-Tout ceci n’est vraiment pas raisonnable Éric.
-Plus rien ne me semble raisonnable à présent. Je suis las de cette vie, las de vivre la mort dans toute sa froideur et cette solitude.
-Tu parles de solitude et pourtant je suis là. Je suis toujours là.-Tu es dans le même état que moi. La vie t’a quitté depuis plus longtemps que moi. La solitude dont je parle est bien plus que ça. Ne t’es-tu jamais demandé ce que ça faisait, le soleil sur la peau ? j’ai tellement froid.
-Ne soit pas lunatique Éric. Nous avons tous à un moment ressenti cela. Nous avons tous été vivants, ne fait pas l’enfant.
-Je ne suis pas un enfant. Je te parle de vie et de sensations. Je suis mort, tu es mort, nous le sommes tous. Depuis un bon moment déjà. Je veux revivre une dernière fois, meme s’il me faudra disparaitre après.
-Je sais que je ne peux pas te raisonner. Ta décision est prise depuis longtemps déjà. Si tu disparais je n’aurais plus aucune raison de vivre cette mort comme tu dis. Hâtons-nous Éric, le soleil se lève.
-Il se lèvera sur toi et moi, une dernière fois. Nous pourrons vivre à nouveau.
Alors que Éric disait ces mots, il s’assit sur le banc dans le parc et sur eux se leva l’astre tiré par le char du dieu Apollon.
Charles faisait habituellement son footing dans ce même parc. Il vit ce jour là une personne devenir de la centre sous ses yeux. Oui Éric était tout seul assis sur le banc.
Des cendres.