On voit mourir toute chose animée...

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NDA = Pendant les vacances, ma prof de français nous a donné un DM a faire, jusque là rien d'incroyable (bon le reste ne l'est pas non plus mais bon...). On devait choisir un poème de Louise Labé et écrire l'histoire qu'il y avait derrière (je sais pas si c'est très clair mais au pire vous comprendrez). J'ai mis plusieurs jours à trouver une idée à peu près potable, puis j'ai ENFIN réussi à écrire. Honnêtement je suis fière de moi (surtout parce que j'ai eu un 18/20) donc j'ai décidé de le poster ici.

Et oui, personne ne me suit mais ça m'éclate d'écrire ça... JUGEZ PAS D'ABORD... sinon je boude... ça y est je boude...

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Deux mois, ça fait deux mois qu'il est parti. Deux mois où je suisseule du matin jusqu'au soir et du soir jusqu'au matin. Pour ne pas ypenser, j'écris, mais je ne suis pas satisfaite. Comment écrire despoèmes d'amour alors que le seul homme que l'on aime est loin denous ? J'ai beau essayer de changer l'ordre des mots, trouver demeilleures métaphores, rien à faire, il faut toujours que jerecommence depuis le début.


Pour éviter de sombrer dans la solitude, je vais voir des amis etje sors un maximum. Lorsque je me balade en ville, je regarde lesgens. Je l'ai toujours fait. Les personnes autour de nous, dans larue ou dans un parc, sont une source abondante d'inspiration.Aujourd'hui, mon regard est surtout attiré par les couples quicroisent mon chemin. J'aimerais être comme eux : marcher dansles rues de Lyon avec mon mari, mais il est loin et je suis seule.


Après avoir déambulé dans la ville, je me rends au point derendez-vous fixé par les poètes de l'école lyonnaise. Une foislà-bas, nous parlons du beau temps et de la pluie. Enfin, ilsparlent du beau temps et de la pluie. Moi, je rêvasse surtout,essayant, dans ma tête, de placer des mots dans un ordre pas trophorrible, mais rien ne vient. Peut-être que c'était une mauvaiseidée ce recueil. J'ai écrit seulement six sonnets et une élégieavant de perdre toute inspiration. Me voyant perturbée Maurice vientme voir. Il est comme un père pour moi. Nous parlons un peu et jelui avoue qu'avec mon mari loin de moi, je n'arrive plus à écrirenotre amour. Il m'explique alors que si je n'arrive pas à mentir surnotre histoire parfaite, je n'ai qu'à écrire ce que j'ai vraimentsur le cœur. Il me laisse ensuite. Je me lève et part, fatiguée.


Sur le chemin du retour, je me remémore les mots de Maurice. Lesmots me viennent d'eux-même, sans que je n'ai besoin de réfléchir.Immédiatement, je sors mon carnet de notes et écrit ces quelqueslignes :

On voit mourir toute chose animée,

Lors que du corps l'âme subtile part :

Je suis le corps, toi la meilleure part :


Je me dépêche ensuite de rentrer chez moi, et je ne m'arrêteplus d'écrire. Les idées m'arrivent d'un coup. A peine ai-je finid'en exploiter une, qu'une autre arrive. Lorsque le soleil commence àse coucher, mon poème est fini et je suis enfin apaisée. Lasatisfaction d'avoir créé quelque chose m'avait manquée.


On voit mourir toute chose animée,

Lors que du corps l'âme subtile part :

Je suis le corps, toi la meilleure part :

Où es-tu donc, ô âme bien aimée ?


Ne me laissez pas si longtemps pâmée :

Pour me sauver après viendrais trop tard.

Las ! ne mets point ton corps en ce hasard :

Rends-lui sa part et moitié estimée.


Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse

Cette rencontre et revue amoureuse,

L'accompagnant, non de sévérité,


Non de rigueur, mais de grâce amiable,

Qui doucement me rende ta beauté,

Jadis cruelle, à présent favorable.  

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 10, 2022 ⏰

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