Chapitre 12

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James.

Bip bip bip

Si j'avais pu exploser en deux mon téléphone qui me servait de maudit réveil je l'aurais fait depuis bien longtemps; mais au moins, il était le seul à me réveiller de mes pires cauchemars.
J'avais chaud et le drap posé sur moi me collait à ma peau nu.
Machinalement je me suis assis sur le côté du lit et j'ai étiré mes longs bras devant la grande fenêtre qui donnait sur la ville paisible de Manchester un samedi matin.
Sauf que devant moi ne se trouvait ni mon mur ni ma grande fenêtre mais seulement un mur au teint pâle.
Merde. Je n'étais pas chez moi.
Les souvenirs de la veille sont réapparus dans ma mémoire en un éclair et je n'osais pas me retourner car je savais qui était derrière moi; dans son putain de lit.

⁃ Déjà debout ? Dit-elle avant même que je n'envisage un mensonge pour m'échapper de chez elle en catimini.
⁃ Mal dormi. Ai-je réussi à articuler.

Tiffany Libou. Cette fille était une ordure sur patte. Rien chez cette fille ne donnait envie d'apprendre ou de s'intéresser un minimum à elle. Le seul atout qu'elle possédait était son corps et sa bouche. Rien de plus.

Dans un léger grognement je me suis levé du lit et je me suis dirigé dans la salle de bain. Je connaissais ce chemin bien trop bien et tous les matins où je me réveillais dans cette chambre, je m'en voulais à chaque fois.

-Tu veux que je t'accompagne ? A t-elle répliqué d'un ton malicieux.

Je l'ai regardé, allongé en étoile dans son lit et me lançait ses yeux papillonnants.

-Je sais me laver seul, merci.

J'ai fermé à la volé la porte de la salle de bain et je me suis contemplé dans le miroir.
Mes cheveux bruns étaient dans tous les sens et quelques boucles de cheveux tombaient sur mon front et sur mes yeux.
J'avais un mal de crâne affreux et je m'en voulais d'avoir rejoins  au mcBoy's coffe.
Mais hier soir, je devais sortir, aller voir mes potes, boire et surtout me vider la tête.

L'eau chaude coule sur ma peau et je ferme les yeux en posant mes mains sur la paroi de la vitre.
Fais chier.
J'ai toujours son visage gravé dans la mémoire.

Qu'est ce qu'elle fout là ? Le monde est immense, des milliards de facs, mais non. Il fallait qu'elle soit là, ici, dans ma ville.

Je me lave vite et essaie de reprendre mes esprits. J'essaie de passer ma main dans mes cheveux afin qu'ils reprennent une allure normale. Je sors de la salle de bain et me rhabille avec mes habits de la veille.

       -Tu pars déjà ? Me demanda Tiffany surprise

⁃Ouais, j'ai du boulot aujourd'hui, faut que je parte.

Évidemment que je mentais, j'en avais rien à foutre de travailler un samedi matin et surtout vu l'argent que j'avais déjà grâce à mon père, je me contentais que de mes cours la semaine.

-Oh d'accord, et bien on se voit ce soir ? A la soirée chez joe ?

-Hum, on verra.

La soirée de Joe était prévue depuis des mois et tous mes potes y allaient. J'allais sûrement y passer mais pour ça fallait que je rentre chez moi avant.

Je lui fais un signe de tête et je pars de chez elle sans un mot. Putain, je détestais cette fille mais à chaque fois que j'avais un problème je me laissais entraîner dans son lit.

Je rentre dans mon Audi et j'allume doucement le chauffage.
Je revois sa tête dans le rétroviseur hier soir. Elle avait l'air tout aussi désorientée que moi, et je la comprends. Quand je l'ai vu devant moi sous cette maudite pluie, je me suis figé. Mon grand air de garçon sur de soi et vite redescendu et je suis redevenu le garçon de 17 ans devant Allison, 16 ans. Il y a eu un long moment de silence. Je ne m'attendais pas à la voir ici.

Quand je suis passé sur la route que j'emprunte régulièrement après le sport pour rejoindre ma maison j'ai vu quelqu'un me faire des signes. Au début je croyais qu'il ne s'agissait que d'un rigolo mais par la suite je me suis vite mis à l'évidence, qu'avec ce temps, personne, même pour faire une blague n'oserait sortir de sa voiture. Alors j'ai ralentit et plus j'avançais plus je m'approcher de ma petite Kiara, les bras au dessus de la tête, pétrifiée de froid. Je suis directement sortie de ma voiture et je l'ai prise dans mes bras.

Kiara était ma sœur. N'ayant pas les mêmes parents, nos parents ont toujours été très proches et nous, depuis toujours, nous nous connaissions.

-Rentre dans la voiture ! Qu'est ce que tu fais dehors ? Où est ta voiture ?

Elle tremblait de froid et avant même qu'elle me donne des explications je l'ai faite rentrée dans ma voiture.

-Je..Je.. la voiture James.. elle a le pneu crevée et.. et... y'a Allie dehors.. et je.. va voir.. elle est là bas.

Sur le coup j'avais pas fait le rapprochement, j'avais pas compris. J'ai fermé la porte de mon Audi et je me suis dirigée de cette voiture dont elle essayait de m'expliquer le problème avec son pneu. Et puis c'est qui Allie ?

Je me suis approché. Mes converses noires étaient déjà pleines d'eau et ma chemise me collait. Le vent me soufflait dessus et la pluie me piquait le visage telles des épines.

Plus je m'approchais, plus j'apercevais une personne. Quelqu'un venait de sortir de la voiture de Kiara et je me sentais déjà près à me battre avec lui même si il avait simplement effleuré ma soeur.

Sauf qu'il n'en était rien de tel. Elle venait de sortir de la voiture avec une veste à la main. Sa robe se soulevait à chaque soufflée de vent et je pouvais malgré la pluie apercevoir ses traits fins. Ses cheveux tournaient dans tous les sens et je l'entendais déjà râler. C'était elle.

Elle a fait tombé sa veste puis s'est relevée devant moi. Elle était pétrifiée. Comme si elle venait d'apercevoir un fantôme. Sauf que ce fantôme, c'était moi.

On s'est regardés pendant plusieurs secondes et tout comme elle, je n'en revenais pas. Qu'est ce qu'Allison Cooper faisait ici, par ce temps glacial?

Elle me regardait de ses yeux bleus et je savais qu'elle était en colère par les petites taches vertes qui devenaient plus noirs dans ses yeux.

J'ai retrouvé petit à petit mes esprits et j'ai retrouvé mon attitude de connard. Je n'avais aucunement l'attention d'être sympa, ni de lui montrer que j'étais content de la revoir après 3 ans.

-Salut Allison, ça fait un bail qu'on s'était pas vu.

Je savais pas vraiment quoi dire mais je faisais comme si sa présence ne m'importait peu.

Pourquoi Kiara ne m'en avait pas parlé de sa venue ? Qu'est ce qu'elle venait faire ici?

Le bruit d'un klaxon m'a fait revenir à la réalité. Je me suis engagé dans l'avenue et je suis partie vers chez moi.

HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant