Une histoire de Particulier

Chapitre 3

Dans les mois qui suivirent mon arrivée dans le clan de Noctifer, Feilim et lui m'apprirent à lire et à écrire non sans difficultés. J'avais tendance à me laisser distraire très facilement malgré que je voulais réellement apprendre. Ce fut étonnant qu'ils soient restés aussi patient avec moi d'ailleurs. Cependant, je ne faisais pas que ça de mes journées. J'aidais à la confections des remèdes quand je ne m'entrainais pas. Une fois cet apprentissage terminé, mes deux professeurs improvisés décidèrent de m'enseigner le plus de culture générale possible. Je ne voyais pas vraiment quel était l'intérêt d'employer autant d'énergie pour enseigner à une seule personne quand tout un clan pouvait s'en occuper... Mais, vous vous en doutez, ils ne me laissèrent pas le choix. Mes premières leçons concernaient les langues. Nous voyagions un peu partout dans le monde des humains, alors c'était plus pratique de pouvoir comprendre leurs langues. Ce ne fut pas facile, et j'ai failli abandonner plusieurs fois. Seulement, mes professeurs ne l'entendaient pas de cette oreille. Puis, ils voulurent m'enseigner l'histoire.

Et c'est ainsi que je pris connaissance de l'histoire de notre peuple et d'Amarillia. Des siècles auparavant, les humains et les particuliers vivaient ensemble dans un seul et même monde, dans une harmonie superficielle. Les humains craignaient les pouvoirs que nous autres particuliers détenons. Il existait de nombreuses tensions entre nous à cause de cette peur, mais la situation dégénéra lorsqu'un accident survint. Personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé. Ça n'a pas beaucoup d'importance de toute façon. Une guerre mondiale éclata entre humains et particuliers, durant laquelle de nombreuses personnes perdirent la vie. Deux soldats particuliers ce sont démarqués au milieu de tous ce chaos. Leur nom? Samael Von Zaïgler et Noctifer Medan. Ils combattaient côtes-à-côtes sur les champs de batailles. Leur complicité les rendait pratiquement imbattable. Mais tout changea lorsque Noctifer assassinat une petite fille humaine que Samael avait pris sous son aile. Samael prit la décision de quitter l'armée et entra dans la résistance afin de stopper la guerre. Quant à Noctifer, il disparut. Le conflit continua pendant quelques années après lesquelles Samael parvint à convaincre les souverains humains et particuliers afin de signer un traité de paix et d'arriver à trouver un compromis. Le jour où les représentants devaient se rencontrer, un attentat fut commis. Un groupe de particulier tenta de supprimer les représentants des deux peuples, et, à leur tête, se trouvait Noctifer. Samael parvint à gagner assez de temps pour que les cibles de l'attentat puissent fuir en se jetant dans un affrontement contre son ancien ami. Quelques mois plus tard, le traité de paix fut signé. Samael, avec l'aide de ses alliés, créa un monde destiné pour permettre aux particuliers de vivre sans crainte : Amarillia. Et Noctifer disparut une fois de plus.

J'avais du mal à assimiler le fait que Noctifer, l'homme qui m'avait sauvé, vivait depuis tout ce temps. De même, je n'arrivais pas à croire à ce qui était dit dans l'histoire officielle. La description qu'on faisait de lui le représentait comme quelqu'un de malfaisant, presque assoiffé de sang et de désolation... J'avais la sensation que certains détails avaient été volontairement effacé... Je devais en apprendre plus, et pour ça, il fallait que je m'adresse à Noctifer. Seulement, la tâche s'annonçait difficile étant donné qu'il n'avait pas prononcé un mot durant la leçon. Il regardait dans le vide et je le voyais se crisper de temps à autre. C'était visiblement un sujet sensible pour lui...

Je trouvai l'occasion d'un discuter avec lui quelques jours plus tard. Nous étions en chemin pour rejoindre notre campement. Nous voyagions en petit groupes afin d'éviter d'attirer trop l'attention. Notre groupe était le dernier à partir et nous marchions. Les autres discutaient de tout et de rien tandis que je marchais en silence aux côtés de notre leader, un peu à l'écart.

- ... J'ai quelque chose à te demander. lui ai-je finalement annoncé. Il tourna la tête et m'observa en silence, attendant que je continue. J'aimerai que tu me donne ta version de l'histoire... Ma requête ne fut accueillie que par le silence. Il reporta son attention sur le chemin devant nous et accéléra légèrement le pas. Je dû me planter devant lui pour qu'il daigne me regarder et s'arrêter. Je te lâcherai pas tant que j'aurai pas eu de réponses à mes questions!