La codépendance ou l'art de ne vivre qu'à travers les autres"Codépendance (ou co-dépendance, co-narcissisme ou narcissisme inversé) est une tendance à se comporter de façon trop passive ou à prendre soin des autres excessivement d'une manière qui affecte négativement les relations et la qualité de vie.
Cela implique aussi souvent de donner une priorité plus basse à ses propres besoins tout en se préoccupant excessivement des besoins des autres. La codépendance peut apparaître dans tous types de relations, notamment familiales, professionnelles, amicales, amoureuses, ou sociales.
La codépendance est aussi caractérisée par des comportements de déni, un manque de confiance en soi, un conformisme excessif, et/ou des comportements de contrôle."
J'ai connu deux moments charnières dans ma vie. Celui où je m'étais volontairement isolée et où je me plaisais à croire que l'avis des autres m'importait peu. Je pensais alors que je me suffisais à moi-même, que tant que j'aurais un travail et un appartement confortable, la solitude ne m'atteindrait pas. J'avais bien évidemment faux.
En réalité, j'ai toujours été codépendante. L'avis des autres m'impacte tellement que le plus souvent je ne partage jamais mes opinions. Je ressens toujours la peur de ne pas être assez, de décevoir au point de briser des relations, si bien que je brime sans cesse ma personnalité. Je m'adapte selon la personne en face de moi. Malgré tout, les opinions à mon sujet sont souvent les mêmes : réservée, mais gentille. J'en ai souvent souffert, et une part de moi espérait qu'on m'aime enfin pour ce que je suis et pas pour le masque que je porte en discontinue.
Le seul problème est que je ne sais pas moi-même qui je suis. En grandissant, cela s'est empiré. J'ai commencé à croire qu'à force de me donner entièrement à ceux en qui j'avais confiance, cela finirait par dresser mes limites et ce que j'aime vraiment. Cela a relativement bien marcher, mais j'en suis toujours ressortie avec le cœur en miettes. La codépendance n'est pas seulement se donner corps et âme, mais c'est aussi en attendre trop des autres, à tel point que certaines relations dites saines m'ont terriblement déçue. Je nourrissais une insatisfaction perpétuelle, impossible à réfréner.
La codépendance s'apparente à l'alcoolisme ou la toxicomanie. La personne aimée devient littéralement une drogue. Cela ne concerne pas uniquement l'amour mais aussi l'amitié et même la famille. Chaque dose de son odeur, du son sa voix et de sa présence toute entière procurent un sentiment de bonheur. La dopamine circule dans tout le sang, on se sent puissant, on se sent bien. Et surtout, les problèmes paraissent lointains et franchissables. En revanche, lorsque l'absence se fait sentir, on peut voir l'envers du décor. Tout devient plus sombre. Les doutes, l'angoisse s'emparent de nous. Et si c'était la dernière fois qu'on se voyait ? Est-ce qu'il existe plus important que moi dans son monde ? Toutes nos pensées s'articulent autour de cette même personne, à tel point que ça en devient étouffant. On cesse d'exister pour l'autre. Pire encore, on est tellement persuadé de ne pas mériter cet amour que des angoisses folles se développent. On devient malléable à chacun de ses désirs, de peur d'être abandonné.
La codépendance est souvent montrée dans les films comme quelque chose d'incroyablement romantique. Etre la priorité de l'autre dans n'importe quelle circonstance, être dans chacune de ses pensées, ça ne serait pas le rêve ? On a tous rêvé d'être unique aux yeux de quelqu'un, d'être indispensable. C'est pourtant loin d'être le schéma idéal.
En grandissant, j'ai réalisé à quel point la codépendance était toxique. On ne vit pas à travers l'autre. On ne gomme pas chaque trait de sa personnalité que l'on considère comme antipathique seulement dans l'optique de plaire à l'autre. Car au fond, quel est la codépendance à part la peur d'être constamment abandonné ? La dure vérité de la vie est que non, on ne peut pas plaire à tout le monde. Pendant toutes ces années, nous allons rencontrer des personnes qui vont nous sortir par les yeux et qui pourtant auront une famille et seront adorés par d'autres.
La beauté de la vie résulte dans cette vérité : on ne peut pas être aimé de tout le monde, mais on ne peut pas encore moins s'aimer soi-même si l'on essaye de se plier à tous les désirs extérieurs. Je suis ma meilleure alliée, ma meilleure amante et je serai toujours à mes côtés. Les autres, mes amis, mes amours, ma famille, aussi fort que je les aimes en ce jour, ne sont que de passage durant toutes ces longues années qui précèdent ma vie. Je ne peux ni contrôler leurs pensées, ni leur amour envers moi. Alors autant m'aimer de tout mon cœur et de toute mon âme. Je suis la seule à être capable de faire en sorte de ne jamais me décevoir.
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Le dernier jour du reste de ma vie
RandomC'est en racontant ses maux qu'on s'en libère. Ceci n'est qu'un rantbook, comme on peut en voir énormément sur ce site. Pour une fois dans ma vie, j'ai envie de parler à coeur ouvert.