Prologue: première larme

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Harry somnolait sur son lit crasseux du Le 4 Privet Drive. Cette année encore Dumbledore avait de nouveau jugé bon de l'envoyer chez les Dursley car d'après lui, même si Voldemort avait été vaincu, le garçon devait rester avec sa famille « si attentionné » pour se protéger des mangemorts qui restaient dans la nature.

Il n'avait pas eu son mot à dire, devant de nouveau se plier aux exigences d'un monde magique ne le considérant que comme Le-Garçon-Qui-A-Survécu, et même s'il venait argumenter que les sales suiveurs de Voldemort n'oseraient jamais s'en prendre à lui, sa voix était noyée sous les envies du directeur. On avait quand même essayé de le rassuré et de lui faire apprécier un tant soit peu les Dursley mais il devait avouer que depuis la mort de Sirius, il ne croyait plus vraiment au mot "famille".

Il y avait peut-être les Weasley qui se rapprochaient le plus du sens de ce mot, mais depuis la fin de la guerre, ils se reconstruisaient difficilement. Harry savait qu'ils avaient beaucoup perdu. Surtout Ron qui lui avait bien fait comprendre qu'il ne voulait plus le voir... Depuis la disparition d'Hermione un peu avant la bataille finale, le roux déjà peu démonstratif s'était entièrement refermé sur lui-même. Il avait pourtant commencé une formation d'aurore avec comme but de retrouver sa petite amie, mais aux dernière nouvelles cette formation n'était pas très concluante.

Harry avait de la peine pour son ami et ne pouvait pas lui en vouloir de s'éloigner comme ça, même s'il avait espéré rester en bonne condition avec au moins une personne du monde magique.

L'hululement anxieux le sortit de ses pensées, la belle chouette des neiges s'agitait dans sa cage, prévenant son maître qu'un danger approchait. En l'occurrence, il s'agissait de son oncle qui, de ses pas lourds résonnant dans le couloir, arrivait dans sa direction. A chaque nouveau craquement de planché, Harry frémissait. Il savait d'ores et déjà que Vernon était saoul. Comme la plupart du temps où il entrait dans sa chambre et un Vernon saoul n'était jamais une bonne nouvelle.

Le brun rabattit sa couverture sur son maigre corps déjà meurtris par les coups des jours précédents. Il savait que son maigre bouclier ne lui servirait à rien, mais la peur l'emportait sur sa réflexion. Dès son retour à Privet Drive, après la bataille finale, son oncle avait brisé sa baguette, le laissant sans défense aux torrents de coups qui avait suivi. Harry, qui avant ce moment, pensait pouvoir vivre une vie normale avait dû voir la réalité en face et avait continuer de survivre. Il n'avait que ce mot-là en tête « survivre » rien d'autre.

Lorsque la porte s'ouvrit brutalement, son corps se tendit et il serra les dents en prévision de la nuit de souffrance qu'il allait subir. On lui empoigna brutalement le bras pour mieux l'éjecter sur le sol du et froid de sa chambre et il put les sentir, les effluves écœurants d'alcools qui lui retournait l'estomac. Par la suite, il n'entendit même plus les insultes, ne sentant de toute façon plus les coups.

Le lourd pied de Vernon écrasa sa tête si fort contre le sol qu'il crut même qu'il venait de lui briser le crâne. Et alors que ses yeux se voilaient de tâche noire et que l'inconscience le gagnait peu à peu, il pensa de nouveau à abandonner. A ne plus survivre, à juste laisser tomber, et ainsi le lendemain, avec un peu de chance, il ne se réveillera pas.

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⏰ Last updated: Dec 05, 2019 ⏰

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REMAKE Les larmes d'un phénix noir.Where stories live. Discover now