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Il pleuvait. Je ne sais pas pourquoi mais , assise sur mon lit , je ne trouvais rien d'autre à faire que de regarder par ma fenêtre, les lourdes gouttes d'eau qui menaçaient de me mouiller, au moindre geste. Pour quelle raison ressentais-je le besoin de communier avec elles, en versant quelques larmes ?
Je ne savais pas...pourtant je le fis. Je pleurais pour rien et mes larmes se frayaient un chemin jusqu'à mon menton, avant de s'écraser sur ma jupe marron. Une questionme brûlait les lèvres <<pourquoi pleures-tu mon beau ciel alors que, toi, tu n'as pas besoin que l'on te guide dans tout ce que tu fais? Je sais qu'il y a des étapes que tu suis avant de verser cette eau. Mais quand il t'arrive de les brûler, qui ose te contredire. Au moins, tu le fais bien ! >>

Je m'appelle Syndiella et je vais vous raconter mon histoire qui ne sera pas de tout repos . Si j'écris, là, maintenant, c'est parce-que j'ai besoin de me vider. Mon coeur est lourd et si je veux souffler, je dois écrire tout ce qui est dans ma tête. Mes idées sont floues parce-que je ne savais pas , il y a cinq minutes, que j'allais me trouver devant cet écran, pour taper ce qui est en résumé, mon histoire. Je ne le fais pas par plaisir mais plutôt par obligation...qui sait ? Peut-être qu'elle aidera certaines personnes qui la liront.
Tout a commencé il y a environ quinze ans. J'étais encore une enfant, certes !

Mais je m'en rappelle comme si c'était hier. J'avais cinq ans tout au plus et j'étais, heureusement, avec mes deux parents. Ces derniers m'aimaient plus que tout et me chouchoutaient comme jamais, aucun parent ne pouvais l'imaginer. J'étais comblée et aimais mes parents à la folie. Cependant, j'étais un enfant très solitaire et silencieuse; alors comment pouvais-je le leur montrer ? Je crois que c'est de là qu'est né mon désir de leur prouver l'amour que j'avais à leur égard et de leur rendre, toute la tendresse qu'ils me donnaient, chaque jour que Dieu faisait

Une enfance aussi douce méritait-elle d'être chamboulée ?
Un jour, mon père, Fallou et ma mère,  Aminata rentrèrent accompagnés d'un homme. Enfin, pour moi c'était un homme. J'avais cinq ans et lui dans les seize, dix sept ans. D'après les dires de mon père, il se trouvait être un garçon qu'ils avaient ramené du village en tant que boye (masculin de nounou ou bonne en wolof) pour s'occuper de la maison. Ma mère ne disait rien; elle était toujours d'accord avec les descisions de mon père. C'était une aubaine pour elle car il pouvait l'aider dans les travaux domestiques hormis la bonne. L'inconnu à mes yeux se nommait Seydou. Il avait le visage fermé mais je le trouvais sympathique. Il avait un teint que je n'avais pas l'habitude de voir car il était plus noir que le charbon. Oui, j'étais peu bavarde mais j'avais une qualité que la plupart jugeaient être un défaut : je m'attachais vite aux gens. Cela ce passait ainsi avec Seydou.

Au début, ça allait avec son rythme. Mais au fil des jours, j'avais l'impression qu'il me détestait plus que toute autre chose. Il me criait dessus quand je faisais des bêtises et osait même me frapper quand je l'énervais. N'étais-je pas une enfant ? N'avais-je pas le droit de faire ce que je voulais, tant que ce n'était pas mauvais ?

La plupart des souvenirs de mon enfance sont flous, se résumant à une chose : les gestes déplacés que Seydou avait à mon égard. J'ai presque tout oublié, sauf les fois où il me tirait, par la main, vers sa chambre et qu'il me déshabillait. Qu'il me sourriait pour me rassurer, je suppose. Qu'il touchait les parties non développées de mon corps, qu'il se déshabillait aussi et s'étendait sur moi. Non ! Il ne me violait pas ! Il s'amusait... il ne violait pas mon corps mais mon inoncence...

Les années passèrent et je grandissais. Je commençait à distinguer le bon du mauvais et cela faisait déjà un bon bou de temps que j'avais répertorié les actes du boye comme mauvais. C'était un pédophile ! Ho que non ! Il n'avait pas arrêté.

Il le faisait à chaque fois que mes parents avaient le dos tourné. Le plus étrange, c'est que parfois, il étaient même présents dans la mais et que je sois avec Seydou, toute seule, ne les alarmait pas. Aujourd'hui j'ai honte de le dire, mais a ce moment là, à la limite je les détestais : ils ne voyaient rien de tout ce qui se passait, sous leurs yeux. Imaginez qu'une fois, il m'avait tellement touché qu'il avait mouillé ma jolie robe à fleurettes. Je le haïssait ! De tout mon coeur, je ne voulais qu'une chose, qu'il meure. Quand il a arrêté ses actes répréhensibles, c'était sous mes menaces de tout raconter à mes parents, je devais avoir dans les huit ans... ou peut-être plus, je ne suis pas sûre. Mais ma haine, elle, grandissait chaque jour que Dieu faisait : mon corps, accro, réclamait ardemment ce qu'il avait connu, dès son plus jeune âge. Alors je pleirais toutes les larmes de mon corps en y pensant constamment.
Pourquoi avait-il été si cruel ?

Une fois, à l'école, j'avais entendu un mot qui m'intrigait vraiment. Comme j'avais l'internet à la maison, je me permis de trouver sa signification. C'était en réalité, les pires horreurs que l'oeil pouvait voir qu'une enfant, en pleine découverte de son corps, pouvait regarder. Ces videos étaient devenues, en peu de temps, ma drogue. Une drogue qui me faisait honte, à chaque fois que j'avais fini d'en consommer. Je me détestais un peu plus, chaque fois que j'en visionnais. Les dangers d'Internet, je venais d'en découvrir un et pas les moindres !

La Vie Est Un Choix [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant