L'inconnu

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Izuku avait décidé de prendre des vacances en montagne, seul pour le coup. Il était en première année de fac en médecine, même si ça ne lui plaisait pas vraiment.

Izuku était intelligent, très intelligent, trop intelligent.
C'est pourquoi, il subissait de la pression de la part de son entourage. Cet entourage qui lui disait qu'il ferait bien de devenir médecin, qu'il en avait les capacités.

Son rêve à lui, c'était de devenir écrivain, même si sa famille et ses amis ne cessaient de lui répéter qu'il gâchait ses capacités en tentant de vivre avec un métier incertain.
Mais lui il s'en fichait, il voulait vivre avec ce métier incertain.
Il voulait écrire, encore et encore. Avec un moignon, un pied, une prothèse, avec n'importe quoi, tant qu'il pouvait écrire. Et ce, jusqu'à son dernier souffle.

Et il avait une imagination débordante, bien trop débordante. Chaque seconde, un flux d'imagination sans bornes s'imprégnait en lui sans discontinuation. Et ce flux ne s'arrêtait jamais, il continuait sa route, encore et toujours.

Il imaginait les fins alternatives de ses livres, se représentant le moindre défaut, le moindre pli de vêtements, le moindre décor.
Il imaginait les vies de personnes qu'il croisait au hasard dans la rue, en fonction de leurs styles vestimentaires, leurs tics de comportement, et autres détails superflus.
Il imaginait tout cela avec une précision incroyable.

Tiens, ce couple de montagneux, main dans la main, au début de la piste rouge qu'il s'apprêtait à descendre, étaient-ils venus en Lune de Miel ? Drôle d'endroit, mais si tout les deux étaient des montagneux, pourquoi pas.

Et en un instant, sa vision changea.

Il vit une chambre d'hôtel à la lumière tamisée, munie d'un tableau dépeignant un portrait d'une femme au teint basané et aux cheveux crépus au dessus de la tête de lit blanche du lit deux places. Ses yeux noirs olive fixaient d'un air hagard le mur se trouvant face à elle.

La femme portait un peignoir bordeaux, accompagné de dentelle noire cousue en bas, à motifs de rose. Son peignoir lui arrivait à mi-cuisses, et laissait découvrir des jambes légèrement plus épaisses que la moyenne, couvertes de vergetures.
Ses yeux marrons étaient parfaitement maquillés d'un smokey noir et bordeaux, et ses lèvres fines étaient peintes en noir.

L'homme, lui, était assis sur le lit, vêtue d'un peignoir blanc lui arrivant jusqu'aux chevilles, également couvert de motifs de roses en semi-relief dans son entièreté.
Ses cheveux étaient marrons et courts, peignés en brosse, et ses yeux étaient d'un vert sombre.

Une minuscule cicatrice barrait son sourcil droit, et ses lèvres pulpeuses, munies d'un grain de beauté sur le dessus, étaient entrouvertes, l'homme s'extasiant devant la beauté de celle qu'était sa femme.

La scène disparu subitement. Voilà ce qu'Izuku s'imaginait, avec seulement deux personnes dos à lui.
Non, décidément, son imagination était bien trop débordante.

C'est alors qu'il le vit.
Lui, l'Inconnu.
Il n'eut le temps de voir que ses cheveux blonds en dessous de son bonnet et ses yeux carmin derrière ses lunettes de ski, le temps d'un quart de seconde.

Un quart de seconde, voilà le temps qu'il avait mis pour le dépasser.
Un quart de seconde, voilà le temps qu'il avait mis pour l'aimer.

Une scène se dessina automatiquement dans cet imagination si débordante qui l'habitait.
Izuku était dans la chambre, la même que celle qui avait appartenu au jeune couple un instant plus tôt. Il était assis sur le lit, lorsque l'inconnu fit son apparition devant ses émeraudes.

Vêtue uniquement d'une serviette bleue ciel nouée autour de la taille, ainsi que d'une autre posée au dessus de ses épaules. Ses cheveux étaient blonds et en pétard, ses yeux, d'un rouge magnifique, et son torse était magnifiquement musclé, sans que pour autant cela ne soit de trop.

L'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant