Folie

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Un rire nerveux résonna dans la petite pièce. Le coucher de soleil projetait une douce lumière faisant étirer les ombres de la chambre. Ces rayons révèlent une silhouette allongé au sol, immobile mais bien vivante.

Il était là. Allongé sur le sol froid de sa chambre. À rire nerveusement pour rien. Il riait pour oublier. Oublier la pression. Oublier les autres. Oublier sa famille. Mais la peur le rattrape vite et les larmes coulent sur ses joue. Il a tout essayé pour ne rien laissé paraître. Mais il ne pouvais plus garder tout cela pour lui.

Alors il leur avaient tout dit, à ses parents. Mais il lui avait crié dessus. Ils lui ont hurlé qu'il était une fille et non un garçon et qu'il devait aimer qu'un seul genre: les garçon. Ils ont accusé ses amis de l'influencer. Ils l'ont associé au fait que ses résultat baisse, au fait qu'il n'est pas un style vestimentaire "normal", comme ils disent.

Et ils l'avaient laissé là, dans l'entrée de leur maison. Ils sont partit dîner on-ne-sait-où et il s'en fichait. Il savait qu'il ne fallait pas se bercer d'illusions, ne pas se monter le bourrichon comme ils disent. Mais il l'avait quand même fait. Et regardez où ça le mène.

Cela faisait plus de trois ans qu'il se torture l'esprit avec ça. Trois ans que tous ces sujets tournent dans sa tête sans lui laissé de répit. Trois ans qu'il est sous une pression constante à cause de ses résultats. Trois ans qu'il essaye d'oublier un amour impossible. Trois ans qu'il lâche des rires nerveux à tout- bout-de-champ. Trois ans qu'il cherche qui il est. Et maintenant qu'il sait on le rejette de la manière la plus violante qui soit.

Il allait devenir fou.

Il lit des histoires d'amour pour oublier mais elles lui rappellent la sienne, digne des plus grandes tragédies. Il coud pour s'occuper, sans de soucier de l'aiguille qui s'enfonce dans sa chaire à cause de la perte de son dé à coudre. Il mange pour se consoler mais le morceau de flan qu'il mastique n'a pas de goût.

Alors il s'était levé de sa chaise en riant.

Il s'en fichait de ce que ses parents penseraient à leur retour. De se que ses amis diraient en ne le voyant pas au lycée demain. De se que ses soeurs diront en rentrant de leur voyage dans une semaine. Il se fichait de tout.

Il prit un long couteau dans la cuisine.

Il n'avait plus peur. Plus peur de la mort. Plus peur du sang. Plus peur de se libérer.

Il rit.

Il avait regardé son reflet dans la lame argenté et avait sourit. Il allait, peut-être, enfin accéder au bonheur.

Il retourna dans sa chambre et s'assit sur le sol froid.

Et il commença à le faire. Le liquide chaud coula le long de ses bras et il sourit. Il se sentait bien. Et voilà comment il s'était retrouvé là, allongé dans une petite marre de liquide rouge.
Après la torture psychologique de plusieurs années venait la douleur physique.

Il rit.

Peut-être que ses parents le retrouveront là. Seront-ils tristes ? Dégoutés ?

Il rit.

Regretteront-ils leurs paroles ? Où, au contraire, seront-ils heureux de se débarrassés d'une erreur ?

Il rit.

Mais après tout il s'en fiche.

Il éclata de rire. Son rire retentit dans la maison vide. Puis s'éteignit en même temps que la lumière du soleil.

Et tout devint noir.

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