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Dans la peau de Nina

- Votre père est en phase terminale du cancer des poumons et il lui reste six mois à vivre tout au plus.

À ces mots quelque chose s'est brisé. Après avoir perdu celle qui m'a mise au monde je vais perdre mon père. Mon repère. J'ai littéralement pété un câble. Je suis sortie en furie du bureau. Je poussais et je cassais tout ce qu'il y avait sur mon passage. Les médecins m'ont promis que je pourrai voir mon père si je me calmais. Y a des malades ici. Vous allez me prendre pour un monstre mais j'en avais rien à foutre. Je pensais qu'à mon père. Y a que lui qui comptait.Un médecin m'a emmené le voir. Il était seul dans une chambre. Relié à des machines. Il était pâle mais réveillé:

- Benthi....

Moi: Baba...

-Je suis désolé benthi.

Moi: Pourquoi ?

- De vous laisser tomber Eva et toi. Votre mère Allah y Rahma elle est déjà morte et moi aussi je vais mourir.

Moi: Tais-toi baba ! Ne dis pas ça. Tu vas pas mourir..

- Si benthi. Je le sens. Je m'affaiblissais mais je n'ai jamais fait d'examens. Maintenant les médecins ont dit six mois. Mais c'est pas Allah eux. Peut-être ça sera trois ans ou dix jours.

Mes larmes ont commencé à couler. Je pensais que je n'avais plus cette fonction depuis des années. Depuis que j'ai appris que c'était moi l'assassin de ma mère à mes sept ans.

- Benthi c'est mektoub. Tu dois accepter. Toute âme revient à Allah et tu le sais.

Il se mit à tousser :

-Tu sais j'aimerais que toi et Eva vous arrêtiez ce hram. Ça me rendrait heureux.

Ma gorge se noue. Je ne peux pas en sortir. Pas maintenant du moins.

Moi: Baba je te jure un jour j'en sortirai. Mais je vais pas te faire de fausses promesses.

- T'as raison benthi. Mais c'est de ma faute si je n'étais pas tombé en dépression tu n'aurais pas eu besoin de faire ça.

Moi: C'est pas ta faute baba. Mets toi ça dans la tête. T'es la meilleure personne à mes yeux. T'as quand même su nous éduquer. T'as su être là..après la perte de ta femme..

- Oui. Ta mère c'était la joie de vivre.

Moi: Je l'ai tué.

- Starf'Allah benthi. Ne dis plus jamais ça. Eva et toi vous n'avez pas tué votre mère..c'était le mektoub. Et elle était heureuse de vous donner la vie. Ça a été le plus beau jour de notre vie.

Moi: Baba.

- Je vais te raconter.

Dans la peau de Saïd

Flashback

8 décembre 1996. Ma femme Adélaïde perd les eaux. Je l'emmène à l'hôpital. Il est 12h30. Les médecins sages femmes la prenne en charge immédiatement. Les heures passent et à 18h00 mes filles ont pointé leurs bout de leur nez..

Adélaïde: Elles sont belles MaSha'Allah

Moi: On les appelle comment ?

Ma femme aimait beaucoup le prénom Nina. Une de ses sœurs s'appelait comme ça et elle est décédée. Je ne pouvais pas lui refuser.

La Thug Et La KhemjaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant