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"Avec le temps chacune de nous bricole un chemin vers la guérison. Pour sauver sa peau et se reconstruire. Certaines pardonnent, d'autres pas.."

Rachel

Depuis mon divorce éclatant avec Philippe, je n'arrive plus à faire confiance en la gente masculine. Je n'arrive même plus à regarder ma propre meilleure amie Katherine dans les yeux. A chaque fois que mon regard se pose sur elle, je n'arrête pas de m'imaginer chaque mensonges qui ont pu sortir de sa bouche ainsi que de celle de Philippe. C'est le dégoût qui s'accentue à en devenir de plus en plus amer. On avait tout pour être heureux. Je me demande parfois si ce n'était pas de ma faute parce que j'avais perdu le bébé.
[...]
Je pensais être capable de tout accepter, de fermer les yeux sur le fait qu'il aille voir ailleurs quand je ne pouvais lui donner ce qu'il voulait. Je ne me reconnaissais pas du tout. Qui étais-je devenu ? Comment faire pour aller de l'avant, de panser des blessures profondes qui n'ont pas l'air de cicatriser ?

A chaque fois qu'un homme tente de m'aborder, je prends peur et m'empresse de quitter les lieux dans lequel je me trouve. J'étais dans un café bar ce Vendredi là, seule, face une étagère de bouquins. Le choix était multiple et je pris avec délicatesse celui de Paulo Coelho Le Zahir . Ce café bar était réputé pour être un espace de détente autour de boissons chaudes ou d'un bon apéritif. Je me suis dirigé vers un fauteuil dans le fond de la pièce. La lumière était tamisée, les papiers peints d'un blanc cassé, parsemé de détails fleuris, donnaient une ambiance vintage et cosy en même temps. En m'asseyant dans le fauteuil avec mon livre ouvert, posé sur mes genoux je me suis remise à replonger dans des souvenirs douloureux. Quand j'étais enceinte, je prenais souvent cette habitude de me mettre dans un fauteuil, Philippe se mettait devant moi, assit sur le tapis à me faire la lecture ou du moins à faire la lecture pour le bébé. Je me souviens encore de cette époque où nous étions heureux Philippe et moi. Mais ce dont je me souviens le plus ce sont ces après-midis à la maison avec Kat qui nous narrait ses projets de vie avec Bastien, son petit copain avec qui elle sortait depuis tout juste 8 mois. Elle a toujours été ce genre de fille à se précipiter dans les bras des hommes quand bien même qu'elle ne savait ce qu'elle ressentait vraiment au fond, sur la nature de ses sentiments. Kat croyait aux jolies histoires d'amour que l'on racontait aux petites filles tout juste avant de les mettre au lit. Elle était prête à tout pour l'avoir son jolie conte de fée.

Bastien passe la porte d'entrée du café.
-Salut Rachel, comment vas-tu ? J'espère que tu n'as pas trop attendu.
Bastien était un homme très charmant. Ses yeux étaient d'un bleus scintillants et il portait à merveille ses boucles blondes sous son bonnet jaune moutarde. Il me fit la bise et déposa sa veste en jean sur le sofa sur lequel je m'étais assise. Je lui proposa un éclair au chocolat que j'avais pris en double. Il accepta et le dévora en une seule bouchée. Je ne savais trop quoi lui dire, je me sentais mal à l'aise d'être la. Pourquoi avais-je accepté de venir à ce rendez-vous.

Bastien déposa sa tasse de frappuccino sur la table basse et leva la tête en ma direction.
-Écoute Rachel, je t'ai fais venir pour prendre de réelles nouvelles de toi. Je m'inquiètes vraiment.
-Je me porte bien écoute, ne t'en fais pas. Répondais-je en hésitant
Je me sentais dévisagée par ses beaux yeux bleus. Comme s'il lisait dans la profondeur de mes yeux.
-Je sais que tu mens Rachel. C'est moi.. tu me connais voyons. Tu sais bien que jamais je ne te ferai de mal.. Tu peux me faire confiance.
Je voyais de la sincérité dans ses yeux. Je ne saurais comment l'expliquer. Je le sentais en regardant dans ses yeux. Mais je ne savais pas si je pouvais réellement lui faire confiance. Comment donner sa confiance après tout ce que j'ai vécue.
[...]
De retour à la maison, je faisais les cartons de mon déménagement. J'avais enfin pris la décision de partir, avancer pour un nouveau départ. Tout effacer et recommencer. Ma sœur Rosie est venue m'aider de bonne heure sur les coups de 8 heures.

Le plus dur c'est d'avancer et de tout oublier. C'était complètement impossible d'oublier tout ce qui c'était passé. Je pouvais faire semblant, mais cela n'allait en aucun cas m'aider dans ma guérison. J'allais tout simplement tomber dans un mensonge, une illusion que ma vie future serait.. meilleure alors que je n'arrive pas à accepter les faits.

Bastien

J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Rachel. Et, je pense que Katherine s'en doutait. Elle en était jalouse. Une jalousie maladive qui l'a conduit à mal agir. Je n'aurai jamais imaginé que Kat était capable d'un tel acte. Je .. Je l'aimais, je me voyais continuer notre aventure ensemble, faire de grands voyages. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai été dévasté, je n'en croyais pas un mot, c'était inimaginable qu'elle puisse me faire ça. Ce n'était pas son genre, mais mes amis m'avaient prévenus. Aveuglé par mon amour pour elle, je niais tout.
[...]
Rachel, a cet humour particulier que j'apprécie tant. Elle a ce petit grain de folie que j'aime. Quand elle est en colère elle se méprend sur le café et les donuts. Parfois, quand elle n'a pas la possibilité de manger de donuts elle s'empiffre de muffins à la myrtilles. Elle ne se passe jamais d'une tasse de café.

Le grand moment de crise de jalousie de Katherine était à un dîner de travail. J'avais été promût manager de l'hôtel où je bossais depuis maintenant 4 ans. Pour ne pas se sentir seule, j'eus la bonne idée d'inviter les Lafargue. Je ne voulais pas que Katherine se sente seule face à mes associés. Je pensais lui faire plaisir. Plaisir qui ne la réjouissais pas tant que ça. Nous avions décidé de prendre un taxi pour nous y rendre. Katherine portait un simple tee-shirt léger qui laissait entrevoir sa petite poitrine et d'un bas culotte noir et par dessus un trench coat marron clair. Elle aimait tout le temps porter ses cheveux ondulés relevés. Elle était classe sans avoir fait le moindre effort, c'était naturel chez elle. Le silence régnait dans la voiture. Elle me demanda seulement si je n'avais pas oublié de prendre la bouteille de vin rouge qu'elle avait soigneusement prit le temps d'acheter entre deux pauses clopes au boulot. Je gara la voiture, elle prit le temps de sortir la bouteille du siège arrière, se dirigea vers moi et réarrangea ma cravate. Je la sentais tendu.

C'était il y a 1 an de cela, après le drame.

Rachel et moi échangions des lettres depuis 1 an. A primes abords, elle ne se confiait pas, elle racontait tout simplement avec naturel ses journées. On ne sentait pas une quelconque mélancolie dans ses mots.

THE TRIAL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant