Soleil Rouge

Qui sème le désir

Oh, le voilà, le souffle de vie touchant
Qui insuffle dans ce corps lasse et trébuchant
Une volonté volubile, qui s'exprime, à travers chants
Un élan passionné, désireux, pour un penchant
Pour un petit toujours plus, pas bien méchant
C'est le chemin délicieux, qui mène, en s'arrachant
Quelques lambeaux de peaux, en le cherchant
Vers des destins dangereux, parfois tranchants

Mais de qui daigne-t-on ne pas dire le nom ainsi ?
De qu'elle dictateur doit-on se défaire ici ?
Il fait là défaut de donner de drôles de désignations dans ce récit
Pour un défenseur de la déviance pour qui nous dégainons sans merci
N'importes qu'elles armes et laissons délaisser tout sens précis
D'une hymne dithyrambique au dégoût qu'il laisse à ceux qu'il a obscurci
Il devient là démentiel de démentir plus longtemps sa suprématie
L'on devine difficilement d'ici le Désir, de lui seul désolé il s'agit !

Divin nom qui dicte la doctrine pour qui l'on va droit
Jusqu'à la déraison, s'écraser contre la paroi
Toute réalité désolante qui mène au désarroi
Pour sa dominance sur mon âme, il me fait roi
Des dépravés pour qui il démange et amène en charroi
Son lot de rêves d'amours et de déambulations grivois
Dessillez-leurs les paupières, ils ne feront guère acte de foi
De leurs débats décadents qui dérangent dans leurs voies

Des déçus aux désireux, ils déchantent devant les dérives soudaines
Qui déchirent, dépouillent, de leurs derniers jours, les âmes dans la haine
Car de lui nous tirons bien des déchus et des déchets, qui viennent en peines
Défaits et désolés, d'une dure désillusion, sans plus riens qui ne les soutiennent
Déconfits et désossés dans la labeur d'un détour qui déteint sur le noumène
Détruits ils deviennent, décors dans lequel se découpe un drap l'espèce humaine
C'est dans cette déliquescence, que puisse son essence, toute l'engeance, qui nous mène
Directement vers le domaine où cette folie dédaignable nous fait sienne