Très tôt ce matin, comme tous les jours, c'est ma tendre femme chérie, Aïcha qui me réveilla pour que je me prépare à aller au tribunal.
Après avoir fini de me préparer, on pria ensemble et à la fin, elle me tendit ses mains que je tins avec amour pour lui faire des prières. Et je lui fais un doux bisou sur le front. Je sortis de la chambre, en attendant qu'elle me fit mon petit déjeuné, pour aller dire bonjour à ma maman, mère Ndiaye (comme on l'appelle dans le quartier) qui lisait le coran.
Je toqua à la porte et entra:
-Salam aleykoum yaye
-Aleykoum salam Ndiaye! Tu as bien dormi ?
-Oui alhamdoulilah. Et toi?
-Je rends grâce à Dieu ma cha Allah
-Bon je vais descendre tard aujourd'hui. J'ai un procès. Mais Aïcha sera là pour te tenir compagnie in cha Allah
-D'accord. Qu'Allah te protège mon fils
-Amine. Bonne journée mangui deim
Je sortis pour aller rejoindre Aïcha pour manger et partir.
Elle me tint mon sac jusqu'à la porte de ma voiture et me souhaita de passer une bonne journée.
Arrivé au tribunal, je lui envoie un message pour lui faire savoir à quel point je l'aime et qu'elle me comble de bonheur.
Je fais le dernier point avec le procureur, les assesseurs et les greffiers avant d'entrer dans la salle d'audience pour le procès du jour.
En effet, il s'agit d'une affaire de détournement de fonds opposant une entreprise (la partie civile) et un de leurs anciens cadre M. Ibrahima Ndiaye (l'accusé).
Les médias suivaient de près cette affaire. Car l'entreprise en question investiit beaucoup dans ce pays.
A 10h, commença alors le procès.
- A l'ordre, veuillez vous lever s'il vous plait !
La cours est maintenant en session, vous pouvez vous asseoir s'il vous plaît
- Bonjour tout le monde, je suis M. Moustapha Ndiaye, juge du tribunal correctionnel de Dakar. Je demanderai aux avocats de se présenter.
-Bonjour M. le juge ! Je suis Me Awa Diop avocate de la partie civile représentée ici par M. Phillipe Dubois,
-Bonjour M. le juge, Me Abdoulaye Doumbouya, avocat de l'accusé M. Ibrahima Ndiaye.
-Merci
-Le procès n°11.01.15.2019 portant sur une affaire de détournement de fonds d'une valeur de 150 000 000fcfa opposant l'entreprise Digitaction reprensentée par son Directeur Général M. Philippe Dubois ici présent à son ex Directeur financier M. Ibrahima Ndiaye peut commencer.
Pendant ce temps, ce procès faisait le tour des flashs infos de 10h.
Amoureuse de l'information, mère Ndiaye ne ratte jamais le journal. Dans le salon, elle regarda tranquillement la télé
- Amis téléspectateurs, Bonjour et bienvenus sur la télé de toute l'actualité. Tout de suite le flash info.
Il est exactement 10h au tribunal correctionnel de Dakar où nous suivons de très près cette affaire de détournement de fonds d'une valeur de 150 000 000fca.
Ce dossier sera mis à nue par M. le juge M. Moustapha Ndiaye aujourd'hui
(Mère Ndiaye : ah mon fils a du pain sur la planche aujourd'hui, je suis fier de lui (sourire aux lèvres))
Elle oppose l'entreprise Digitaction qui investit beaucoup dans le secteur de la communication au Sénegal et son ex directeur financier parti à la retraite, et supposé coutumier des faits, M. Ibrahima Ndiaye.
A cet instant, le nom de l'accusé attira l'attention de mère Ndiaye qui laissa tomber son chapelet. Il a suffit que l'on montra l'accusé pour qu'elle crie de toutes ses forces.
-Woy Ibrahima leu. Ibrahima leu. Wooooy
Et elle tomba des fauteuils et eut une malaise.
Aïcha qui était dans l'autre pièce, courut et trouva sa belle mère à sol criant, pleurant, se tordant et inconsolable.
-Yaye lou kheiw
-woy, woy, woy, woy, ibrahima!
-C'est qui ibrahima et qu'est ce qu'il a?
- C'est Ibrahima. Ki khamone nani sama ak dinako dale.
-Calmes toi maman et ressaisis toi. Attends je t'amène à boire.
Aïcha l'aida à se soulever pour s'allonger sur les fauteuils et alla lui ramener un verre d'eau pour se rafraîchir.
Mais elle ne pouvait s'empêcher de pleurer en versant de chaudes larmes car les souvenirs de tout ce qu'elle avait vécu avec ses enfants avant que tout ne soit rose, envahissaient son esprit.
Elle a été chassée, humiliée, insultée, traitée de tous les noms devant ses petits enfants. Et le pire, il lui arrivait de rester une journée avec ses 2 enfants sans rien mettre sous la dent. Ils étaient maudits car étant abandonnés par un homme très riche, qui prenait la vie pour acquis, pour une autre femme européenne.
-Yaye lou kheiw dit Aïcha tout en lui essuyant les larmes avec une mouchoir.
-Ma fille, tu sais très bien que ton mari ne connaît pas son père. Il nous avait abandonné quand il avait 3 ans (et elle recommença à pleurer.
Empathique, Aïcha ne put s'empêcher aussi de pleurer.
-Mais c'est du passé. Et pourquoi ça te met dans un tel état ?
-ton mari est parti ce matin au tribunal pour un procès. C'est dans les infos que j'ai appris que c'est lui qui doit juger cette affaire. Et il se trouve que dans cette histoire, l'accusé c'est....😭😭 son père et il n'en sait rien.
-Allahou akbar ! Qu'est ce que tu racontes yaye ?
-Bilaye je ne sais que faire en ce moment.
-Doko wo?
-Non il est en salle d'audience. Tu ne pourras le joindre.
~AU TRIBUNAL~
Après 10h d'audience, M. le juge décida de clore le procès et fixa une autre date en attendant que des pièces à conviction soient apportées.
M. Ibrahima Ndiaye fut ramené dans sa cellule où il est placé en garde à vue.
Du haut de ses 65 piges, il ne peut supporter ce séjour carcéral.
A la sortie de la salle d'audience, Moustapha reçut le procureur qui le taquinait et lui fit savoir qu'il ressemble beaucoup à l'accusé avec un fou rire.
Ils prennent congé et Moustapha se mit en route pour rentrer. Sa majesté et sa mère qui ne savent à quel saint se vouer, lui manque.
Il a suffit qu'il sonne et qu'on lui ouvre la porte que mère Ndiaye courut, les larmes aux yeux, pour le prendre dans ses bras.
Aïcha se joint à la scène avec ses larmes
-Qu'est ce qui se passe ici ?
A suivre
