Le creux de mon lit me fait mal aux reins,
Le creux de leur vie ne leur fait rien.Je suis en panne de sens,
j'en ai trop donné sûrement,
pourtant je pensais l'avoir économisé, être assez objective pour le distribuer en quantité restreinte.
Il faut croire que non, et qu'à être trop lucide c'est ça qui fait perdre la raison.Du coup d'un coup de ce sens il n'y en a plus du tout, comme un coup sur un tout, une brise fraîche sur château de cartes vacillantes ou un coquelicot aux pétales fragiles mal placé.
J'aimerais bien dormir un an de suite, le subconscient, il l'a gardé,
lui.C'est la ressource la plus précieuse,
le sens,
sinon comment on trouverait belle une amitié, importante une valeur, mérité de l'estime, primordial se substanter ou encore magnifique,
la pierre précieuse elle-même.Complètement détachée,
je me fous éperdument de tout,
de toi et de moi, de vous.
Cela ne veux pas pour autant dire que je vous déteste, simplement qu'à cet instant je n'arrive pas à vous apprécier à votre juste valeur, ou comprendre vos motivations.
Cela ne veux pas dire que je ne vous aime plus ou que je n'aime plus, simplement qu'a cet instant précisément rien ne m'anime ni ne me blesse.D'ailleurs,
cette notion de douleur,
pour le coup,
je m'en sens à moitié anesthésié.Hier je me suis cramée le doigt en enlevant un pain d'épices du four (c'est bon ce truc),
je ne m'en suis pas rendu compte sur l'instant,
mais que quelques secondes après. Comme si l'information était passée par un filtre de réalité avant d'arriver à la destination de la réaction.Le gens m'insupportent autant que je m'insupporte, en ce moment.
Mon intérêt pour toutes les choses que j'aime a diminué, en ce moment
Ce qui me procurait satisfaction immense, ne me procure plus que bonheur minime, en ce moment.
La réalité m'est déformée, tout m'est étranger, tout m'apparait futile, mon corps est absent un peu comme avant, en ce moment.
Je n'ai pas envie de vous voir ni de me voir, je n'ai pas envie de pitié, pour l'instant je suis détachée-desséchée j'attends juste l'orage ou la rivière pour m'hydrater.
Peut-être qu'ils ne viendront pas,
si c'est le cas laisser moi là,
je m'en fous.Ce cerveau a toujours eu une capacité hallucinante à ce rendre lucide à en être malade.
À réfléchir à s'en faire une obsession. À tellement s'introspecter à finir par s'en perdre.D'ailleurs, il bouillonne ce crâne même quand je ne le perçois plus,
le sens,
voire deux fois plus.
C'est carrément trop, déjà quand il est à la vitesse 1 je m'en passerais bien, alors vraiment la vitesse 2 c'est invivable.
Donc j'enchaine les céphalées, qui s'accompagnent de temps à autres de déformations d'environnement et flou, ainsi que de grésillements et bourdonnements.Malgré tout ça,
je me sens bien vide dans le reste du corps.J'ai cette impression,
de vivre la vie d'un autre,
et je tends à croire que cette personne, âme égarée, cherche son vrai corps. Que je ne suis que le gardien,
la transition de ce dernier.Ce serait cool, l'âme reprendrait sa place et me laisserait par terre, lasse.
Ou bien cette impression,
d'être le locataire, d'un vieil appartement vétuste,
ce même locataire qui va se faire virer quand l'immeuble se fera rénover...Ce serait cool, avoir juste besoin de rendre les clefs et puis enfin pouvoir se barrer.
Mais,
ce locataire,
qui n'habite pas dans le bon appartement,
il roule aussi à contresens en rollers sur un rond-point.Vous vous dites, quel gros clampin, un imbécile de première cet abruti en rollers,
et vous avez raison.Mais cet abruti, c'est moi,
dans le mauvais immeuble qui lui sert de corps,
à contresens sur le, justement, rond-point du sens,
et en rollers sur une route d'utilisateurs en véhicules motorisés.Elle est franchement con cette impression,
Elle est handicapante aussi,
Et elle survient de temps en temps.Cette fois si c'était longtemps à mon goût.
Mais elle n'est pas définitive,
Elle reviendra et partira, aura des degrés différents, plus ou moins brûlants.
Tout ça pour un fichu pain d'épices et une paire de rollers,
il est blagueur,
lui.