Parfois je n'ai pas l'impression de vivre. Je n'ai aucun ressenti, c'est à peine si la sensation de mes doigts touchant le clavier de l'ordinateur est palpable.
Et ça me tue.
Quoique.
Je ne vois pas comment je pourrais mourir étant donner que je ne vis pas. Je n'ai plus de conscience, je pense et je ne pense pas. Je fais si facilement le vide dans mon esprit que je me demande si je suis humaine parfois. Je ne sais pas pourquoi je m'efforce à vivre quelque chose de passable au lieu de vivre de manière passionnée.
La retenue me bouffe de l'intérieur. Je voudrais exploser putain. Là au moins je ressentirais quelque chose.
J'ai envie d'embrasser des inconnus, de danser dans la rue, de sauter du haut d'une falaise, de vriller complètement. Mais j'ai peur de ce jugement désopilant. De ce regard déçu que l'on pourrait porter sur moi.
C'est comme si j'étais sur un escalator qui m'amenais vers le bas et que, comme une conne, je courrais, pour avancer plus vite. Je plonge, je plonge et c'est comme si ça me plaisait puisque je fais rien pour arranger ça. La pire sensation c'est d'être tellement loin de tout qu'on s'en fout de savoir si on peut ou non s'en sortir. L'ironie de tout ça c'est que quand tu vas bien tu t'en rends jamais totalement compte et c'est quand tu vas mal, que t'es au fond du trou que tu vis l'instant présent. J'ai l'impression d'être ralentie dans un monde qui tourbillonne sans cesse. J'ai l'impression de flotter alors que tout fuse.
J'ai envie de pleurer sans raison. Parce que la pizzeria est de l'autre côté de la rue. Parce que cet inconnu me fait une blague pas drôle pendant que je traverse la rue. Parce qu'il pleut dans mon corps comme il pleut sur la ville.
Et je relis des poèmes et je les comprends, ces poètes torturés. Parce qu'ils sont tristes, en colère, découragés parfois, et qu'ils parlent d'une vie dans laquelle je me vois.
Et soudain, je me rends comte que c'est comme si la musique qui avait habité mon corps, mon coeur, avait disparu. Je ne fredonne plus.
Je me torture moi-même à coups d'inertie.
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MOTS SANS SENS
PoetryJe suis une menteuse, les mots ont un sens. Propre, c'est une autre histoire. Ceci, n'est pas un recueil de poésie, j'y consigne juste des pensées qui me viennent. Poétiques ou pas d'ailleurs. Je ne vous invite pas à entrer dans ma tête, vous y ête...