Le Soleil (part 1)

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   Il haletait, récupérant le maximum d'affaire qu'il pouvait, la mort à ses trousses.

-Fiiiiistoooon, COMMENT CA TU L'ES ?! Son ton glacial faisait vibrer son corps tout entier de terreur, il savait qu'il n'avait plus le choix, la fuite était son seul refuge. Il n'oublia surtout pas son téléphone, la seule chose qui le connectait encore au monde extérieur... Enfin, ce n'allait plus durer longtemps avant qu'il ne fasse partie intégrante de ce monde...

Il savait que son coming-out allait être compliqué aux yeux de sa famille, mais de la à sortir, couteau de boucher à la main, il n'y pensait pas... Du moins, il espérait que cela ne se passerait pas comme ça... Il avait longtemps songer à comment s'y prendre : 

"Maman, papa... Je suis gay." Non, ça n'allait pas, trop direct.

"Maman, papa, il faut que je vous parle de quelque chose qui me tient à cœur depuis pas mal de temps... Voilà, j'aime les hommes" Toujours pas, son père aurait eu la bien assez de temps pour finir ce qu'il attendait de faire actuellement devant la caravane de son fils. 

Oui, ils ne vivaient pas ensemble, l'enfant avait préféré un espace clos rien que pour lui, une sorte de cahute, qui lui servait de chambre et de refuge pour rester en phase avec lui-même, seul, timide, discret, et surtout cachant sa personnalité à sa famille.

C'est finalement lors d'un repas de famille, alors que sa sœur avait pris son téléphone pour voir à qui il parlait, qu'elle vit un cœur rouge dans la conversation, et un nom masculin en destinataire.

"Tu es gay ?" Demanda sa sœur tout de suite, crispé par la peur. Il ne savait pas si dans ses yeux il y lisait seulement de la peur, ou si il y avait du dégoût, de la rage et de l'effroi, sûrement pour la suite des événements. Lui, il ne savait quoi répondre, nier ne servirait à rien vu que sa sœur avait vu, et de toute façon il ne discutait pas avec un membre de sa famille, et pour ça, il allait être puni sévèrement...

"Oui, je le suis." Fût les seuls mots qu'il arriva difficilement à prononcer, la gorge noué par les probables larmes qui menaçaient de couler sur ses joues creuses. Son père s'était alors levé, rapproché de son fils et lui avait collé une baffe, avec une force si impressionnante qu'il fit décoller l'enfant presque majeur de sa chaise. On pouvait lire la haine dans son regard, mais surtout la déception, déçu d'avoir un fils aussi peu méritant de leur nom. 

"Tu l'es ?! Redis le moi devant les yeux pour voir ?" Il n'y arrivait pas. Le père était alors parti dans la cuisine. Sa mère regarda son fils, abattu par ces événements beaucoup trop soudain pour lui, et lui mima avec sa bouche de partir, ce qu'il fit presque instantanément. Il se mit a courir en direction de sa caravane, et une fois à l'intérieur, la ferma à double tour, pris un sac en plastique, le remplit de quelques affaires de rechanges et surtout de sa carte bancaire, et sous les tambourinement d'un père muni de l'arme blanche, il ouvra discrètement la fenêtre arrière et se faufila dehors. 

Il courait. Où ? Il ne savait pas lui-même, mais il savait qu'il devait s'enfuir de la manière la plus rapide qui soit. Il se souvint alors d'un garçon, un garçon qui l'aimait éperdument, qui lui avait un jour dit que sa porte serait toujours ouverte si jamais il avait un quelquonque problème. En réalité, l'homme amoureux savait que ce jour arrivait, mais il ne se douterait pas qu'il serait arrivé aussi vite. 

L'enfant renié pris alors son téléphone, demanda l'adresse et regarda sur une application de géolocalisation... A l'autre bout du pays ? il chercha un billet de train, le plus tôt possible, pour s'enfuir loin... Loin de toute cette misère qui le torturait. 

Il prit donc la direction de la gare la plus proche, fit imprimer son billet là-bas, et attendit son train. L'attente fût longue, d'autant que son téléphone n'avait plus de batterie, et c'est avec toutes ses craintes et ses peurs face à ce qui pouvait l'attendre, qu'il regarda l'horloge se mouvoir. 

7h00 sonnait, il était temps. La nuit avait été longue, mais il connaissait que trop bien ce sentiment d'attente interminable, et les couleur que l'aube offrait au monde. Il ne pouvait que trop bien les décrire, les voyant chaque matin, avant que la lourdeur de la fatigue ne tombe sur ses paupières. Il rentrait dans le train et attendit son départ. 

