Dis moi, Thomas!

Madame Bajard

Même si Mme Bajard se tuerait plutôt que de l'avouer,elle portais pour Thomas une tendresse sans égale. Depuis la naissance du petit Johnson, Mme Bajard avait pris pour habitude de quitter son fauteil -où elle passait tout son temps avec pour seul compagnie son chat et sa tasse de thé - pour aller s' occuper du petit garcon dans la maison voisine. Elle avait vu Thomas grandire et appris à l'apprécier - ce qui ne l'empêche pas de râler à longueur de soirées- Maintenant, elle connaissait Thomas par coeur: Thomas est à cette époque un petit garcon souriant et rieure qui multiplie les bêtises plus vite qu'il le faut pour le dire, mais qui peut aussi passer des heures à lire tranquillement et rêver devant sa guitare. Et pourtant, ce soir là, elle n'eût pas le coeur à revêtir son masque de nounou grogne. Cela faisait bientôt une semaine que Thomas n'avait plus eu de nouvelle de ses parents et il n'avait plus le coeur aux âneries. Alors elle prepara deux tasses de tisane et s'assailla sur le siège de velours vert à côté de Thomas. Elle sortat son sudoku et tailla son crayon. C'est la que la sonnette de l'entrée retentit: Thomas piquat un spreent jusqu'à la porte, et ouvrit, suivit d'une Mme Bajard plus lente. Elle se rejouissait deja pour Thomas, qui attendait ses parents jours comme nuits depuis bien deux jours... Et pourtant, ce n'est pas le visage souriant des parents Johnson embrassant leur fils qui l'accueillie mais le visage sinistre de deux policiers et d'un Thomas au regard vitreux. La bouche de la vieille femme s'arrondit, comme pour crier quelques choses, mais finalement, elle la ferma et un silence glacial s'installa...