Ton corps entier tremble, en larmes
Tu as fait le geste... Prendre cette arme
Tu as dû te sentir seul dans le noir
Tu devais broyer tant de noir
Le coup est parti... Au sol, tu t'es écroulé
Autour de nous, le monde s'est écroulé
L'atmosphère est devenue acide
Tu as laissé un grand vide
De cette intense dépression
Tu étais arrivé à saturation
Pris au piège dans ce barbelé
De tout ce qui te harcelait
Tu n'as pas réussi à t'en démunir
Avec la vie, tu as décidé d'en finir
Tes cris... Tes appels aux secours
Sont restés vains. Plus aucun recours
Ton travail a toujours été admirable
Tu étais un frère, un ami formidable
Nous avons veillé ton corps
Douloureux de perdre un ami, encore
Souvent, j'essaye de comprendre ton mal-être
Toi qui était à l'écoute des autres, trop peut-être
Comment as-tu fait pour nous nourrir ?
De ces nombreux, faux, sourires et rires
Pourtant, nous tes frères d'armes
Nous étions prêts à essuyer tes larmes
Aujourd'hui, tous tes proches
Se font beaucoup de reproches
De ne pas avoir été présent, à ton écoute
Ta cérémonie d'adieux, on la redoute
Voir tes parents, ta femme, ton fils et ta fillei
Voir tant de larmes au fond de leurs pupilles
J'aurais aimé t'empêcher de faire ce geste
Nos meilleurs souvenirs, voilà ce qu'il me reste
Nous qui avons eu la chance de te connaître
En chacun de nous, une amitié tu as fait naître
Tu as décidé de t'en remettre à Dieu
Avec mes maux, je te fais mes adieux
