La nature

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Il est minuit, et je suis dans la forêt. J'ai perdu toute conscience depuis ces dernières heures, je voulais juste m'évader. Je marche tranquillement, en prêtant attention au bruit du craquelement des feuilles sous mes pas. Un bruit qui se répète chaque seconde, et qui ne s'arrête jamais.
Je marche, n'étant plus moi-même. Je suis la nature. Nous sommes tous la nature.

Je vis éveillé, je ne sais pas où je vais, mais cette forêt m'est familière. Peut être parce que c'est la nature? Peut être parce que la nature est à l'origine notre maison? Je ne le sais pas.
Je me concentre sur les battements de mon cœur. Je sens un point qui fait son apparition de façon régulière. Mais, sans ce point, je serais probablement mort à cet instant.
Ma respiration est lente et calme. Je me sens complètement en sécurité.
Voilà quelques heures que je suis parti, sans savoir pourquoi ni pour combien de temps. Je sais juste que je suis revenu à mon habitat naturel.

Les magnifiques arbres qui habillent cette forêt sont majestueux, et cela me donne la chair de poule. Comment peut-on négliger l'existence d'un si grand dieu parmi des centaines? L'Homme est vraiment mauvais.

Tous ces bruits dont personne ne prête attention sont si intéressants. Les hibous qui chantent leurs chansons jusqu'au matin, les oiseaux qui prennent le relais dès le lever du soleil. Les écureuils qui viennent récupérer furtivement les glands et toutes ces bêtes dont j'ignore l'existence, mais qui permettent à la forêt de vivre. Oui, car la forêt est vivante. La forêt est comme une ville. Je dirais même plus; un pays.
Nous oublions trop souvent que la forêt était à l'origine une grande partie de la Terre. Mais l'Homme l'a coupé en mille morceaux qui se sont répandus dans notre pays. À la place, des constructions typiques de l'Homme.

C'est dommage que personne n'ait gardé cette maison pour les Hommes, qu'elle soit devenue si peu familière. Maintenant, les animaux trouvent que nous sommes des sources de méfiance permanentes, mais à la base nous sommes pareils qu'eux. Des animaux.

Je trouve ça triste l'importance que l'Homme s'est attribué, mais sans cela je ne serais pas ici en ce moment même.

À minuit, la nature vit et ce, jusqu'au bout de la nuit.

recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant