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Monsieur le Comte passa en trombe dans le gigantesque hall d'entrée du manoir en faisant voler son long manteau noir. Ce rendez-vous avec l'avocat de son père avait été une indescriptible catastrophe, comme à chaque fois que ces deux personnes au caractère très fort se retrouvaient face à face. Autant dire que le 30 de chaque mois était toujours un jour sombre et désagréable.

Quand Itachi se retrouva face à son majordome, il lui jeta son manteau à la figure en lui ordonnant de lui monter un café noir sans sucre ni lait dans sa chambre rapidement, et qu'on ne le dérange plus de la journée. Mais son majordome en avait apparemment décidé autrement, car à peine le brun eût tourné les talons, celui-ci l'alpaguait déjà en lui annonçant une « bonne nouvelle ». Monsieur le Comte se retourna en s'armant de son regard le plus noir, et l'apostropha d'un ton cassant :

— Quoi encore ?

Le majordome baissa honteusement les yeux, intimidé, et répondit d'une voix basse et hésitante :

— Quelqu'un a... a postulé pour le poste... que... que vous demandiez...

Le Comte ouvrit de grands yeux, et laissa son sourire s'élargir. Enfin une véritable bonne nouvelle ! Voilà qui allait égayer sa journée. En imaginant dans sa tête tout ce qu'il allait pouvoir lui faire subir, il ordonna à son majordome de lui amener la fille en même temps que le café.

— Mais Monsieur, c'est que...

— Amène-la-moi, je me passe de tes commentaires !

— Bien, Monsieur.

Et le Comte gravit les escaliers sans plus se soucier de son pauvre majordome. Arrivé dans sa chambre, il se laissa tomber sur son lit en soupirant bruyamment. Depuis qu'il avait hérité du titre de son père, tout allait de travers. Tout d'abord, et ç'avait été le début de ses ennuis, son père était parti sans demander son reste pour voyager, et avait tout laissé au bon soin de ses fils. Itachi et Sasuke ne l'avaient plus revu, et n'avaient pu parler depuis qu'avec son avocat.

Et encore, s'ils n'avaient eu que ce souci-là, tout aurait été pour le mieux... Mais Itachi n'eut pas le temps d'y penser une énième fois, car on frappait à sa porte.

— Entre.

Fixant avidement le battant de bois, il vit apparaître une ravissante jeune fille qui semblait avoir environ une vingtaine d'années. Ses cheveux longs et d'un blond parfait tombaient en mèches éparses devant des yeux bleus océan qu'elle semblait vouloir dissimuler. Elle entra timidement, un plateau à la main avec une tasse de café qu'elle posa sur le bureau.

Alors qu'elle semblait avoir l'intention de se retirer, le Comte se leva et s'approcha d'elle d'une démarche souple. Elle n'avait peut-être pas de formes très prononcées, mais son minois innocent, et ses lèvres légèrement retroussées attiraient Itachi. Quand il arriva à la hauteur de la jeune fille, il posa sa main sur son épaule en lui demandant pourquoi elle partait si vite. Sans se retourner, elle se dégagea de son étreinte et lui répondit d'une voix étrange qu'elle avait d'autres choses à faire. La réponse classique. Itachi l'avait entendue cent fois. Il étira ses lèvres en un sourire ironique.

— Je ne crois pas que tu sois au courant des spécificités de la maison.

Sa nouvelle employée eu un temps d'arrêt. Le Comte savait que c'était à ce moment qu'il fallait passer à l'attaque, quand le moral était le plus faible. Il se saisit donc de son bras, et tenta de la faire se retourner. Elle résista. Un fort caractère, alors ? Parfait, il n'en serait que plus délicieux à conquérir. Il tira plus fort sur son bras, et la jeune fille fit volte-face en faisant voler ses cheveux légers.

Monsieur le Comte a une nouvelle soubretteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant