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Assise à l’arrière de la voiture, j’essaie mentalement d'échafauder un plan afin d'échapper à la colère de mes parents, sinon cette fois je suis morte, c’est sûr et certain.
La voiture s’arrête quelques minutes plus tard devant la porte de la maison familiale, où bien évidemment, mes parents m'attendent de pied ferme. Mon plan pour tenter de m’échapper tombe littéralement à l’eau et je n’ai pas le temps de trouver une autre issue de secours ; la portière s'ouvre brusquement sur mon père qui se penche et m’ordonne de sortir d’une voix froide.
J'obtempère sans dire un mot, il est préférable que je me taise cette fois. Je décide alors de lui décrocher mon plus beau sourire et dis alors avec assurance :
- Salut papa, salut maman !
- TU TE MOQUES DE NOUS !!!! hurle mon père.
- J'ai fait quelque chose de mal ? osé-je répondre en faisant l’étonnée. - N’en rajoute pas s’il te plaît ma chérie, ce que tu viens de faire est inadmissible, ajoute ma mère.
- Mais je n'ai rien fait de mal, je ne vois pas où est le problème. 
- NON MAIS TE RENDS-TU COMPTE DE CE QUE TU DIT ?!!! continue mon père toujours en hurlant.
- Papa c’est bon, arrête de crier tu me donne mal au crâne.
- Jeune fille je te conseille de parler correctement à ton père, dit ma mère le regard sévère.
- Je parle comme je veux, dis-je avec défi.
- Très bien, tu veux jouer à ce jeu là, on va jouer. Va tout de suite dans ta chambre chercher ton ordinateur et pose-le dans le bureau de ton père avec ton téléphone !
Je me gifle mentalement pour ne pas avoir fermé ma bouche, encore une fois. Une fois dans ma chambre qui se trouve à l'étage, je sors mon ordinateur de sous mon lit et le pose sur la table de nuit avant de me diriger vers l'un de mes placards où je cache un vieu téléphone et une ancienne carte sim. Il est hors de question que je passe tout ce temps sans téléphone. Une fois la supercherie mise en place, je redescends pour aller déposer tout mon matériel électronique dans le bureau de mon père. - Mademoiselle ?
Je tourne la tête en souriant vers Anna, ma dame de compagnie, qui est aussi ma grande confidente.
- Suis-moi dans ma chambre je n’ai pas envie que mes parents entendent notre discussion.
- Bien Mademoiselle crystal, répond-t-elle. Elle se tourne et monte les escaliers pour aller s'installer dans ma chambre.
Je souris de nouveau tout en allant vers la cuisine pour prendre quelques trucs à grignoter avant d'aller la rejoindre. Je m'installe confortablement sur mon lit.
- Tu voulais me parler ? dis-je en commençant à manger.  - Je ne sais comment aborder le sujet, c'est délicat… 
Je hoche la tête sans la regarder pour l'inciter à poursuivre. 
- J’ai surpris une conversation de vos parents pendant que vous étiez en cours… 
Soudainement intéressée je redresse vivement la tête et arrête de manger. Je lui intime de continuer par un nouveau hochement de tête. - Je les ai entendu dire qu’ils voulaient vous mettre en pension ou vous faire suivre des cours à domicile. 
J'écarquille les yeux de surprise en priant pour que cela ne soit qu'une mauvaise blague et qu’ils n'iront quand même pas jusque-là. Je me lève en furie, quand quelqu'un frappe à la porte.
- QUOI ?! crié-je. 
La porte s’ouvre et ma mère apparaît devant moi. Je lui jette un regard noir et lui demande en grommelant :
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Te parler, répond-t-elle calmement.
- Nous avons déjà parlé tout à  l'heure, il n'y a rien à ajouter.
Du coin de l’œil, je vois Anna blêmir et sortir discrètement de la chambre. Je fixe à nouveau mon attention sur ma mère et prenant mon courage à deux mains, je lui lance :
- Je ne reprendrai pas votre entreprise, rester assise derrière un bureau, ce n'est pas la vie que je choisis. Je veux être danseuse, pourquoi refusez-vous de comprendre ça ? POURQUOI??!!!!
- Nous voulons le meilleur pour toi ma chérie et danser ce n'est pas un métier, tu ne peux pas en vivre aisément, combien de fois faut-il te le dire ? 
Je me tourne vers elle pleine de rage :
- C’est pour ça que ton ancien mari t’a quittée ? Parce que tu voulais tout contrôler ? Tu détruisais ses rêves comme tu détruis les miens ? enchaîné-je au bord de la crise de nerfs.
C'est à ce moment-là que ma tête est partie sur la droite, je viens de recevoir une claque monumentale. Je suis sous le choc car jamais personne n'avait levé la main sur moi. Je lève vers elle un regard embué de larmes.
- De quel droit oses-tu me dire ça ? dit-elle d’une voix tremblante. Je t’ai toujours tout donné, une vie, une famille… Que te faut-il de plus ?  Mes larmes perlent sur mes joues au moment où je m'avance vers elle pour lui murmurer à l'oreille :
- La liberté. 
Je me redresse lentement et me dirige hors de la pièce en essuyant les larmes que je peine à retenir. J'ai besoin d'air il faut que je sorte...   Je me précipite alors dans le jardin la gorge nouée. Je m'appuie contre un des arbres et glisse lentement vers le sol laissant enfin libre court au chagrin qui me torture depuis tant d’années.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 19, 2019 ⏰

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