La peur me pétrifiait. Devant mes yeux, un tourbillon noir de pensées et d'apprioris. Des sourires chaleureux, qui m'apparurent comme des menaces. Et toi. Au fond, tes yeux qui brillaient de bienveillance. Tes premières paroles qui m'arrachèrent un sourire.
Nos liens se sont alors resserrés. Je te tirais vers le haut, tu me faisais redescendre sur Terre.
Nous étions les mêmes. Je voulais te ressembler en tous points. J'achetais les mêmes vêtements que toi, me faisais les mêmes coiffures, mangeais les mêmes choses. Je pensais que cela nous rapprocherais. Et ce fût le cas.
Je ne pouvais pas me passer de toi, ni toi de moi.
Tu m'énervais parfois.
Tu n'étais pas très bonne à l'école.
Nous riions des mêmes choses, étions passionnées par les mêmes choses.
Pire que de sœurs, nous étions des clones.
Tu m'énervais souvent.
Nous passions nos week-end ensemble, nos mercredis, nos soirées.
Tu m'énervais tout le temps.
Je ne te supportais plus. Ton orthographe, ta voix, ton odeur, tes paroles, toi. Je n'aimais plus rien. J'ai reculé.
Ce fût pourtant si dur. Tu arrachais mon cœur au moindre coup d'œil que je t'accordais.
Alors je suis revenue. Comme toujours, c'était moi qui avançais la première.
Puis comme lui, tu es partie sans te retourner. Ton image s'est tout de suite effacée. Tu n'étais plus rien.
Vous êtes trois à avoir marqué mon cœur au fer rouge. V., C., J.
Je tenais réellement à vous, vous savez. Mais vous vous êtes éloignées, et je n'arrive pas à vous rattraper.Cherry.