Infiltration des fournisseurs

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Après les découvertes du labo, tout le monde est resté dans les locaux pour fêter ça. Les gens faisaient la fête, dansaient, buvaient et plombaient le budget de ProtectionInc.

Mais celui à l'honneur ne souriait pas du tout. Il avait un air sérieux et refusait de participer à la fête. Je suis allé vers lui pour lui demander ce qui n'allait pas.

- Rien, répondit-il. Ça va, t'inquiète pas.

- Alors pourquoi tu vas pas avec les autres ?

- J'aime pas trop ça les événements avec plein de gens.

- Ça peut pas être que ça, t'as un air trop dur pour une excuse aussi bidon.

- Tu veux la vérité ?

- Bah oui.

- J'ai envie de savoir pourquoi les épées de nos fournisseurs marchent, mais pas les nôtres. Comment ils ont créé des armes aussi avancées.

- Vas leur demander...

Il a fait une pause de quelques secondes avant de reprendre.

- Je pense pas que ce sera aussi simple.

- Alors, vas-les voir.

- Je peux pas sortir de mon labo, je suis obligé de bosser dur maintenant qu'on a de quoi étudier.

Je ne savais pas quoi répondre et on s'est tous les deux tu pendant assez longtemps pour être gênés.

Sans prévenir, il m'a attrapé par les épaules et m'a lancé son plus beau :

- JE SAIS !

Il a crié si fort que plein se sont retournés. Il s'est vite fait excusé avant de me regarder droit dans les yeux avec un sourire malsain.

- Quoi ? ai-je chuchoté.

- Tu vas m'aider ! Tu vas y aller et chercher les plans des modèles !

- Ah ? Ah bon ?

- Oui !

- Si tu le dis...

J'étais le responsable des livraisons, c'était par moi que tous nos stocks passaient avant d'être entre les mains de nos soldats. Ma position me facilitait donc la tâche. Ça n'allait choquer personne que j'aille là-bas.

Mais aller là est une chose, s'infiltrer pour voler les plans d'une arme surpuissante en est une autre. D'où ma légère hésitation.

- J'ai comme un doute sur ton plan.

- Tout. Va. Bien !

Le lendemain, je me suis retrouvé devant le hangar de notre fournisseur avant de réaliser la stupidité de mes actions. Je ne savais pas ce que je faisais là, mais j'y étais donc autant faire la « mission ».

Un représentant est sorti me demander ce que je faisais là. Je n'étais censé venir que la semaine prochaine. Je devais vite penser à une bonne réponse.

- À cause de nos découvertes, il nous faut vite de nouveaux stocks.

- Pourquoi n'avons-nous pas eu d'appelle au préalable ?

- Je n'ai pas eu le temps, j'étais pressé.

- Eh bien, entrez !

- Merci.

Entrer était l'étape la plus simple, maintenant, je dois me déplacer librement dans le bâtiment sans être vu. J'ai fini les détails avec le représentant et je suis allé en direction de l'usine de production.

Les couloirs étaient longs sans la moindre décoration. Blanc, mais pas sans style. Je dis qu'il n'y a pas de décorations, mais je parlais de celles volontaires. Parce que, sinon, le hasard a fait une salle magnifique. J'étais un grand fan du style futuriste avec des formes géométriques en tout genre en métal blanc.

Je ne savais pas ce que je visais, mais je savais que si je devais trouver quelque chose, ce serait dans la salle au-dessus de la production. C'est la salle du manager. On peut la voir d'en bas grâce à une grande fenêtre qui lui permet d'avoir tous les employés sous l'œil.

L'escalier qui y mène est en évidence, mais il est interdit d'y monter. J'allais devoir soit trouver une excuse, soit avoir une suffisamment bonne distraction pour que personne ne me remarque.

J'ai longé les murs jusqu'à tomber face aux fusibles et à faire disjoncter tout le bâtiment. Il faisait entièrement noir sans électricité et la chaîne de production était stoppée.

J'ai attendu que le manager descende, puis j'ai sprinté en haut aussi vite que je pouvais. Je n'étais pas taillé pour le terrain et c'est bien pour ça que j'étais responsable des livraisons.

Sur le bureau du manager, il y avait tant que papier que je n'aurais pas pu les compter. Je ne comprenais pas la moitié de ce que je lisais. Je cherchais désespérément un qui parlait des composants nécessaires à la fabrication des lames.

Entre tout ce que j'ai fouillé, il y en avait que je trouvais intéressant et que j'ai gardé pour pouvoir les lire plus tard. La lumière est revenue et je n'avais toujours pas trouvé le papier que je cherchais.

J'attendais le bruit des pas du manager qui grimpait petit à petit les marches qui menait à mon inéluctable revoit. Mon corps peu musclé allait devoir m'aider un peu si je voulais éviter une mauvaise situation.

Je suis monté sur une étagère, puis j'ai déplacé la plaque de la ventilation au-dessus de ma tête. J'ai tenté de tirer avec mes bras pour me soulever, mais sans bouger d'un centimètre.

En tombant au sol, j'ai vu une pile de feuilles qui traînait. Je l'ai prise en main, puis je suis remonté sur l'étagère.

Les bruits de pas se sont accélérés soudainement et une angoisse me faisait tourner la tête. Si je ne sortais pas bientôt, j'étais foutu.

Dans le conduit, une barre de métal traversait la diagonale. J'ai mis les feuilles autour avant de tirer de toute mes forces. Le papier ne s'est pas déchiré et je me suis exfiltré sans soucis.

J'ai passé la barre et j'ai rampé pendant des centaines de mètres en prenant un tournant puis l'autre en me perdant durant des heures dans un labyrinthe infernal.

Une lumière naturelle a finalement atteint mes yeux et je suis parti sans problèmes. Les documents aléatoires et les feuilles salvatrices sous la main, je me suis mis en chemin vers ProtectionInc.

J'ai pris le temps de lire sur le trajet. Ma chance était inouïe. J'ai eu peur d'être cocu avant de me souvenir que je vivais seul.

Les papiers qui traînaient donnaient la liste entièrement des derniers produits achetés par nos fournisseurs. Nous avions les ingrédients, il ne manquait plus que de trouver les proportions de l'alliage.

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⏰ Last updated: Nov 16, 2019 ⏰

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