Chapitre 1

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Alors que le vent fouette mes cheveux et m'empêche de voir clairement, j'aperçois une silhouette s'approcher d'entre les arbres. Je le reconnais immédiatemment et je cours le rejoindre. Il m'attrape par les hanches et me fait tourner comme dans un livre.

-Esteban ! Tu es là!
-Bah oui, répond-t-il en souriant. Je t'avais promis de venir avant ce week-end. Je suis là.

Je suis aux anges. Je remonte la colline accompagnée d'Esteban. Je pénètre par la porte de derrière dans la cuisine.

-Maman !

La vieille femme aux fourneaux se retourne. Elle est encore très belle malgré les quelques cheveux gris qui parsèment sa chevelure foncée. Elle a les yeux de la couleur du ciel. Elle n'est pas très grande et je la dépasse depuis plusieurs mois déjà.

Elle salue chaleureusement Esteban. Celui-ci lui rend un sourire éclatant. Ce genre de sourire que j'aime.
Je le tire du bout des doigts vers le salon. Là, à côté de la cheminé, mon père qui lit le journal. Il lève à peine les yeux et dit avec son accent britanique :

-Good morning jeune homme.
-Hello sire, répond Este.
-ESTEBAAAAAN !

Ma soeur lui saute dessus. Ah non.

-Mary ! Laisse-le tranquille ! Ah vraiment on se demande comment elle a été élevée.

-Jalouse va, rétorque ma soeur en tirant la langue.

-N'importe quoi ! Mon petit copain ne risque pas de me quitter pour une bête sauvage comme toi qui est incapable de se peigner en se levant !

Sa tignasse blonde est en desordre et je la vois se recoiffer vite fait sous le regard inquisiteur d'Esteban. Ses cheveux bruns, à lui, sont parfaits. Doux, brillants et coiffés à la va vite. J'adore ça.

Quand ma soeur a fini, Esteban ébourifie à nouveau ses cheveux. Elle le fusille du regard et se jette dans ses bras pour l'enlacer.

-TUTUTUTUTUT... On ne va pas plus loin ! m'écrié-je en attrapant le bras musclé de mon petit ami.

-Jalouse ! répète ma soeur, à croire qu'elle ne connait que ce mot.

-C'est entièrement faux.

-OUH LA MENTEUSE ELLE EST AMOUREUSE !

-Pfff... allez je vous laisse on va chercher la viande pour ce midi, à tout à l'heure ! m'écrié-je.

-A tout de suite.

-See you soon ! lance mon père depuis son journal.

Nous sortons de la maison et avançons vers le marché. Esteban et moi discutons de tout et de rien, il m'enlace, m'embrasse et je lui dit de nous dépecher.

Le marché est potentiellement loin de la maison, alors il faut utiliser les chevaux. Je monte sur ma jument Fleur d'Oranger. Nous galoppons vers le village.

Arrivés là-bas beaucoup de gens me saluent, Anny, la fille du boulanger, Jean, le violoniste du vilage et encore de nombreuses autres personnes. Il règne une ambiance joyeuse aujourd'hui. Ce soir il y aura un bal. J'irai avec Este.

Nous achetons la viande et nous repartons.
Seulement, arrivés à moins de 400 pieds de la maison, les chevaux s'agient et refusent d'avancer. Esteban renifle et me dit :

-Reste ici, j'arrive !

Il part en courant. Biensûr, je vais attendre ici sagement. Je me mets à courir vers ma maison à sa suite.

Quand j'arrive, l'horreur me frappe. La maison est en flames. Et je vois Esteban se jeter dedans. Sans doute pour essayer de sauver Mary, maman ou Dad. Je suis figée sur place. Les flames sont bleues voire vertes tant elles son chaudes. Un instant je me demande comment ma maison a bien pu se retrouver dans un état pareil.

Time FallersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant