette voix [M. Yoongi]

Personne ne peux m'aider

Ils l'avaient laissé là.

Dépressive. Asociale. Incompréhensible.

Voilà ce qu'ils pensaient d'elle. Ils l'ont déposée à cette clinique. Avec des médecins, et des psychologues.

« Ils sont là pour t'aider » lui assuraient-ils. S'ils savaient... Elle les haïssait. Tous autant qu'ils étaient.

« On veut juste t'aider », lui disaient-ils.

Cette phrase lui semblait si fausse...

Et elle l'était. Personne ne comprenait. Qui le pourrait ?

Rester seule, voilà ce qu'elle voulait. Mais ça, c'était incompréhensible pour beaucoup de personnes.

Toute seule. Elle voulait. Être. Seule.

Nina se tint la tête, enfermée dans un coin de sa chambre. Tout tournait en boucle. Devenait-elle folle ? Qui savait. Elle l'était sûrement déjà.

La porte s'ouvrît brusquement. Un jeune médecin entra dans la pièce et s'avança doucement vers la jeune fille.

- Salut.., hasarda t-il.

- Dégages, lui répondit-elle.

Le médecin ne l'écouta pas et s'assit à côté d'elle.

- J'ai dis-

- Il fait beau aujourd'hui non ? la coupa l'homme en blouse blanche. Tu ne veux pas aller faire un tour prendre l'air ?

- Si c'est pour être avec du monde, non merci.

- Mais non, il y aura peut-être des gens, mais tu n'es pas obligée de leurs parler.

Elle releva la tête. Il ne mentait pas ? Elle n'était vraiment pas obligée de se mélanger aux autres ? Parce que si c'était le cas, elle sortait de suite.

Rester enfermée dans cette chambre la rendait folle, malgré le fait que c'était le seul endroit où elle était bien.

- Aller, viens !

Le médecin lui tendit sa main. Elle ne l'a prit pas et s'aida des siennes pour se relever.

Bah quoi ? Elle acceptait déjà de sortir, elle n'allait pas avoir un contact physique avec un médecin ou une quelconque autre personne non ?

Le médecin ne dit rien et l'emmena dans un parc à côté de la clinique.

Nina lui demanda de partir et la laisser seule, il exécuta ses ordres. Elle allait enfin être tranquille.

Être dehors lui faisait du bien, plus de bien qu'elle ne voulait l'avouer. Elle inspira un grand bol d'air frais. Aaah !

- Tu sors jamais toi aussi ?

AAARGH ! Elle sursauta et se tourna vers à personne lui ayant adressé la parole. C'était un garçon asiatique qui s'était teint les cheveux en blonds.

- T'as perdu ta langue ?

- Moi non mais si tu continues de me parler tu vas perdre la tienne.

Quel magnifique moyen était-ce de se faire des amis. Merci pour cette technique infaillible !

Elle se gifla mentalement. Pour une fois que quelqu'un qui avait l'air d'avoir son âge était sympa avec elle.

Heureusement pour elle, le garçon sourit et s'assit par-terre, l'invitant à le rejoindre.

- T'aimes pas beaucoup taper la discute toi aussi hein ?

- Je sais pas comment tu as deviné.. ironisa t-elle.

Il sourit une nouvelle fois, elle s'assit à côté de lui, gardant une distance suffisante entre leurs deux corps.

Ils restèrent assit l'uns à côté de l'autre pendant plusieurs minutes, sans parler, ce qui convenait très bien à Nina.

Vous pourrez donc remercier le médecin qui vint les déranger, faites vous plaisir.

- Oh, Min Yoongi et Kim Nina, comme c'est étonnant, je ne savais pas que vous étiez proches.

- Du calme l'asticot, on s'est juste assit l'un à côté de l'autre. Je connaissais même pas son prénom, dit de dénommer Yoongi.

Nina n'aurait pas dis mieux. Quoique, un petit « connard » à la fin de sa phrase serait passer crème.

Le garçon se leva et fit un clin d'œil à Nina en partant.

- À plus !

Elle ne lui répondit pas.

- Tu-

- La ferme, siffla t-elle.

On ne changeait pas les bonnes habitudes. Parler aux médecins était encore plus inutile que de parler à Yoongi.

Elle se releva et retourna dans sa chambre. Elle avait besoin d'être seule. Encore. Toujours.

- Attends !

Nina se tourna vers le médecin pour l'envoyer bouler une nouvelle fois il ne la laissa pas faire.

- Écoute, je sais que tu n'aimes pas parler aux gens. Et je sais que Yoongi aussi. Tu es la première personne à qui il parle de lui-même. Je comprends que tu ne veuilles pas nous parler. Tu penses sûrement qu'on ne comprend pas. Tu as peut-être raison. On ne vit pas la même chose que toi. Mais lui sait. Il connaît. Il vit la même chose. Lui aussi veut rester seul, sans sortir. Je suis certain que vous pourriez devenir amis, alors essaies.