Le Soleil descend à l'horizon.
Il disparaît petit à petit laissant des couleurs orangées et rouges dans le ciel qui s'assombrit.
La Lune prend le relai, devient la reine.
Elle est maîtresse de tout et s'impose dans le ciel ensanglanté.
Les minutes passent et la lumière diminue jusqu'à ce que le noir monte sur le trône.
Plus aucune lumière.
C'est à ce moment là, lorsque les lumières sont éteintes, les rideaux tirés et les enfants couchés qu'ils reviennent.
Mes démons.
Mes hantises que j'enfouis au plus profond de moi-même reprennent le dessus dès que le Soleil laisse sa place à la Lune.
Les étoiles, disciples de la Lune, apparaissent une à une dans le ciel nocturne en même temps que mes peurs remontent à la surface de mon cœur.
Dissimulés durant toute la journée, ils prennent le dessus.
Je tente de les écarter.
Penser à autre chose.
S'occuper.
Ne pas penser à cela.
S'occuper.
Trouver une activité.
S'occuper.
Mais très vite, je suis forcée d'admettre leur victoire.
Ils prennent les commandes et les larmes coulent.
Je tente de les refouler puis les laisse s'évader.
Il ne sert à rien de se battre.
Le combat est déjà perdu.
A quoi bon essayer quand j'ai déjà abandonné ?
A un moment ou à un autre, la tristesse prendra le contrôle.
Elle fait sa loi dans mon âme et je me plie à ses demandes.
Lorsque je tombe de fatigue je repense à toi.
A tes mots qui ne se voulaient pas blessants.
Tu voulais m'éviter des souffrances, des espoirs inutiles, de la peine, de la tristesse, du temps perdu à me désespérer.
Et pourtant ces mêmes mots résonnent dans ma tête et m'enfoncent chaque jour plus.
Chaque jour ils sont accentués et chaque jour ils se gravent un peu plus profond dans la pierre qu'est devenue mon cœur.
Je repense à tout.
Je repense à nous.
Je repense à notre histoire.
Je repense à nos espoirs.
Je repense à tes mots doux.
Mille et une questions se heurtent dans ma tête et je n'obtiens aucune réponse.
Chaque jour, des doutes s'ajoutent à la montagne déjà formée.
Ils viennent se poser tel des grains de sable se déposent sur une dune à la campagne.
A l'heure où il faut dormir je tente en vain de trouver une réponse à toutes ces questions.
De me raisonner et d'en supprimer certaines trop osées.
Mais elles reviennent.
Toutes.
Toujours.
Je voudrais m'en débarrasser et vivre sans ces points d'interrogations dansant en permanence devant mes yeux.
Mais je n'y arrive pas.
Peut-être devrais-je te les poser.
Je sais que je ne le ferais pas par peur que la réponse vienne détruire encore plus les fragments restants de mon cœur.
Alors j'adopte cette sensation d'incertitude permanente et je les laisse tranquillement se déposer sur mon cœur et le recouvrir.
La Lune continue son périple dans le ciel suivie de tous les astres et mes larmes continuent de couler.
D'épuisement, mes yeux se ferment, les larmes s'assèchent, mon visage se détend et le sommeil me prend.
Le calme et la tranquillité des quelques heures de sommeil dont je vais profiter me bercent et me permettent de repousser tous ces démons jusqu'à la nuit du lendemain.
Jusqu'à cette prochaine nuit avec ses nouveaux doutes, ses nouvelles blessures et ses nouvelles entailles dans mon cœur.
Le Soleil reprendra sa place au zénith jusqu'à ce que la Lune le remplace.
Alors, la nuit m'emmènera à nouveau dans son lit de tristesse.
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Insomnies
RandomQuand tu dors pas ton esprit voyage Des vieux textes et des plus récents parce que pourquoi pas