Il est 20h30 et je sors à la hâte de mon immeuble de la rue Voltaire, dans le 11ème arrondissement, pour rejoindre à pied la Gare de Lyon à un peu plus de deux kilomètres de chez moi. J'ai envie et besoin de marcher et le temps, bien qu'un peu frais à cette heure, est plutôt clément pour un mois de Février. Une fois encore j'ai dû trouver un prétexte pour expliquer à mes deux amis et colocataires, Maxime et Emma, pourquoi j'allais découcher ce soir. J'ai donc officiellement une soirée en banlieue avec des collègues de travail et je suis censée dormir chez la collègue qui nous reçoit pour pouvoir profiter au maximum de notre soirée et ne pas être bridée par les transports en commun. Officieusement, je ne vais pas partir très loin de chez moi et je suis ravie que mon monde professionnel et mon monde personnels ne se côtoient pas. Vêtue d'un chemisier blanc sans manches rentré dans un pantalon noir taille haute sous un Perfecto noir et une écharpe en laine, je parcours le trajet qui me sépare de la gare avec mon petit sac de voyage à la main et mon sac à main sur l'épaule. Dieu merci, Emma n'a pas mis son nez dans mes affaires car en réalité, il n'y a aucun pyjama confortable pour la nuit comme à la coloc dans mon sac, seulement une tenue de rechange pour demain ainsi que ma trousse de toilette et un paquet de préservatifs.
Voici plus d'un an que je mens à mes amis, mais je n'ai pas le choix pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il est certain qu'aucun des deux ne serait en accord avec ce que je fais et je les comprends car à leur place je ne le serais sans doute pas plus. J'ai beau dire que je fais ce que je veux de ma vie, je ne suis pas très fière de cet aspect de ma vie. Ensuite, bien que nous nous adorions tous les trois, je suis certaine qu'ils me jugeraient et sans doute auraient-ils raison. Enfin, je ne veux et ne peux prendre aucun risque. S'ils savaient la vérité, ils pourraient chercher à contacter les personnes concernées et je ne supporterais pas de créer des problèmes.
J'entre dans la Gare avec quelques minutes d'avance sur l'heure d'arrivée du train qui m'intéresse et, après avoir jeté un œil au tableau d'affichage, me dirige vers le quai concerné. Je sors mon téléphone de la poche de ma veste ; son dernier message date d'il y a six minutes. Un simple « J'arrive et j'ai hâte » sur l'application Skype où nous avons l'habitude d'échanger. Je déverrouille mon téléphone et lui réponds « Je suis arrivée et je t'attends ». Comme chaque fois, je suis fébrile, excitée, pressée de le retrouver. Comme chaque fois, mon cœur palpite, je ne peux contenir le sourire qui naît sur mes lèvres et je tape du pied ou fais les cent pas en patientant.
Le TGV est à l'heure, il se stoppe à 21h00 sur le quai. Je m'appelle Anna, je vais avoir 28 ans, et vous allez me détester même si vous ne me connaissez pas. Oui, je le sais. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que si je suis à la Gare de Lyon à cette heure, c'est que j'attends l'homme que j'aime. D'ailleurs je l'aperçois au loin. Mon amant, 33 ans, brun aux yeux d'un bleu cobalt qui me font frissonner chaque fois qu'ils se posent sur moi, barbu, un mètre quatre-vingt-huit, une silhouette plutôt musclée et bien proportionnée, s'avance vers moi. Il est vêtu d'une chemise blanche un peu froissée mais élégamment rentrée dans un jean sombre. Il porte ses lunettes de soleil sur le crâne, sa veste ainsi qu'un sac de voyage au bras et un petit sourire au bord des lèvres. Sur ce quai de gare se plante devant moi un homme qui me rend folle et me fait accepter tout et n'importe quoi.
- Salut toi, sourit-il en déposant un baiser sur ma joue.
- Salut toi, soupiré-je en agrippant gentiment sa chemise.
Mon amant passe son bras libre autour de ma taille et me serre contre lui. J'inspire son odeur, mélange d'un parfum boisé et de son odeur bien à lui, et pose ma tête contre son torse. Mon petit mètre soixante-huit me permet de me lover totalement contre sa grande masse et de m'y sentir en sécurité. Rarement, mais la sensation est bien là à chaque fois. Après quelques instants de calme à profiter de ces retrouvailles, je recule d'un pas et lui souris.

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Cinq à Sexe amélioré [En auto-édition]
Romance/!\ L'histoire n'est publiée que partiellement ! Elle est disponible sur Amazon Kindle :) Je m'appelle Anna, et je sais d'avance que vous me jugerez et ne m'apprécierez pas. Je le comprends, vraiment, car moi-même je pense qu'à votre place je me dé...