À peine arrivé à l'orphelinat
Les premiers ravages du choléra
Sur les affaiblis, sont dèjà irréversibles
Les conditions de survie sont indicibles
Il n'y a plus de place dans les cimetières
Trop de victimes ont fermé leurs paupières
Des fosses communes sont creusées
Les prières paraissent euthanasiées
Nous arrivons avec nombreux médicaments
Sur les blessures l'on pose des pansements
Sans cesse les médecins et infirmières
Soignent les enfants et des mères
Une femme demande de sauver sa fille
Désormais, devenue sa seule famille
Avec craintes, elle l'a confié
Meurtrie, elle aussi est terrifiée
Lors d'une attaque de rebelles
Elle est devenue leur bébelle
Violée, violentée... Veuve
Des cicatrices comme preuve
Cet enfant, elle n'a plus qu'elle
Sans elle, elle serait sans ailes
Ses autres enfants, son mari
À jamais, elle entendra leurs cris
De l'état de santé de sa fille, on la rassure
D'elle, on soigne ses lourdes blessures
Les journées sont surchargées
Sur eux, on veille tels des bergers
Notre présence, apaise, est vitale
L'ampleur d'une barbarie est brutale
Dans l'orphelinat, depuis plusieurs semaines
Les conditions de vie sont humaines, saines
Ce matin, la petite fille et sa mère nous quittent
Elles rentrent chez elles, que Dieu les abrite...