Chapitre 2

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Durant mes trois derniers jours de libre avant le début des cours, j'ai passé mon temps à vagabonder dans le manoir et ses jardins en compagnie de Charline. J'ai découvert chaque pièce accessible avec admiration – les autres étaient fermées à clé – et j'ai surtout passé la grande majorité de mon temps à l'extérieur, à respirer l'air frais à pleins poumons. La propriété est si grande qu'on ne peut entendre aucun bruit aux alentours à part ceux de la nature, c'est assez impressionnant comparé au vacarme quotidien du centre-ville de Londres. C'est l'endroit idéal pour se poser avec un bébé endormi et réfléchir.

J'ai passé ma soirée d'hier à préparer mes affaires pour mon premier jour, avec la peur d'oublier quelque chose. J'ai toujours besoin de vérifier mon sac une dizaine de fois afin d'être sûre qu'il ne me manquera rien, même si ça n'atténue pas vraiment mon stress. Je me suis couchée tard, et Charline n'a pas aidé à ce que je me repose. Elle a pleuré une bonne partie de la nuit, et a décidé de me faire me lever une heure avant mon réveil. Je suis allée la chercher, je lui ai changé sa couche, et la voilà toute pimpante. C'est devenu mon quotidien, ces trois derniers jours.

Je cale Charline sur mes hanches puis je rejoins le rez-de-chaussée où je découvre plusieurs personnes que je ne connais pas, en uniforme, en train de s'affairer comme des malades de tous les côtés pour nettoyer le manoir. Je reste un instant en retrait, complètement perdue par le fait d'être entourée de tant d'inconnus, puis j'aperçois Martha près du salon et je finis de descendre les quelques marches pour la rejoindre. Elle ne me remarque même pas, trop absorbée par la liste de tâches qu'elle tient, pour me remarquer.

– Bonjour, Martha. Pourquoi y a-t-il autant de monde ?

Elle sursaute, surprise par mon intrusion, avant de me renvoyer un sourire chaleureux et de poser un regard bienveillant sur Charline.

– Bonjour, Anna. M. White sera de retour dans l'après-midi, donc nous préparons la maison pour son arrivée.


Je hoche la tête, alors qu'intérieurement, je ne sais pas si je suis pressée de rencontrer mon employeur ou angoissée après tout ce que j'ai pu lire sur lui ces derniers jours. J'ai fouillé dans les articles Internet : il est certes brillant et plutôt admiré dans le milieu professionnel pour sa réussite humaine et financière, mais je reste tout de même sur mes gardes à cause de la crainte qu'il inspire chez ses employés. Ou est-ce du respect ? Je ne sais pas.

Les seules photos de lui que j'ai pu trouver le représentent en costume, l'air impassible. Il semble grand, imposant, et ses cheveux ébène lui donnent un air sombre qui doit jouer en sa faveur dans le monde des affaires. Il a un charisme qui ne laisserait pas indifférent le plus froid des glaçons, et je suis persuadée que s'il souriait, il serait d'autant plus beau. Une partie de moi, bien cachée sous des dizaines de couches de professionnalisme, est curieuse de le voir en vrai, de constater de mes propres yeux si son charme est aussi impressionnant en réalité.

The Boss Next Door - [ Publié Aux Éditions Addictives ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant