Un dernier coup

Les oiseaux

          Assis, assis par terre, devant la fenêtre, je regarde un oiseau volé. Il vole tranquillement, sans problèmes. Ses ailes sont blanches et parsemées de petites taches bleues. Il s'arrête et fait du sur place puis, d'un coup, vol en piquet vers le sol. Je le suis des yeux. Il a surement découvert quelque chose à manger... Il remonte vers un grand arbre au feuille rougit par l'automne puis repart en faisant des spirales dans tous les sens. Il est libre... J'aimerai être aussi libre que lui... J'aimerai pouvoir décider ce que je veux mange... J'aimerai... J'aimerai...

  J'aimerai mais c'est impossible.

  Même dans l'appartement de mon maître je dois rester attacher par une corde accrochée à mon collier. Je ne peut rien faire. Même pas tourner en rond dans la maison. Je peux juste regarder par la fenêtre les oiseaux qui vole en tous sens.C'est d'ailleurs devenu une de mes principales occupations mais ça me fait mal. Ça me fait mal de voir que dehors tout est possible alors que ici, entre le canapé et la télé, on ne peut rien faire à part observer. Observer les oiseaux voler, les chiens courir, les chats dormir sur le rebord des fenêtres! Observer la liberté!

  J'entends la porte claquée et je frissonne. Je sais ce que ça veut dire.

- Quimauno! 

  Ha oui... J'allais oublier! Quimauno, c'est moi! Je suis un jeune Border collie de douze mois et ma vie n'est pas très palpitante. Elle ne l'ai même pas du tout... A part si vous trouver ça palpitant de rester attacher à une corde toute la journée... La chose que je voudrais le plus changer dans cette vie c'est mon maître. Pourquoi? La réponse est simple: il ne s'occupe pas de moi, ne me donne à manger qu'une fois par semaine, m'attache et surtout il me bât.

  Alors, à chaque fois que j'entends cette porte claquée, je frissonne... C'est devenu une habitude. Il rentre, claque la porte, je frissonne et il finit par m'appeler. Il m'appelle de sa voix rauque, une voix rauque que je connais par cœur. Parfois je fais semblant de ne pas l'entendre. Mais il n'est pas bête, il sait, il sait que je fais semblant. Alors il me tape. Quand il me tape, je hurle comme un loup un soir de pleine lune. Mais hurler ne suffit pas... Il continue... Il ne s'arrête que lorsqu'il est épuisé. Mais il ne s'épuise jamais, jamais il ne s'arrête!