Prologue

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Raphaël.

Il y a comme un trou béant dans ma poitrine.

Mon amour m'a quitté...

Elle est partie sans se retourner. Sans même me regarder. Et depuis, son absence me ronge de l'intérieur.

J'ai encore le goût de ses lèvres sur ma bouche, la saveur de sa peau sur ma langue. Je la revois qui s'abandonne dans mes bras, sublime, telle une divinité descendue des cieux.

Mes mains se rappellent les contours de son corps comme si elles n'avaient connu que lui. Le mien garde l'empreinte de ses étreintes et se languit de son absence.

Dès que je ferme les paupières les souvenirs reviennent me hanter. Son visage à la beauté parfaite. Ses yeux de chat qui se révulsent lorsque je lui donne du plaisir. Sa bouche magnifique qui s'ouvre sur un cri que je viens étouffer avec mes lèvres.

J'aurais pu faire l'amour à cette femme pendant toute une éternité. Goûter la moindre parcelle de son être sans jamais me lasser. M'énivrer de son parfum jusqu'à en perdre la raison.

Je n'oublierai jamais l'image de son corps abandonné sous le mien. Elle m'a dompté. Moi, le démon impitoyable, elle m'a fait succomber à ses charmes envoutants. J'ai goûté au paradis... et on vient de m'en priver.

Son absence est un gouffre dans mon âme. Une plaie béante qui m'engloutit chaque jour davantage dans une spirale de colère et de rage.

Contre elle. Contre moi. Contre ce putain de sentiment qui m'enserre le coeur dans un étau et me laboure les entrailles.

L'amour...

Je ne devais pas ressentir ce genre de chose. Plus jamais. J'étais sensé rester vide de tout sentiment. Et pourtant...

On n'imagine jamais à quel point l'amour est puissant. Il surpasse tout. Anéantit le reste du monde. Et nous laisse complètement démuni lorsque l'être aimé décide de nous quitter...

Pourtant c'était écrit.

La sibylle l'avait annoncé depuis le début.

"La muse prendra le cœur du démon qui la fera renaître. Il devra la laisser s'envoler avec l'archer et l'ange déchu. Alors, elle accomplira sa mission et délivrera les princes des ténèbres de leurs chaines."

La rage m'étouffe et j'ai envie de tout détruire. J'ai envie de laisser parler ma colère. De laisser libre court à mes pulsions les plus viles.

Mais je sais au fond de moi que ça ne me libérera pas de mon mal-être. Je sais que lorsque je fixerai les corps sans vie de mes victimes, je ne serai en paix...

Je serre les poings.

Et je décide de me rabattre sur la seule chose qui va peut-être alléger ma peine.

Avec un sourire mauvais, je pars à la recherche de Mégane.

***

Kataline.

J'avance dans la nuit sans vraiment savoir où je vais, des larmes de rage plein les yeux.

Marcus est sur mes talons. Il ne dit rien, se contentant de rester à quelques pas derrière moi. Et c'est tant mieux parce que je n'ai pas envie de parler.

Je ne suis que colère. Une colère sourde et intense qui m'enserre dans un étau de haine.

J'ai l'impression que je vais étouffer.

Je me répète la scène dans ma tête. Encore et encore. Comme une tragédie. Et chaque fois, la douleur monte d'un cran. Les larmes coulent mais ne me soulagent pas. Elles ne sont que le reflet de ma rancœur.

La Dernière Muse Tome 2 [sous contrat chez Cherry Publishing]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant