Le poème

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Dans un beau refuge avec son soleil de verre,

Un abri magnifique au ventre de la terre,

Il était une fois une communauté

Qui vivait en paix en l'admirable cité.

Rires et chants résonnaient joyeux en ses murs

Car aux yeux de tous il n'était de lieu plus sûr ;

Depuis le promontoire de leur tour d'airain

Surveillait l'Arcadie le conseil des Anciens.

Les hommes qui le composaient d'expérience

Étaient dans l'univers connus pour leur science :

Chaque jour, au fin rythme de leurs doux préceptes

Le refuge vivait en suivant ses prophètes.

Et puis, mort. Cadavre trouvé dans la ruelle.

Mais nul moyen de trouver cause aussi cruelle.

Dans leur Eden en ruine, ils gémirent alors

Puis remirent au conseil des Anciens leur sort ;

La main tendue de leurs ridés champions se vit,

Portée par celui d'entre eux qu'ils s'étaient choisi,

Et calma d'un geste la folle foule en liesse

Pour faire entendre partout dans l'abri sa messe.

« Amis, depuis ce jour ô tant de fois béni,

Ce jour du refuge devant être construit,

Nous avons maintenu le sanctuaire uni.

Pour nous soustraire à la mort, nous allons faire nuit,

Car c'est le seul moyen d'aveugler la Bannie

Qui en ce jour fort sombre nous a ainsi nui !

Adieu, soleil vitreux ! Traître, tu es fini !

Sus à la malemort ! Percez l'astre aujourd'hui ! »

Suite aux mots exaltés, la flèche creva l'œil

Pour le punir d'avoir permis un si grand deuil :

Il se tut, tué dans un sursaut d'étincelles

Et bientôt les ténèbres suivirent éternelles.

Et in Arcadia egoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant