22 • La furie

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— Le processus de désintoxication va durer un peu plus longtemps mon chéri..

— Vous me dîtes toujours ça ! Toujours plus longtemps ! Cinq putain de mois que je suis ici ! Je vais parfaitement bien mais vous voulez me rendre fou. Je deviens fou bordel de merde !

— Du calme, du calme.. chéri.. ton père essaie de trouver les moyens de te sortir d'ici.

— C'est lui qui m'a foutu ici je te rappelle !

— Il n'avait pas le choix, soit il te condamnait à la prison, ou t'amenait à la Renaissance.

— Et où suis je ? M'ecriai-Je, Dans un asile ! J'aurai mille fois préféré aller en prison ou à la renaissance que de rester ici pour me faire déchirer le ventre tous les soirs et de boire ces putains de liquides empoisonnés !

— Se sont des antidotes..

Je tourne en rond dans ma cage. Quel merdier ! Quand est-ce que tout ça se finira bordel ! Mon poing s'écrase contre l'un des barreaux en exprimant toute ma putain de haine. Un long cri s'échappe de ma gorge.
Frustration, colère, tristesse.. Je dois sortir d'ici peu importe les moyens. Je dois m'en aller au plus vite. Sinon ma folie est assurée.

Je me retourne vers elle. Ses grands yeux vitreux me fixent, larmoyants. Elle va pleurer, non.

— Non, non ! Je t'en supplie ne pleure pas. Non ! Non ! Kira ! Kira !
Appelais je comme un dingue.

Je me couvre les oreilles et lui montre le dos. Mais ses sanglots me transpercent, ses sanglots à elle. Lorsqu'elle me suppliait d'arrêter. Ma gorge se crispe et ma cage thoracique tressaute. C'est comme si deux mains d'une force surdimensionnée s'étaient déposées sur mes côtes et faisaient en sorte de les compresser entre elles, de les écrabouiller jusqu'à se qu'elle s'entre-crochétent.
Mon souffle est erratique, je cherche dans le mur blanc au loin des indices. Des indices.. ils doivent m'occuper.. je dois m'occuper..

Des reniflements, de petits cris étouffés, des sanglots.. putain non qu'elle se taise ! Elle geint, elle crit à l'aide mais personne ne vient, personne ne l'entend et je m'en réjouit car elle est à ma merci.
J'entends ces voix dans ma tête.. tue la.. tu dois la punir... c'est de sa faute..

— Vas-t-en !

Elle doit s'en aller.. sinon je la tuerai. Oui je vais la tuer..

— Tu es devenu..

Tues la..
Tues la..

— Tais toi ! Tais toi ! Saleté de voix !

— Qu'est-ce que tu es devenu mon fils..

— Fermes là ! Vas t-en !

— Oh mon Dieu..

Ses petits cris s'estompent et mes genoux s'écroulent au sol sous le poids de la souffrance de tous ces souvenirs. La douleur me terrasse.. Le mal.. tout ce mal..

Arrête ! Explique moi ! Je t'en prie arrête !

Punis là..

— Cheri, calme toi..

— Je vais te tuer. Arrête de pleurer putain !

Elle hoquete et ses sanglots finissent par tomber en silence.. ses lèvres que j'espère scellées à jamais. Toute la salle redevient silencieuse. Ma respiration est saccadée, je me tire les cheveux pour dissoudre la douleur dans ma poitrine. Je tremble d'une telle force que mon cœur me fait mal, mes yeux s'exorbitent. Ces deux mains me serrent trop fort..
Fais la souffrir..
Mais c'est moi qui souffre à la fin.

La Mannequin et Le Boxeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant