13 ans

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Attention, trigger warning : mention de mutilation 

Lorsque j'avais 13 ans, j'étais en guerre contre tous : contre le monde, contre mes parents, contre moi-même. Je me sentais seule, différente, perdue. Le seul moment où je sentais moi-même était lorsque je me retrouvais sur Facebook où je discutais avec des fans d'un groupe que j'aimais particulièrement ou lorsque j'y lisais des histoires. C'est probablement là que j'ai entendu parler du rasoir. Et lorsque je l'ai appuyé pour la première sur ma peau dans une sombre soirée d'automne, je me suis sentie mieux, comme si la douleur de la coupure me ramenait dans la réalité. C'est devenu une habitude en quelque sorte, mais je ne le faisais pas tous les jours. Seulement lorsque les cris que j'échangeais avec mes parents devenaient trop violets, lorsque les larmes qui coulaient sur mon visage tentaient de me noyer ou lorsque mon cœur battait tellement fort dans ma poitrine que je pensais qu'il allait s'envoler.

Mais j'ai fini par me résonner, car au final, je n'avais jamais vraiment souhaité mourir. J'ai trouvé d'autres manières d'exprimer ma douleur. J'ai commencé à écrire ce que je ressentais, à taper mes sentiments sur mon cellulaire afin de les envoyer sur le web où d'autres pourraient les trouver et s'y accrocher comme à une bouée. Et plus j'écrivais et plus je voyais que d'autres vivaient la même chose que moi : des parents maladroits, un manque de confiance en soi, une envie irrésistible de tomber amoureuse. Les mots quittaient ma tête et se déposaient un mot à la fois sur mon écran. La douleur qui alourdissait mon cœur les suivait de près. 

Au final, je regrette la première fois où je me suis fait du mal, car j'aurais dû en parler, j'aurais dû m'ouvrir à quelqu'un. Alors, si vous cherchez quelqu'un à qui parler, sachez que ma porte est toujours ouverte (que ce soit pour parler de votre vie ou pour des recommandations chansons à ajouter sur votre playlist).

00:34Où les histoires vivent. Découvrez maintenant