Qu'est-ce Que Tu Vois ?

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C'était un bel après-midi à Konoha, et pour une fois, Shikamaru pouvait profiter d'une journée de calme. Travailler avec le Hokage n'était pas de tout repos, et même s'il adorait son job, ça faisait du bien de souffler un peu.

D'autant plus que, pour une fois, il pouvait passer ce bon moment avec sa petite-amie. Ils étaient tous deux assis, l'un à côté de l'autre, au pied d'un arbre. Il ne pouvait espérer mieux que cette journée.

Cependant, Temari était étonnement silencieuse, aujourd'hui. Comme ils ne pouvaient se voir qu'occasionnellement, elle avait beaucoup à dire, et beaucoup de questions à poser, hors là, il n'avait quasiment pas entendu sa voix.
Dans un sens, ça ne l'inquiétait pas trop : s'il était arrivé quelque chose de grave, elle serait à Suna, pas tranquillement en train de ne rien faire avec lui. Mais en même temps, quelque chose devait la tracasser, et elle ne lui en parlait pas, ce qui le faisait angoisser à son tour. Et il n'osait pas vraiment lui poser la question.

Il ouvrit un œil pour l'observer. Elle avait la tête légèrement penchée en arrière, les mèches blondes sur son front volaient grâce au vent, ses mains étaient croisées sur ses jambes, qui étaient allongées dans l'herbe douce sous eux.
Il la trouvait absolument magnifique. Avec le temps, elle avait gagné en beauté et en féminité, mais il ne pouvait pas dire qu'elle n'avait jamais été jolie auparavant. Simplement, elle était devenue une femme extraordinaire qu'il était fier d'avoir comme petite-amie.

Il ne se privait pas pour le lui dire, même s'il ne passait pas son temps à le répéter. C'était tout de même assez gênant, et bien qu'il soit assez sensible, il n'était pas du genre à exprimer ses sentiments. Malgré tout, lui dire qu'il l'aimait était une chose à laquelle il avait pris goût.

Surtout si c'était pendant qu'ils...

-Shikamaru.
-Hein ? Euh, oui ?
-À quoi tu penses ?
-Hum ? Eh bien...je pensais à toi.

Elle hocha la tête et se redressa. Pendant un instant, il eut peur qu'elle ne s'en aille, mais elle se contenta de se placer en face de lui. Il se redressa quelque peu à son tour, sentant qu'elle allait lui dire quelque chose.

-Temari...
-Ferme les yeux.
-Quoi ? Pourquoi ? T'as pas peur que je m'endorme ?
-Tu ne le feras pas, bêta, sinon tu sais ce qu'il t'en coûtera.

Elle lui fit un sourire malicieux, et même s'il aurait dû avoir peur, la légèreté de la situation le fit simplement rire.

-Très bien, je ferme les yeux alors.
-Bien. Maintenant, concentre-toi sur tes pensées.
-À quoi dois-je penser ?
-À ton futur.

Il fronça les sourcils, mais ne fit aucune remarque. Il essaya alors d'imaginer sa vie dans l'avenir.

-Dis-moi ce que tu vois.
-Ce que je vois...voyons voir...

Il fait beau, et doux. Je suis au parc de Konoha. Je suis un peu plus vieux, j'ai des rides sur le visage, et une barbe au menton.

-La vache, ce que je suis ridicule.
-Continue, Shikamaru.
-OK, OK...

Je suis assis sur un banc. J'ai le dos légèrement courbé, sûrement à cause du travail. Pourtant, je souris. J'ai l'air heureux.
Tu es à côté de moi. Tu es vraiment jolie. Tu ne t'es pas maquillée, ni spécialement habillée, mais tous les hommes te regardent, et ça me rend jaloux, alors je mets mon bras autour de tes épaules. Ah, je remarque que tu as une alliance à l'annulaire gauche. La mienne est autour de mon cou.

-Que vois-tu d'autre ?
-Hum...

Il y a des enfants qui jouent, au toboggan ou dans le bac à sable. Il y en a un qui nous ressemble. Je crois que c'est notre enfant : il a mon visage et mes cheveux, mais par contre, il a tes yeux, ça ne fait aucun doute. Il sourit, je pense qu'il est heureux.
Tu lui fais coucou, et il vient vers nous. Il te prend la main et te demande de venir jouer avec lui. Ses vêtements sont tout sales, mais personne n'y prête attention. Tu te lèves du banc, et tu vas le rejoindre.

Et moi, je reste là, et je vous regarde. Ah, je prends une photo, je n'avais même pas remarqué que j'avais un appareil. Apparemment, j'aime beaucoup ça, parce que je constate que la mémoire est déjà pleine. Ça ne me fait pas perdre mon sourire, et je vous rejoins rapidement.

-À quoi ça te fait penser, tout ça ?
-Bah, y a qu'un mot qui me vient à l'esprit...

Bonheur.

-Ouvre les yeux.

Doucement, elle lui prit les mains, et il ouvrit les yeux. Le premier truc qui le frappa fut les larmes sur ses joues. Était-ce de l'émotion par rapport à ce qu'il venait de dire ? Ou bien était-elle triste ? Il ne savait pas. Et puis, il s'aperçut que ses mains étaient sur son ventre, et enfin, ses mots parvinrent à ses oreilles.

-Je suis enceinte.

Ce n'était que trois mots, mais trois mots qui formaient la clé ouvrant la porte qui mène au bonheur dont il a rêvé.
Et ce qu'il ressentit dans l'instant, même en fermant les yeux très fort, il n'aurait jamais pu l'imaginer.

Qu'est-ce que tu vois ? (One-Shot)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant