L'erreur

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Main dans la main, côte à côte, nous marchons. Harmonie parfaite régnant sous un ciel éclatant. Bruits de pas rapides et énergétiques accompagnant la chorale des bruits environnants tel le vent soufflant dans les feuilles accompagnées du bruit doux et apaisant du ruisseau tout proche. Une parole, une phrase qui n’aurait pas dû être prononcé, s’échappant de ses lèvres moites.
-He, Yura, je ne savais pas qu'il y avait un château près de chez toi, sur le chemin.
Elle me montra l’énorme bâtiment qui se trouvait sur le bas-côté de la route. Je le balayai du regard, effaré. Je ne l'avais jamais remarqué alors que j’empreinte ce chemin depuis 4 ans, pour aller en cours. Il n’avait pas l'air jeune. Au contraire, ses parois faites de pierre étaient abimées. Les pierres étaient souvent cassées à un endroit précis, en haut à droite. Comme si elles avaient toutes étaient fendu. Et pourtant, les cassures semblaient nettes et propres. Avait-elles étaient cassées volontairement ? Impossible ! Qui s'amuserait à escalader aussi haut seulement pour abîmer des pierres ? Ça n'a aucun sens !!!
-Je ne le savais pas non plus, c'est la première fois que je le vois ici.
-Tu vas me dire que ça fait 4 ans que tu habites ici et que tu ne l'as toujours pas remarqué ? Tu te fous de moi ? Qu’importe, tu sais comme j'aime ce genre de château. Eeeet, étant donné que je n'ai rien prévu ce soir, ça te dirait d'aller y jeter un coup d’œil, après le repas ?
-Et je te rappelle que depuis 3 ans tu me raccompagnes chez moi tous les jours. T’inquiète, je te connais Namie, et toi également. Mais comment refuser une telle offre ! 21h te vas ?
-Oui bon rhooo ça va. Parfait, ça me va ! Je vais filer pour me préparer dans ce cas. Aller, byye.
Je lui fis signe de la main avant de reprendre ma marche. J'avais si hâte de passer la soirée avec Namie. Quand je suis rentrée, je me suis affalé sur mon lit, regardant le plafond, l’esprit rêveur. Cela me rappelle le bon vieux tant. Quand on allait dans des grottes vides et sombres, que nous n’étions pas habituées à ce genre d'endroit et que nous nous serrâmes fort pour nous rassurer.  Nous étions jeunes à l’époque. Maintenant, rien n'est plus pareil. Nous avons prit confiance en la nature et ce qui nous entourait et savons à présent ce que nous faisons. Nous avons mûri et sommes devenues des personnes responsables et raisonnées. Tout cela me rendait si nostalgique.
Quand soudain, un « À table ! » me fit revenir à la réalité. Je jetais un coup d’œil rapide sur la montre se trouvant sur mon poignet. Celle-ci affichait 19h34. Je sortais de ma chambre pour aller manger. La table était élégamment préparée et le plat comportant des pâtes à la bolognaise était déjà posé. Dessus se trouvait 2 couverts. Je me demandai où était le troisième, celui destiné à mon père. Mais je n’osai pas poser la question, cela pourrait gâcher l'ambiance et je ne veux pas que ça ne se passe comme hier, à s’embrouiller pour pas grand-chose et ne plus se parler jusqu’au lendemain. J'aime ma mère et en aucun cas je voudrai que notre relation change. Je finis par m’asseoir en face de ma mère et la servit avant de m'en prendre également une part. Ma mère prit une bouchée de pâtes avant de reposer sa fourchette pour me regarder.
-Alors ma chérie, comment s'est passé ta journée ?
-Et bien, assez banale. Une journée de cours comme les autres. Par contre, Namie a remarqué sur le chemin un château qui a l'air à l’abandon et du coup on s'est dit que l'on irait y jeter un coup d’œil vite fait ce soir. J’espère que ça ne te pose pas d’inconvénient ?
Elle avait l'air assez étonné par ce que je venais de lui raconter. Mais elle me soutint un regard neutre. J’espère sincèrement qu'elle ne va pas refusait la sortie de ce soir. Ça m'embêterait un petit peu de devoir l’annuler alors que Namie et moi sommes si excité à l’idée de découvrir un nouvel endroit.
-Je n'y vois aucun problème tant que vous soyez prudentes et qu'il ne vous arrivent rien.
Sa réponse me soulageait maintenant, c’était certains. Rien ne pouvait m’empêcher de sortir avec ma meilleure amie ! J'engloutis mon bol de pâtes, pris une douche et allai me perdre sur YouTube jusqu’à ce qu'il soit 20h50. Enfin, je mis le nécessaire dans mon sac et me rendis compte que nous n’avions pas fixé de point de rendez-vous. J'en déduis qu'elle devait m’attendre devant chez moi comme à son habitude. Je sortais sans me soucier de cela et vis que mon amie était bel et bien là, devant le portillon de la propriété, m’attendant patiemment. Je la rejoignis et on se fit un câlin en guise de bonsoir. Elle était équipée d'un sac jaune qui devait sûrement comporter de la nourriture et de quoi s'abreuver un peu.
-J'ai pris des chips au cas où une petite faim nous viendrait, et de l'eau !
Me dit Namie, le sourire aux lèvres. Nous ne nous attardâmes pas plus longtemps et prîmes le chemin vers ce fameux château. La marche ne fut pas longue car j’habitais à seulement 10 minutes de celui-ci. Quand nous sommes arrivés, nous nous sommes arrêté devant pour l'observer. Les lieux semblaient encore plus effrayants de nuit que de jours. L'herbe sous nos pieds semblait fanée, comme si elle avait le même âge que ce château et aucune fleur n'y avait poussée. Cela attisait encore plus ma curiosité. Ce qui m'étonnait le plus, c'est qu'en faisant le tour, je n'aperçus aucune porte. J’avais du mal regarder, il y en avait bien une !
-Je ne vois aucune entrée. Tu en as vu une ?
Namie scruta des yeux l’endroit avant de me répondre. À son regard, je dirai que sa réponse allait être négative.
-Je n'en vois pas non plus.
-Mais ce n'est pas possible ! Il y a bien une entrée quelque part.
Je commençais à faire des allers-retours, martelant le sol de mes pieds. Je ne savais quoi en penser. Avions nous organisés cela pour rien ? Non ! Il y a bien une solution pour entrer dans ce foutu château. Tout à coup, je trébuchai sur une branche qui me fit tomber. Cela ouvrit comme un passage par lequel mon amie et moi fûmes aspirées. La descente fut très secouante et l’atterrissage assez brutal. Namie me regarda, un air d’incompréhension se dessinant sur son visage. Nous ne savions que penser de ce qui venait d’arriver.
L’endroit dans lequel nous sommes tombés ressemblait à un couloir. Des armures de métal étaient disposées tout du long. Des toiles d’araignées s’étaient installées au creux de celle-ci et des tableaux montrant diverses créatures inconnues étaient accrochés aux murs. Le sol était poussiéreux comme si personne ne l'avait lavé depuis 20 ans. Sous la poussière, on pouvait distinguer un tapis rouge avec un motif en or représentant un sigle m’étant inconnu. Le couloir semblait long et interminable. Mais après quelques minutes de marche, on perçut un escalier de bois qui ne semblait pas en super état. Il y manquait des marches, ce qui n’était pas un problème pour nous car il nous est facile de les enjamber sans grand effort.
-On y va ? Me demanda Namie.
-Bien-sûr qu'on y va ! Sauf si tu as trop peur et que tu préfères faire demi-tour. Dans ce cas là, je comprendrai.
-Peur ? Moi ? D'un simple escalier en piteux état ? Pour qui me prends-tu ! Et puis, de toute manière, nous ne savions pas encore comment faire pour rentrer.
Je lui adressai un sourire avant de commençait à monter l’escalier grinçant à chaque pas que nous faisions et manquant de s'écrouler à chaque fois. La rampe, toujours conçue de bois, était rempli de troues à tel point qu’à certains endroits il manquait des bouts. J’arrivais à la pièce suivante la première tandis qu'il ne restait plus qu’une marche à monter pour Namie. Sauf que la marche en question s’écroula sous ses pieds. Voyant la scène, je pris le réflexe d’attraper sa main et de la tirer vers moi. Elle s’écroula sur le sol vétuste et sale puis se mit à toussoter. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever. Elle tenta à l’aide de ses mains d’ôter la poussière qui se trouvait sur son visage.
-Tout vas bien ? Lui demandai-je.
-Ça va, ne t'en fais pas. Je préfère encore être recouverte de saleté que d’être morte sous les détritus de cet escalier pourave.
Elle se mit à rire et je fis de même. C'est ça qui me plait chez elle et qui fait d'elle ma meilleure amie. Notre complicité sans failles et notre faciliter de rire sur des choses ne pas censées être marrantes.
Devant nous se trouvait une porte immense de couleur rouge. Couleur flambante qui rappelle la royauté. Ce château devait appartenir à un roi reconnu par son peuple. De toutes nos forces, nous essayâmes d'ouvrir la porte. Avec un peu de volonté et d’acharnement nous arrivons à nos fins.
La porte s'ouvrit et une immense pièce s'y trouver de l'autre côté. À  notre effarement, elle était vide, mais surtout propre. Pas la moindre saleté n'y s’était glissée. Tout étincelait comme si elle venait juste d’être nettoyée. Les murs rouges inspirés confiance. Sous un silence de plomb, une légère et douce musique retentit. Cette mélodie faisait de cette pièce un endroit calme et reposé. La lumière produite par les lustres de cristal était apaisante.
Quand, soudain, de petits êtres colorés et transparents apparurent. Ils avaient de petites ailes,  une crête sur le crâne et leur corps se finissait par une espèce de fine queue. Ils avaient deux petites mains à l’avant. Ils étaient juste craquants à flotter dans la pièce. Mais lorsque je m'approchais de l’une de ces bestioles, des cages se formèrent tout autour d'elles et un « Non ! » se fit entendre. Un papier apparût devant nous. Namie fût plus rapide pour le prendre et me le lu à voix haute.
« Qui que vous soyez, je vous dis bienvenue ! Ça faisait environ un siècle que personne ne s’était aventuré ici. Votre présence a fait sonner l'alarme de notre monde. Voyez-vous, ce château est en réalité un passage temporel, une faille dans le temps étant apparue il y a quelques jours de cela. Il faut juste que vous sachiez une chose. Votre monde et le mien n’était, ne sont et ne seront JAMAIS amis. Enfin bref, avant que vous fassiez votre arrivée ici, j’étais sur le point d’exécuter les Lamirya. Vous savez, ces petites bêtes à l'aspect fantomatique. Aujourd’hui, enfin, j’accomplis ce que j'ai toujours voulu. L’exécution des Lamirya ! Ils ne sont que nuisances depuis leur naissance. Leur « mignonitude » attire toute créature vers elle, ce qui me délaisse donc. J'ai était contrains de rester dans la solitude depuis petit à cause de ma mocheté apparente. Mon âme a été PIÉTINÉE, ECRABOUILLÉE, SOUILLÉE et enfin DÉTRUITE. Le jour est ENFIN venue. À moins que….l'une de vous deux m'offre son âme. Je n’aurais alors plus besoins d’eux et pourrais au moins savoir ce que c'est que d’être « gentil » pour me faire accepter parmi les autres créatures de la galaxie. De toute manière….V O U S  M O U R R E Z  T O U S. »
Cette lettre nous bouleversa. Ces créatures étaient beaucoup trop mignonnes pour mourir. Des larmes perlaient aux coins des yeux des bêtes.
-Écoute, Yura, si on en croit cette lettre, il se prépare à tuer les Lamirya. Je ne peux et ne veux pas laisser faire une injustice pareil. Étant donné que de toute façon on mourra…
-Qu'entends-tu par là Namie ?..... N'y pense même pas !
-Écoute je…..Laisse moi faire quelque chose de bien pour une fois !
-Tu ne vas pas donner ton âme à des créatures dont tu viens à peine de découvrir l’existence. C'est absolument ridicule !
-Et bien si…Par amour pour elle. Elle mérite sûrement plus de vivre que moi. Leur espèce est sûrement moins néfaste pour l'univers que l’humain.
Un mélange de colère, de tristesse et de peur m'envahis. Je ne voulais pas la perdre. Violemment, sans réfléchir à ce que j’étais en train de faire, je la giflai. L’impact me fit mal à la main et la joue de Namie était rouge. Elle n’osait plus rien dire. Le silence devint maître quelques instants avant que Namie prononce ces dernières paroles.
-Je suis désolée…
Devant-elle apparut un bouton. À côté du bouton y était inscrit « pour donneur d’âme ». Namie m’adressa un regard de tristesse avant d’appuyer dessus. Elle disparut dans la seconde même. Je me retrouvai seule. J’avais si peur que j'en tremblais. Les Lamirya disparurent. J'en conclus qu'ils avaient dû être libéré. Il ne restait plus que moi dans cette salle immense. Je fermai les yeux quelques instants, et quand je les rouvris, une cage était autour de moi. J’étais enfermé. Et, à mon avis, personne ne viendra me délivrer. Cette soirée, cette phrase que Namie avait prononcée au début, vous savez ce « He, Yura, je ne savais pas qu’il y avait un château près de chez toi, sur le chemin » n’aurait jamais dû se passer. L’emplacement de ce château n’est qu'une E R R E U R.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 17, 2019 ⏰

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