22 août 2005, États-Unis
Gabrielle Daniels regardait avec anxiété ses parents accrocher aux fenêtres les planches de bois afin de protéger la maison de la tempête qui s'annonçait. Seulement âgée de six ans la petite fille avait conscience que la tempête qui approchait allait faire beaucoup de dégâts. En effet la petite vivait à la Nouvelle-Orléans depuis sa naissance et était coutumière des violentes tempêtes qui frappaient la ville chaque année. Mais au vu du comportement de ses parents elle sentait que celle-ci allait être beaucoup plus violente.
- Bon il ne nous reste que les fenêtres de derrière et les portes à calfeutrer, déclara son père.
- Ma chérie ? Peux-tu aller à l'intérieur s'il te plaît ? lui demanda sa mère alors que le vent soufflait de plus en plus fort et que la pluie se remettait à tomber.
- Et prends aussi ta poupée ma chérie ! lui dit son père avant de remonter sur l'échelle une nouvelle planche sous le bras.
Gabrielle regagna la maison, sa petite Clara dans les bras et se rendit dans la cuisine où l'attendait son goûter. Elle pouvait entendre les coups de marteau de son père ainsi que la pluie qui tambourinait de plus en plus fort contre les vitres.
Le reste de la journée se passa de la même manière, la petite jouait à l'intérieur pendant que ses parents préparaient la maison. Le poste de radio passait beaucoup de messages d'alerte mais la petite fille ne comprenait pas grand chose. La seule chose qu'elle arrivait à comprendre c'est que la tempête avait le nom Katrina.
La tempête frappa la région le lendemain. Effrayée par le grondement terrifiant provenant de l'extérieur la petite fut inconsolable. Ses parents inquiets ne cessaient de trouver des activités pour la distraire mais rien n'y faisait.
Les deux jours suivants furent d'autant plus terribles que l'électricité fut coupée et la radio peinait à capter les ondes. Jamais la petite fille n'avait vécu pareille tempête.
La nuit du quatrième jour de l'eau commença à passer sous les portes mais à ce moment toute la maisonnée était endormie à l'étage. Mais alors que l'eau montait de plus en plus des débris emportés par les eaux eurent raison des murs qui cédèrent en un sinistre craquement qui réveilla tout le monde.
Le père et la mère prirent la décision de se barricader dans une pièce de l'étage où ils avaient prévu des réserves mais alors qu'ils se rendaient dans la chambre de Gabrielle un arbre gigantesque venu de l'extérieur traversa la maison de part en part entraînant au loin les parents de Gabrielle sous ses yeux remplis de terreur. Les deux parents essayèrent de revenir dans la maison mais l'arbre les entraînait irrémédiablement loin de la maison. Gabrielle ne pouvait rien faire que regarder le drame qui se déroulait sous ses yeux à mesure que ses parents disparaissaient dans la nuit. Leurs cris à peine perceptibles avec le grondement de la tempête au-dessus de leur tête.
Mais le calvaire de la petite fille ne s'arrêta pas là. En effet l'eau ne cessait de monter et atteignait maintenant les mollets de la petite fille. Paniquée elle rentra dans la petite pièce dont le palier était rehaussé comparé au reste de l'étage. Elle s'y enferma et mit les sacs de sable devant la porte comme le lui avait appris ses parents. Ce ne fut qu'une fois assise dans son abri de fortune qu'elle laissa enfin libre cours à sa détresse. Elle ignora combien de temps elle resta enfermée dans la pièce, mangeant et buvant quand le besoin s'en faisait sentir, mais elle avait beaucoup de mal à dormir. Heureusement elle avait eu le temps d'emmener avec elle sa petite poupée Clara avec qui elle parlait tout le temps pour tromper son ennui.
Un beau jour où la petite fille parlait à sa poupée, elle entendit des voix crier près de son abri. Rapidement elle poussa les sacs de sable et sortit de l'abri pour voir par le trou dans le mur ce qui se passait. C'est alors qu'elle vit une petite embarcation à moteur passer sur les eaux entre les maisons et demandant sil y avait des gens. La petite fille ne sut pas trop quoi faire. Allaient-ils pouvoir l'aider ? Pourraient-ils la conduire à ses parents ? Alors elle se mit à crier et heureusement une des personnes de l'embarcation l'entendit et pointa le doigt dans sa direction.
- Bonjour ma petite puce, comment tu t'appelles ? demanda la femme secouriste.
- Gabrielle, répondit-elle intimidée.
- Moi c'est Sara, où est ta famille ?
- Partie... avec un arbre... dit-elle avant de sangloter.
- Tu es toute seule ? Mais depuis combien de temps ? Tu sais quel jour on est, demanda le deuxième sauveteur sans tact.
- On est le 28 août, dit la petite après avoir réfléchie.
Les deux secouristes échangèrent un regard surpris et peiné pour la petite fille. En effet aujourd'hui on était le 4 septembre. Cela voulait dire que la petite avait passé 8 jours seule dans cette maison...
- Viens ma puce, on va t'emmener dans un endroit avec d'autres gens où l'on va te soigner et te trouver de nouveaux vêtements.
La petite fille se laissa soulever et déposer sur le petit bateau en tenant serrée contre elle sa poupée. On la conduisit dans un grand gymnase rempli de lits occupés pour la plupart de personnes de tous âges, des familles, des personnes seules. Des enfants avaient lancé une partie de chat dans une partie de la pièce. Dans un autre coin se trouvait un mur où était affiché un tas de photos de personnes et à côté se trouvaient des personnes en blouse blanche qui auscultaient des gens. Elle fut conduite auprès d'une jeune femme médecin qui à la fin de la consultation décida de la prendre sous son aile. En effet la jeune femme avait elle aussi eu sa maison d'inondée et elle était une médecin généraliste rattachée à un orphelinat de la région. Cette femme, nommée Elisa Clark, fut d'ailleurs celle qui emmena la petite dans l'orphelinat une fois que la Nouvelle-Orléans commença son long rétablissement après l'ouragan Katrina...
VOUS LISEZ
Une vie de Millionnaire
RomanceGabrielle est une jeune femme dont la vie n'a pas été facile tout les jours mais qui ne l'empêche pas d'avoir un grand cœur et d'aider son prochain. Duncan lui est un descendant d'une riche famille écossaise à qui tout souri sans même qu'il ne fasse...