Élément déclencheur

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Je n'ai jamais vraiment été une fille chanceuse dans la vie, certes j'ai toujours eu un endroit où dormir, la santé, la nourriture et de l'amour, du moins ce que je crois être de l'amour, mais outre tout ça je ne me sens pas chanceuse et aimé.
Vous savez, l'amour et moi avant jamais croisé le même chemin. Maintenant que j'y repense, je n'ai pas été " conçu " par amour. Je m'explique, mes parents n'ont jamais vraiment été ensemble, j'ai aucun souvenir de mon père, sur le point où si je le vois dans la rue je ne pourrais aucunement le reconnaître. Et pour finir j'ai pu connaître et rencontrer ma mère biologique après 8 ans. Je me suis toujours sentie comme quelqu'un qui n'appartient pas de ce monde, comme un poids en trop. Je n'ai pas été conçu par amour parce que je fais partie de ces enfants qu'on qualifie " d'accident " et encore aujourd'hui je me sens comme ça.
J'ai vécu avec ma famille. Ma grand-mère du côté de ma mère et son mari ainsi que leurs filles, pour moi c'est eux ma famille et pour je ne sais quelle raison, ça le restera pour toujours.
Pendant 8 ans j'ai vécu avec eux et aujourd'hui je me sens cruelle d'avoir pratiquement aucun souvenir d'eux ni même de mon arrière-grand-mère, pourtant c'est eux qui m'ont élevé quand ma propre mère ou même sa famille du côté de son père qu'elle aime tant ne se souciait pas de mon existence.
C'est deux adultes mon élevé comme leur propre fille, ils m'ont donné de l'amour, un sentiment que j'ai oublié, et surtout une famille. Le mari de ma grand-mère n'est peut-être pas de mon sang, mais je le considère plus comme mon grand-père que celui qu'on me pousse à aimer. Ça doit sûrement être le seul homme que j'aimerais pour le restons de mes journées et j'espère qu'il est fier de moi et qu'il veille sur moi, pour ma part je ne l'oublierai jamais et il sera à jamais dans mon cœur.

Mon arrivé au Canada
Ô Canada. Comment les gens en Afrique idolâtre l'Amérique ou même la France, ils qualifient ça comme une réussite, seulement s'ils savaient comment les gens souffrent ici, ceux que vous voyez ce n'est que le paraître on ne vous montre pas la réalité, il faut travailler fort pour réussir peu importe le pays. Certes il y a beaucoup plus d'opportunités en occident, mais ce n'est pas facile. 

Bref, je n'ai jamais voulu venir au Canada, je n'ai jamais voulu quitter l'Afrique, quitter ma famille.
Après 8 ans, je ne sais pas pourquoi ça lui a pris autant de temps, ma mère voulais que je vienne enfin vivre avec elle. Je me rappelle avoir énormément pleuré, serré très fort dans mes bras mes grand parents et j'ai brisé une promesse. J'avais promis de ne jamais les oubliés et de rester en contact. J'avais seulement 8 ans, j'allais vivre avec une femme dont je ne connais absolument rien outre le fait qu'elle soit ma mère. Je ne pourrais pas savoir si c'est de la manipulation que j'ai subi de sa part ou de mon " Je m'en foutisme", mais j'ai réussi à briser cette promesse et aujourd'hui j'ai honte.
J'ai pris l'avion pour la première fois de ma vie, j'étais seule, mais une hôtesse de l'air veuillez sur moi. Le voyage a été lent et le seul souvenir que je retiens est à quelle point la nourriture étaient horrible je me disais, si en Amérique c'est ça qu'ils mangent, alors là je suis loin de mon fufu et pundu.

J'ai atterri en plein hiver, malheureusement pour moi, ça doit être la pire saison pour venir au Canada. J'étais extrêmement timide, elle me répétait toujours " Faut pas être timide, c'est quoi ça t'est au Canada ". Et c'est là que je me suis dit que cette femme ne me connaît pas. J'ai fait mon premier stop au Burger King, la nourriture Américaine, c'était meilleure que ceux dans l'avion. Je ne me rappelle pas d'avoir parlé, j'avais l'impression d'être avec une étrangère.
Moi qui pensais que j'allais seulement me retrouver seule avec cette femme et bah non. Elle avait toute une vie ici, un copain et le plus surprenant de tout, un enfant. Elle avait déjà sa propre famille, je me demandais ce que je venais faire là, quelquefois ou même bien souvent je me sentais comme la Babysitter. Et j'ai toujours et j'aurais toujours le sentiment qu'elle aime son enfant bien plus que moi, malgré que je sois arrivé en premier. Et c'est à partir de ce moment-là que je me sentais comme un fardeau dans sa vie. Je ne faisais pas partie de sa famille. Son copain n'habitait pas avec elle, elle vivait seule avec son enfant dans son petit appartement et lui avait déjà deux femmes avec des enfants.

Mon arrivé au Canada marque aussi le début d'une vie sombre, d'un sentiment que je n'avais jamais ressenti au paravent. Pendant quelques années, je me sentais mise à l'écart, je n'avais aucun contact avec ma famille. J'ai commencé une dépression, des crises, des tentatives de suicide dont je ne suis aucunement fière...

Une chose que j'aime chez moi et que je déteste aussi, c'est mon côté optimiste, je vois toujours le positif et j'ai une très grande foi, j'y crois tellement en mon avenir, Dieu est grand il m'a libéré et sauvé plusieurs fois et je sais qu'il a de grands projets pour moi... Je ne dois pas baisser les bras, mais continuer à y croire... Un jour moi aussi je serais heureuse et tout cela sera que de mauvais souvenirs.


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La suite quand j'en aurais envie... Ceci reste un journal personnel de ma vie quotidienne.

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⏰ Last updated: Dec 18, 2019 ⏰

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