Tale of Slave and Royality : Bloody Sand // Esclave et Royauté : Sable pourpre

La résistance par un seul homme

Dans les lointaines terres de l'Orient, deux grands pays ennemis depuis la nuit des temps, qui furent de nombreuses fois en guerre, rentrèrent une fois de plus dans ce cercle sanglant et monstrueux. L'un se nommait Mahajar, un pays dont les fondations reposaient sur un commerce bien organisé, des terres fertiles pouvant nourrir tout le royaume et même bien plus. L'autre se nommait Roluman, un pays également basé sur le commerce, mais différent de son ennemi. En effet, les denrées et produits variés disponibles qui faisaient l'orgueil de Mahajar n'étaient pas de ceux que l'on vendait à Roluman, qui se concentrait sur le commerce d'esclaves. Ces pays étaient tous deux très riches et craints, de par leur redoutable puissance militaire notamment : que ce soit au niveau des soldats, des "cracheurs de feu", ou encore des autres armes en tout genre.

Cependant, un évènement changea la donne. La découverte d'un minerai par la royauté de Roluman, qui conféra à son armée la plus puissante des défenses. Pendant la guerre, les coups des soldats de Mahajar ricochèrent sur les boucliers et armures qu'ils rencontraient, laissant l'armée de Roluman passer leurs défenses comme un couteau passe dans du beurre. De plus en plus de villes tombèrent, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la capitale, Gayirim, et nombre de vaillants soldats vinrent nourrir le commerce d'esclaves de Roluman, plus que jamais florissant. Aujourd'hui encore, Gayirim supporte les assauts de Roluman, ses ressources s'épuisant et sentant sa fin proche.

De nombreux destins furent bouleversés par cette, espérons-le, ultime bataille. Les soldats de Mahajar, par exemple, qui ne furent même plus traités en humains après la guerre et qui se durent d'accepter les humiliations quotidiennes qu'il convient de prodiguer au esclaves en Roluman. Ce fut le cas pour un jeune paysan qui fut alors enrôlé dans l'armée de Mahajar. Contrairement aux autres, il n'avait jamais pleinement accepté son statut de soldat. Ce qui le poussait à se battre, c'était sa famille. Famille qui risquait de se faire châtier s'il se défilait. Alors, un matin, il répondit présent à sa convocation, prit les armes et partit sur le champ de bataille, pour sa mère et sa sœur, qui, sûrement, l'attendaient encore à l'arrière, espérant son retour.

Pourtant , le moins qu'on puisse dire était qu'il n'était pas un soldat sortant du lot, il était plutôt du genre paysan de base. Avant d'être enrôlé dans l'armée de Mahajar, il ne savait absolument pas manier les armes, alors se battre avec ! Mais, étrangement, une sorte de complémentarité s'installa entre lui et le maniement de la lance. La lance, une arme qui, entre ses mains, lui procurait les même sensations que les outils paysans qu'il utilisait sur ses terres natales où l'on pouvait voir des champs dorés à perte de vue; la manier était pour lui un moyen de penser à sa famille, de ne pas s'enfuir devant l 'adversaire qui était pourtant affreusement redoutable. Il avait même nommé cette arme, qui était le prolongement de son corps et de sa volonté : "Haruiya". Un mot arabe signifiant "liberté" car l'armée était une sorte de prison pour ce jeune homme. Seulement, après que son escouade fut capturée par l'armée ennemie, il allait vraiment savoir la signification de "prison".

Ce jeune homme s'appelait Orge.

Et Orge tenait à sa liberté.

Cela faisait maintenant plusieurs jours que lui et les autres s'étaient fait prendre, détenus alors dans une roulotte. Les soldats capturés souffraient de l'atroce chaleur qui ne cessait d'augmenter, et ce calvaire durait depuis au moins trois... Non, cinq levé de soleil. On ne leur donnait presque pas d'eau, juste à peine pour tenir la journée, et encore, la plupart des hommes ne parvenaient pas à s'en contenter . Cette insuffisance était déjà visible au bout de ces cinq jours de captivité. Au début, leur escouade comptait 50 soldats, puis ils ne furent plus qu'une dizaine... les autres étant morts de déshydratation ou encore par manque de volonté de vivre, abandonnant leur vie à ce sol aride.