NDOSSI

Ndossi (2)

Vous l'avez compris, de l'eau à coulé sous les ponts depuis ma naissance, si j'avais été un rêve pour ma mère aujourd'hui, je suis son plus grand cauchemar, à tel point qu'elle m'appelle désormais affectueusement, "ma sorcière bien aimée".

Je dois avouer que ce sobriquet est bien trouvé, car vous pouvez le croire, je lui en fait voir de toutes les couleurs et ce n'est pas ce soir que je vais déroger à la règle.

Je n'avais jamais pris de stupéfiants avant, mais ma mère m'a tellement mis en rogne avec son sermon qu'elle a réussi à faire s'envoler les derniers scrupules que j'avais à consommer la marchandise remis plutôt par un ami en boîte.

---Tu verras, avec ça, c'est l'extase garantie !
Dit-il en me tendant quelque chose enroulé dans du papier.

Curieuse, j'ouvrais le paquet.

Je le regardais sans comprendre.

---C'est de la bonne, t'inquiète.

Il s'agissait de comprimés anti-douleurs, du "Tramadol" plus exactement, détournés de leur usage d'origine, pour servir de drogue bon marché appelé dans la rue du nom de "Cobolos".

---Un ou deux, suffiront à te conduire au plafond.

---Je vois
Dis-je avant de les mettre dans ma poche.

---Pas si vite ma belle, il n'y a rien de gratuit en ce bas monde,
Ce sera seulement 200fcfa pour toi.

Je glissais les substances illicites dans mon pantalon après avoir tendu un billet de 500fcfa à Bernard.

---Tu peux garder la monnaie.

---Généreuse avec ça

---Disons, que c'est une avance pour la prochaine fois.

C'était juste quelques minutes avant l'arrivée des flics.

Je tate mes poches à la recherche de la fameuse marchandise, elle est toujours à l'endroit où je l'ai laissé, encore heureux que les policiers n'aient pas eu l'idée de me fouiller tout à l'heure.

Je garde toujours un verre d'eau au chevet de mon lit, ça tombe bien, j'avale cinq comprimés à la hâte avec et je m'allonge sur le lit attendant les effets qui ne tardent pas à se faire sentir.

Un énorme tourbillon se forme au plafond, je tends la main pour le saisir, il semble vouloir m'avaler, la moitié de mon bras est déjà pris au piège, je tente de le retirer sans succès, je suis aspiré tout d'un coup dans une sorte de tunnel noir qui vient de se former au centre.

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Je me réveille allongé sur un trottoir au fond d'une ruelle sombre avec un mal de crâne à peine soutenable. Je lance un rapide coup d'œil autour de moi, je ne reconnais pas l'endroit.

---Que fais-je ici au milieu de la nuit?

Soudain la mémoire me revient, j'étais allongé sur mon lit, j'ai pris de la drogue...et...le tourbillon! J'ai été happé par le tourbillon!
Mais cela n'explique pas ma présence en ce lieu qui, semblerait d'ailleurs être un quartier mal famé.

On m'avait promis des sensations fortes, et bien j'étais servis!
Serait-ce possible que je sois venue jusque ici, sous l'emprise de la drogue ?

Ndossi etait encore là dans ses réflexions lorsque qu'elle a entendu des bruits de pas puis des voix. Elle aperçoit au loin deux hommes barraqués sortant de nulle part des fusils à la main, ils semblaient chercher quelque chose ou quelqu'un.

---La voici!

---Attendez, vous faites erreur sur la personne.

Elle s'est mise debout, les mains en l'air en signe de soumission.