A-1 : La Main de Dieu

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La supernova PSR B1509-58 est l'une des explosions d'étoile les plus connues dans le monde astronomique. Elle est approximativement à 17 000 années-lumières de la terre. Elle a été découverte en 1982 par l'observatoire spatial Einstein X-Ray Observatory, après avoir été considéré par le satellite américain Uhuru comme étant une source de rayons X. Cette supernova est communément appelée Main de Dieu, et ce à cause de son aspect humanoïde, qui rappelle une main à 4 doigts, décorée avec des lueurs colorées par les interactions des champs magnétiques. Dans l'été 2017, l'agence spatiale NASA poste un nouvel article sur son site officiel, annonçant avoir utilisé une technologie à haute définition pour prendre un autre cliché du phénomène, bien plus précis.

Dans la même période, interpellé par cette illustration, un médecin de 97 ans ayant participé aux activités nazis aux camps de concentration polonais lors de la deuxième guerre mondiale en 1942 refit surface de plein gré, malgré sa fuite de la justice. Il était l'auteur de plusieurs expérimentations médicales horrifiques d'après un vieux journal de bord qu'il avait publié sur Internet. Rapidement arrêté, il déclare lors de son procès : "Quand on meurt, Dieu célèbre notre présence en nous dédiant une étoile. Donc moi, moi, j'ai pas peur de mourir." Le juge a décidé de signer son arrêt de mort. Aujourd'hui, ses écrits ont été traduits dans plusieurs langues et édités, et en voici un extrait :

« Imaginez-le : un Dieu sans âme ni cœur.
Une supposée créature omnipotente qui aurait le pouvoir d'être vraiment sympathique, ce que je n'ai jamais vu. L'humain ne cessera peut-être jamais de nous impressionner, et ces juifs ne font que prier jour et nuit. Il était simple de penser que tous nos problèmes étaient posés et traités par quelqu'un, quelque chose, ça nous rassure, ça nous permet de vivre, mais ce n'est sûrement pas une excuse pour se mentir. [...] Une expérience de lente mort n'est pas vraiment originale, mais c'était le but. Des juifs incapables il y'en a partout, vaut mieux les utiliser ! [...] Chaque jour, deux sujets juifs A et B cohabiteront ensemble dans une pièce de 5 mètres carrés. Ils seront exposés à des gaz stratosphériques, des situations d'éveil de l'adrénaline, [...], des fuites d'acides. Tout ça, sans pour autant les tuer. Le but, c'est d'entendre leurs prières, de comprendre leurs mots, de comprendre pourquoi cette race tend constamment à faire appel à une force invisible au lieu de chercher à se sauver.
[...] J'étais enfin seul dans la pièce. Le Dr. [...] sortait, me laissant seul avec les deux sauvageons. Il était évident que le seringue test de l'ypérite avait provoqué de bizarres réactions. Et j'en étais bien satisfait [...]. Assis, collés sur leurs chaises, en train de crier, ils brûlaient d'impatience et je le savais. Moi aussi. Je ne savais pas vraiment si cette expérience a déjà été faite quelque part dans ces camps, ou à Auschwitz. Mais c'était sûrement le cas.
Jour  1 :
Les effets des précédentes expérimentations étaient bien plus dominants que les gaz qu'on a laissé échapper dans la pièce. Ils étouffaient presque, ils criaient à l'aide, et là encore ils n'avaient pas vraiment pensé au Dieu. Un avait la voix totalement fichue à cause de ses cris, et donc ses hurlements inaudibles étaient cauchemardesques. Leur peau était suante, toute rouge, voulait exploser. Le sang voulait manifestement s'échapper. [...] A et B sont restés dans la pièce polluée jusqu'à l'aube, sans avoir dormi d'après le secrétaire de nuit.
Jour 2 :
J'ai compris qu'une chambre à gaz est vraiment amusante. L'infirmier [...] a exposé les deux sujets à des fuites de gaz minimes. Les prières se sont faites entendre, mais après que la torture ait prise fin. [...] Ils ne pensent pas au Dieu dans la douleur, ils ne pensent à lui que quand elle s'estompe. Le sujet B avait tendance à supplier Dieu, mais il ne semblait pas inquiéter. Il racontait à quel point c'était dur d'exister sur terre, surtout si l'on croyait en lui et en des prophètes dont j'ai oublié les noms (à vrai dire, j'ai un peu honte d'écrire des prénoms hébreux), mais que apparemment, des solutions existent. Des solutions sont apparemment envisageables.
Jour 3 :
J'eus une idée, inspiré du Dr. [...] qui était vraiment simple mais efficace : forcer deux juifs [...] à abattre les deux sujets dans la pièce, sous peine de libérer de l'acide en leur présence. Et c'est ce que nous fîmes. [...] Les deux juifs du camp étaient prêts à fouetter les deux sujets. De la vitre, on les observait, ils semblaient parler mais c'était inaudible. Ils murmuraient. C'était comme s'ils préparaient quelque chose. Un juif leva sa main en haut, prêt à accabler le dos d'un autre à bon coup de fouet . Mais ce n'est pas ce qui s'est passé : ils foncèrent tous vers la porte, essayant de l'ouvrir de force. A part un seul, qui était resté et qui criait "On va pas mourir comme ça ! On souffrira encore plus, encore plus !" C'était écœurant. Et quand on laissa l'acide se dissiper dans la pièce, les deux sujets étaient calmes, mais les deux autres criaient. Un fouetta un autre en sanglotant, pour essayer de faire cesser cette "horreur". En dehors de la pièce, l'odeur de l'acide se faisait sentir, donc je commençais à rire à l'idée de savoir que c'était bien pire à l'intérieur. Les trois rebelles s'étaient évanouis, peut-être morts. Il n'en restait qu'un, [...] on libérait alors la pièce de tout acide chlorhydrique pour parsemer l'odeur de la mort.
Jour 4 :
Les animaux dans la pièce ne mangeaient que 2 fois par jour (de l'eau, puis du pain), mais pour ce quatrième jour, je décide de ne rien donner. La famine. Est-ce que Dieu enverra des saucissons du ciel ? Ce n'est pas ce qui se passa. Le sujet restant avait passé toute la journée à vomir, à pisser je ne sais quoi. [...] Je lui dis à la fin de la journée sarcastiquement de prier Dieu, parce qu'il lui donnera peut-être de quoi manger. Il répondit : "Il me veut, c'est tout. Et s'Il me veut, alors je ne peux rien faire d'autre !"
Jour 5 :
Rien de si spécial. [...] Un des soldats était venu à mon invitation pour compléter une de mes dernières idées. Je sais que ça peut paraître idiot, mais je voulais voir est-ce que la foi est réelle ou pas. L'expérience est simple : casser les os du sujet pour le forcer à abandonner Dieu. [...] C'était adéquat, car il n'arrêtait pas de prier depuis la nuit du jour 4. Vraiment tout le temps. Au début, le soldat lui tord le cou, lui crache dessus. Malgré les hurlements, B priait encore et encore. Il résistait bien. Il saute sur ses pieds minces, ses mains aux doigts détruits. Mais rien ne marchait. Le soldat mutilait son dos, coupait ses testicules, un de ses doigts. "Il n'y a aucun autre chemin à prendre ! Il n'y a que Lui ! Louanges !" Alors le bonhomme en colère, le frappa une dernière fois et sortit du camp sans même me parler.
Jour 6 :
Les humains ont réussi à fonder une mythologie. Les humains ont créé toute une histoire fictive pour sauver le monde alors qu'ils le détruisent. Je suis dégoûté. [...] Ne pouvait-il pas ne pas se soucier de cette merde ? Aujourd'hui, le matin, le sujet juif n'en pouvait plus. Il était beaucoup trop fatigué. Le secrétaire lui avait alors passé une bonne ration de pain. J'ai reporté ça à  [...], en attendant qu'il brûle comme l'autre.
Jour 7 :
Même s'il avait bien de l'énergie, il ne faisait rien. Il était assis au coin de la pièce. "Il est temps de finalement me reposer", dit-il à un moment. Il lève sa main vers le ciel, la main dont le doigt était séparé, il sourit et mourut. Je me demande bien pourquoi avoir levé la main. »

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