XI - Flamme

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Soma récupérait de toutes les nuits blanches, qu'il avait passé à faire ses atrocités en cuisine, affalé sur le canapé du salon. Dehors, Satoshi, Megumi et Ikumi jardinaient dans le calme. Ils avaient réussi à emprunter des bulbes et des graînes pendant que les autres faisaient les inventaires. En effet, les graînes et les bulbes étaient réservés à ceux qui travaillaient la terre pour des soucis d'organisation. Cela faisait deux jours qu'ils étaient revenus de leur longue expédition à Tootsuki et ils étaient tous très fatigués à leur retour sauf Soma qui avait insisté pour défier son père. Erina passa devant le canapé, se dirigeant vers la cuisine mais elle entendit quelque chose qui l'arrêta nettement. Elle revint sur ses pas et se pencha au dessus du jeune homme pour l'écouter marmonner dans son silence. Elle avait bien entendu son prénom... en quelques phrases elle put saisir le contenu de son rêve. Elle inspira et entra une bonne fois pour toute dans la cuisine avant d'en ressortir avec un verre d'eau. Elle déversa tout le contenu sur Soma, fière d'elle, il se réveilla en sursaut en prenant une profonde et intense inspiration.

" QUOI ?!" Hurla-t-il sous l'effet de la surprise.

Il regarda autour de lui et regarda Erina puis posa ses yeux sur le verre avant de froncer les sourcils.

" POURQUOI ?"
" Ca t'apprendra. Sale Énergumène !"

Elle croisa les bras en le regardant de haut. Il souffla en passant une main dans ses cheveux rouges et regarda la blonde partir. Il grogna dans sa barbe après elle avec un air mécontent.

" Que se passe-t-il ici ?"

Tous les nouveaux arrivants avaient été alertés par le cris de Soma. Joichiro, Satoshi, Megumi, Alice. Certains d'entre eux n'avaient visiblement pas pris la peine de venir voir. Le jeune homme les regarda éclater de rire en voyant ses cheveux mouillés. Il se leva et alla chercher une serviette pour s'essuyer. Il se frotta les yeux en soupirant. Qui aimait être réveillé de la sorte ? Le jeune homme repensa à leur escapade à Tootsuki. Il fallait se faire une raison, plus jamai ils ne récupéreraient les batîments innondés à moins que le niveau de la mer ne baisse. Il fallait donc faire l'académie ailleurs mais un autre problème se posait : la gastronomie était devenu secondaire. La population n'a plus la même qualité de vie qu'avant et fait passer la survie avant le plaisir et c'était tout à fait compréhensible. Le dernier problème était la diversité. Ils n'avaient plus tous les ingrédients qu'ils avaient avant la catastrophe. Évidement les échanges entre les pays et même simplement les villes avaient été coupés. Soma soupira, il fallait quand même qu'il trouve un moyen de faire céder Erina devant ses plats. Il posa la serviette et retourna au salon. La vie avait reprit son cours. Cela faisait maintenant deux ans qu'ils vivaient tous ensemble dans cette maison. Maison perdue dans une ville qui avait été battie en deux ans. Elle n'était pas bien grande de toute façon. Il n'y avait qu'une vingtaine de maison. C'était un miracle qu'ils aient des vêtements adéquats à leurs expéditions.

" Arrête de faire cette tête la Soma tu vas tous nous faire déprimer. "
" Je ne déprime pas ! " Répondit-il à la blonde.

Il souffla, l'air renfrogné.

" Je me disais juste qu'on devrait trouver un moyen de faire prospérer la gastronomie et de faire évoluer le monde plus vite."
" Je trouve qu'on évolue déjà assez vite." Répondit Erina.
" C'est pas assez rapide."

La blonde soupira face à l'impatience du jeune homme.

" De toute façon tu n'es ni maçon ni ingénieur donc tu ne peux rien faire."
" Je peux toujours m'improviser maçon ou ingénieur."
" Dans ce cas là fais maçon pas ingénieur. Je ne veux pas mourir à cause d'une de tes fantaisies comme celles que tu fais en cuisine. Tes expériences râtées avec ton père."

Il plissa les yeux et croisa les bras.

" Tu ne me fais pas confiance."
" Non."
" Dans ce cas la je mettrai du poison dans ton futur plat. "
" Comme ça je ne dirais jamais que tes plats sont délicieux. C'est parfait pour moi !"

Elle lui fit un pouce en l'air avant de reprendre son air hautain, l'air de dire " je ne céderai pas." Le jeune homme s'asseyant sur le canapé appuya son coude contre son genoux et sa tête dans sa main, sans lever la tête ni même la regarder, il commença:

" Erina ?"
" Qu'est-ce qu'il y a encore ? "
" Je t'aime."

La blonde resta stoïque devant cette phrase. Elle ne savait pas si il était sérieux ou si c'était du sarcasme. Voyant qu'elle ne disait rien, il réitéra:

" Erina ?"

Elle ne répondit pas alors il répéta quand même.

" Je t'aime."

Il avait le même rythme de parole qu'auparavant, à tel point qu'on aurait dit une machine cassée. La jeune adulte fini par inspirer, elle prit un coussin et le frappa avec pour ne pas qu'il voit le petit sourire indélébile qui se dessinait sur ses lèvres.

" Imbécile."
" Mais arrête !"

Il mit ses bras au dessus de sa tête pour se protéger. Erina lacha le coussin en le laissant sur lui et se rendit dans la cuisine à nouveau. Si on y prétait attention, malgré son air condescendant et autoritaire, on pouvait lire un peu de joie sur son visage et même dans sa voix. Elle ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait intérieurement. Erina se disait qu'elle devait être fiévreuse, que ça allait lui passer.

Tootsuki englouti. - TERMINÉE -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant