Aujourd'hui j'ai 10 ans.
Mes parents m'ont offert une poupéetandis que mes grands parents me donnent des habits pour cettepoupée. Comme ça tu t'entraîneras pour quand tu auras tesenfants, ils me disent avec un grand sourire. Je me contente derétorquer que les enfants c'est nul et que je n'en voudrais jamais.Une réponse en somme normale pour une enfant.
''Tu as le temps de changer d'avis, tun'as que 10 ans après tout''
J'enregistre cette phrase et passe àautre chose.
Aujourd'hui j'ai 15 ans.
On est loin de la période poupée etdînette. La fête se déroule bien. Bien sûr en tant que grandesœur, on m'explique que m'occuper de mes frères et sœurs mepréparera pour ma future maternité. Encore une fois et comme depuis5 ans je répète que cette chose ne m'intéresse pas et que jevais bien évidemment m'en passer. Je n'ai pas envie d'avoir desenfants tout comme il y a 5 ans.
''Tu n'as que 15 ans tu as le temps dechanger d'avis''.
Cette phrase s'enregistre dans ma têtemais je l'ignore et passe à autre chose.
Aujourd'hui j'ai 17 ans.
Dans un an, je suis majeure. Voilà lapréoccupation principale à mes 17 ans. Il y a évidemment le sujetdu permis qui est mis sur le tapis mais encore une fois, j'imagineque lorsque l'on a un vagin c'est normal d'en parler, la question desenfants est de retour. Toujours fidèle à moi même, la réponse esttoujours la même. Mais avec la maturité naissante, cette réponseest un peu plus argumentée et poussée. Malgré tout la réponse esttoujours la même. A force, on s'y fait.
''Tu es jeune, tu as le temps dechanger d'avis.''
Cette fois ci, je ne passe pas à autrechose mais je ne cherche pas à argumenter plus que nécessaire. Une bataille à la fois...
Aujourd'hui j'ai 19 ans.
Bien sûr, on parle de sexe et desconséquences. Et la question des enfants revient encore et toujours.Ce que je me demande c'est pourquoi, on me demande mon avis sur laquestion si la réponse est encore et toujours la même. Bien sûr,j'écoute et j'enregistre ce qu'on me conseille, parce que c'est lachose à faire quand on se pose beaucoup de questions. Après tout, iln'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
Bien sûr, j'en parle avec des jeunesde mon âge. J'ai remarqué qu'il n'y en pas beaucoup qui sontcatégoriques sur cette question. C'est normal après tout, à 20 anson se préoccupe plus de son permis et ses études que d'un futurenfant. On est jeune et certains n'arrivent pas à se projeter aussiloin. C'est trop lointain pour qu'ils puissent avoir une réponsedéfinitive.
Aujourd'hui, pour moi la maternité esthors de question pour pleins de raisons qui ne me concernent que moi. Malgré tout la réponse sera la même, quelque soit mon âge. Saufquand il sera trop tard et que la question sera concernant mesregrets, mais ça c'est un autre sujet.
''Tu es jeune, tu as le temps dechanger d'avis.''
Aujourd'hui j'ai presque 20 ans.
Le sujet sera remis sur le tapis, maiscette fois ci je ne passerai pas à autre chose. Mon avis n'est sanssoute pas défini et évoluera mais une chose ne changera pas :je suis jeune mais tout comme les quarantenaires ou octogénaires,j'ai le droit d'avoir un avis qui peut être pris au sérieux. J'aibeau avoir 10, 20 ou 30 ans. Mon avis plus ou moins réfléchi est mafaçon de penser et mérite comme pour tous les avis d'être écoutés,respectés.
''Tu es jeune, tu as letemps de changer d'avis.''
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Mes réflexions d'insomnies
ContoUn petit avant goût de ce qui peut se passer dans ma tête lorsque je suis en pleine insomnie. Je cherche juste à exposer mes idées, et pourquoi pas débattre avec les vôtres.