Pendant le trajet qui l'amenait a cette personne, il n'était remplis que de question, de nature curieuse, cela produisait un cocktail furieux si on mélangeait cette curiosité avec la peur qui l'habitait en ce moment même.  Il pouvait même se jeter dans la gueule d'un loup, et tomber sur quelqu'un qui lui voudrait du mal, mais c'était le seul à l'heure actuelle en qui il avait confiance. Il n'avait plus confiance en personne d'autre, pas même en lui-même.

14h00 finalement retentissait dans une nouvelle gare et il sorta du train, dans un endroit totalement nouveau. 

Il décrivait avec précision chaque pierre qui formait ce nouveau bâtiment tout en sortant de celui-ci. Une fois dehors, le soleil lui rappela qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et qu'il n'avait rien mangé non plus depuis hier matin. il était très faible mais se faisait violence car il avait l'habitude d'être pris de vertiges. Il commença tout de suite, a demander son chemin, en montrant l'adresse qui était inscrite sur son bras, seul support qu'il avait trouvé pour l'écrire. Et on lui expliqua alors comment s'y rendre, cela faisait encore une trotte mais l'étranger se proposa gentiment de l'y accompagner, voyant qu'il était sur le point de s'effondrer. Il refusa gentiment la proposition mais l'étranger se fit légèrement insistant. 

"Écoutez, je vois bien que vous êtes fatigué, et je n'ai pas envie que vous tombiez dans les pommes avant d'être arriver à cette adresse, je vous accompagnerais donc. Promis je ne vous ferais aucun mal".

L'homme semblait sincère, accompagné de son petit chien qui avait l'air aussi dangereux qu'un lapin. Il accepta donc finalement et les deux compères qui se connaissait à peine partirent en route de cette adresse. 

C'est au bout de 30 minutes après leur départ, qu'il ressentit d'étrange sensation, comparable aux vertiges qu'il avait l'habitude d'avoir, mais ceux-ci était beaucoup plus fort. Le bus s'arrêta, ils se levèrent alors et sorti de bus, l'exilé avec beaucoup plus de difficulté.

"Ca va ? demanda l'étranger.

-Oui... j'ai seulement un peu mal à la tête. répondit-il. Ce qui était bien-sûr complètement faux. 

-D'accord, ne vous inquiétez pas, ce n'est plus très loin."

Sa tête s'alourdissait, avec les pas qui s'enchaînait, et ses yeux papillonnait, il se sentait partir à chaque pas qui le rapprochait de son but, qui l'éloignait de toute cette peur. C'est sur un dernier pas que ses forces l'abandonnèrent et qu'il tomba. Ses yeux se ferma, et puis black-out...

Ellypse

"-On peut pas le garder içi ! 

-Biensur que si on vas le garder, tu vas faire quoi, le donner à la SPA ? Christie, c'est un être humain, qui plus est il est mineur, il sera directement retourné chez ses parents, et si il y retourne, je vais le perdre, ils vont le tuer...

-Tu l'aimes hein ? Bon... Attendons au moins qu'il se réveille..."

En parlant du loup, il ouvrit doucement les yeux, donnant sur un plafond blanc, le canapé caramel sur lequel il était allongé était confortable se disait-il, mais pas moins que la couverture qui le réchauffait, car il devait avouer qu'il était frigorifié. 

"-Oh, t'es réveillé !!" Un homme se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras. 

"-Tu m'as fais un sang d'encre... Tu répondais plus, et après que tu m'aies demandé mon adresse, j'ai commencé a paniquer, enfin surtout a ranger ma chambre pour commencer aha, il rigolait doucement, mais toi comment tu vas ? tu veux a manger ? je t'ai préparé des Pâtes Carbonara, je sais que t'adores ça, c'est pas fameux, mais j'ai fais de mon mieux pour qu'elles soient bonne... Et je t'ai acheté des bonbons aussi, je me suis dis que tu en voulais peut-être, oh et je me suis permis de te poser mon plaid, ca te derange pas hein ? Sinon je peux le retirer, oh et pu-

-Je crois que t'es en train de l'assommer avec toutes ces informations Louis. 

-Je confirme. Il sourit en rigolant d'une douceur qui l'égalait. Louis se surpris a avoir le rouge qui lui montait au oreilles juste en entendant son rire. Il le trouvait mignon sur le coup, et comme pour le remercier de toute ces petites attention, il prit doucement son menton avec la main, et posa ses lèvres contre celle de l'homme rouge de gêne. 


(A suivre...)

OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant