L'héritage

Chapitre 1

Prologue

Le deuil

Il y a plusieurs étapes dans le deuil. D'abord le choc. Un soir le téléphone sonne et on vous annonce l'impensable. Pourtant la chose est fatale et nous passons tous un jour ou l'autre par là. Puis il y a le déni. On ne veut pas y croire et on est submergé par nos émotions. Viens ensuite la colère. Nous avons tous cette certitude pourtant nous allons mourir tel est le destin de tout être humain ou être vivant sur cette planète, mais nous pensons qu'il y a des morts juste et d'autres non. Alors on se rebelle contre la fatalité. Il était trop jeune, elle avait encore tant de chose à faire. Il y a aussi la négociation. On marchande le retour du défunt de la façon la plus irrationnelle possible car au fond de nous on sait que cela est impossible. Alors notre douleur face à cette inéluctable vérité nous amène à la dépression. C'est la phase la plus dangereuse car parfois on n'en revient jamais ou alors pas tout à fait. Le seuil à atteindre est l'acceptation. De toute façon nous n'avons pas d'autre choix que de nous résigner à cette tragique mais naturelle situation. Que reste-t-il alors ? Les souvenirs.

Avant cela, il nous faut choisir un cercueil. Préparer la cérémonie religieuse ou non pour que le défunt repose en paix et tout cela alors que notre douleur s'accroît de jour en jour. Il n'y a pas de repos pour les vivants. Mais il y en a-t-il vraiment un pour les morts ? Où allons-nous après ? Ni la science, ni les religions n'ont su véritablement prouvés quoique ce soit. Alors on vie avec cette incertitude mêler à la certitude qu'un jour nous saurons. Avec le deuil parfois viens l'héritage. Un bien, des objets, un savoir ? qui sait ce que nos proches ou intimes veulent nous laissez après leur départ ? Est-ce quelque chose qu'on leur évoque ? Est-ce un cadeau empoisonné ? Ou un véritable trésor ? Parfois le véritable héritage est déguisé en autre chose et il faut du temps pour trouver ce qu'il est vraiment.

Chapitre 1

L'Orage

Combien de temps me reste-t-il à vivre dans ce monde perdu ? Se demande Gabriel en observant son visage dans un miroir sans âge. Je finirais moi aussi un jour sur une table froide d'un thanatopracteur. Mon corps sera vidé de toute substance et alors que restera-t-il de moi ? Où ira mon âme ? Probablement en enfer se dit-il en esquissant un sourire malsain. Je serais étendu nue dans une chambre froide, puis on enterrera mon enveloppe charnelle six pieds sous terre, où les vers se gaveront de ma chair pourrissante. Personne ne se souviendra de ma voix, de mon rire ou de mes larmes.

Il soupir et vit alors dans le reflet du miroir un cheveux blanc. Que fais-tu là ? vil témoin du temps qui passe. Dit-il en l'arrachant de sa chevelure noire de jais.

Il n'est pas vieux, à peine quarante ans mais il n'est pas prêt encore pour la grande faucheuse et pourtant chaque jour il l'invite dans sa vie avec les paquets de cigarettes et l'alcool qu'il ingère. Il a toujours aimé jouer avec le feu. Ce n'est pas un homme fréquentable comme dirait certain. Ses cheveux court et gominé lui donnent un air de premier de la classe, un style bon chic bon genre, mais son regard vert émeraude trahi parfois son âme sombre et triste. Il n'a pas le visage doux d'un jeune homme mais plutôt une peau abîmée par les abus en tout genre. L'alcool et le tabac certes font des ravages mais la drogue encore plus et puis il y a eu l'accident. Celui qui l'a marqué à tout jamais d'une cicatrice à la joue droite et qui l'oblige à marcher avec une canne. Cela rajoute à son allure un aspect mystérieux. Il fait souvent peur aux gens. Il exerce le métier que tout le monde fuit, celui de croque mort. Rien que le mot en lui-même évoque des cauchemars, rajoutez à cela un homme à l'air mafieux d'un mètre quatre-vingt-quinze toujours vêtu d'un costume noir, marchant lentement avec une canne de la même couleur au pommeau en forme de corbeau et vous obtenez Gabriel Voncroft.

La vie n'a pas toujours été simple. Une famille aristocratique d'origine Allemande qui tente malgré tout de sauver les apparences et qui ne vie que par elles. Gabriel n'entretient avec eux que des relations cordiale et tout aussi vide que les cadavres qu'ils opère en tant que thanatopracteur. Ils n'ont jamais accepté que ce dernier se dirige vers le métier de la mort. S'ils savaient.