gONE.

PROLOGUE.

Je me sens étouffer, mes poumons se compriment sans recevoir le moindre millilitre d'air. Je cours dans l'obscurité sans voir où je vais. Le lieu est désert, une chambre noire, infinie. Je panique, je crie.

"- Aidez-moi! Par pitié! "

Ma vue se trouble de plus en plus et je me sens oppressée. Quelqu'un me comprime, je le sais. On veut me tuer! Elles m'ont eue!

" Je suis finie...", cette idée me fait suffoquer. Des ombres apparaissent devant moi. Ce sont celles de mes cauchemars, celles qui m'ont pris tout ce que j'avais. La plus grande s'approche et grossit à vue d'œil. Elle avance en direction des autres et je la vois se diriger vers Talya, qui est tétanisée.

"-Talya tu dois partir! Sauve-toi!"

Cette dernière se tourne vers moi, le visage ensanglanté et livide. Je lis de la déception dans son regard. Ce sentiment m'est destiné. Sans attendre, l'ombre la happe et je me retrouve seule à pousser un cri déchirant.

"-Tu m'as laissé mourir Rose. murmure la voix de Talya près de mon oreille.

-Non c'est faux! J'ai voulu te sauver!"

Le noir revient et la peur me fait monter les larmes au yeux. Je sens le froid m'envahir. Soudain une autre ombre apparaît. Elle fonce tout droit sur Ethan qui vient lui aussi d'apparaître. Je hurle. Je prie.

Ethan me regarde, et je lis la même expression de déception sur son visage horrifié avant que lui aussi ne disparaisse dans les ténèbres.

"-Non! Arrêtez! criais-je"

Le noir m'emprisonne à nouveau. Je sens de la bile remonter le long de ma œsophage. Je crache par terre. Mon sang se met à bouillir au contact du sol. Tout mon sang se met à bouillir au contact du sol. Tout mon corps tremble. Je suis prise de suffocations. Je suis en feu.

Une voix familière m'interpelle. Je trouve face à moi le visage pâle de ma mère.

"-Maman! Maman attend!"

Je tente de courir dans sa direction afin de la saisir. Je souhaite la sauver elle aussi. Seulement, il m'est impossible d'avancer. Je suis blessée par mon impuissance. Mes poignets me brûlent soudainement et une douleur vive m'arrache un cri aigu et inhumain.

"-Arrêtez ça! m'époumoné-je parmi mes pleurs."

Tout disparait à nouveau pendant que des larmes coulent sur mes joues. Je maudis chaque part de mon existence et je prie pour que tout s'arrête. Je suffoque et regarde mes poignets dans le peu de lumière présente. Des brûlures vives -comme faites au fer rouge - représentent des tatouages simples et géométriques sur chacun. J'entends un léger râle de stupeur quitter ma gorge.

Une voix masculine et autoritaire raisonne dans le noir infini. Ces paroles sont floues et me hantent.

Cette souffrance dure depuis trop longtemps. Mes tempes me font terriblement mal, j'ai envie de m'évanouir. J'aimerais me laisser mourir. J'ai tout perdu. Je voudrais que tout s'arrête.

Face à moi, une armée entière de ces grandes ombres se dressent. Je perçois leurs yeux rouges dans les ténèbres tandis qu'elles avancent vers moi. Je ne peux pas bouger, mes pieds sont pris au piège, comme cloués au sol. "Bouge" me criais-je. Mais les ombres s'approchent de la faible que je suis et je vais sombrer dans les ténèbres avec ces meurtriers.

"-Tu es une menteuse Rose-Marie.

-Tu nous as laissé mourir. hurle une autres des ombres.

-Tu nous as tué, criminelle!

-Non! C'est faux! J'ai tenté de vous sauver!"

Les voix continuent de s'insinuer dans mon esprit, de me hanter et de me faire souffrir. Mes jambes se dérobent sous le poids de mon fardeau. Mon corps ne supportant plus tout ce mal, me pousse à vomir sur le sol froid de cet enfer. Mes larmes se mélangent au sang que j'évacue de ma gorge. Je sens mon corps tout entier se consumer.

Je meurs.