je perds le fil du temps dans cette pièce sans murs. une pièce sans murs? non. une pièce où les murs sont miens, où les murs sont moi. pour me libérer il me faut trouver la porte et avant il me faut trouver la clé. mais veux-je sortir? quelque chose ici est agréable. désagréablement agréable. un sentiment de bien-être un peu honteux. dépassé par le dégout et la haine. j'ai bien trop tourné en rond même s'il me reste beaucoup à découvrir. j'ai découverts bien des choses effrayantes, deux trois choses réconfortantes. tout est si nouveau, un peu absurde en certains coins. j'ai tâtonné sur les murs, surfaces lisses et rugueuses, surfaces chaudes et gelées. je suis tombé à genou, je me suis relevé et j'ai recommencé. je ne compte pas le nombre de fois où j'ai pleuré. colère. tristesse. déception. si les murs sont moi pourquoi ne changent-ils pas à ma guise. je me suis épuisé. j'ai cherché à puiser la force de sortir. mais sortir est-ce une fin? un but à atteindre? parfois oui. parfois non. quand c'est oui, aux murs je me bute m'abimant les épaules. j'aimerai poser une bombe pour voir au delà des murs. crocheter le serrure. mais parfois la porte disparait, la bombe est absorbée. quelque chose est entré. dans la pièce. sous forme de brume qui m'a l'air si douce au touché. mais elle me fait peur, ça me prend les tripes et j'ignore pourquoi. j'ai d'abord cherché à l'éviter. je marchais, slalomais, je me cachais pour que jamais elle ne touche une parcelle de ma peau. sans que je ne m'en aperçoive, elle s'est retrouvée, fine couche de particules, déposées sur mon torse. c'est peut-être que je l'ai trop côtoyé, trop admiré, que je commençais à bien l'apprécier. la brume est entrée. elle est bloquée en un moi qui cherche à sortir. je me laisse divaguer dans cette pièce hermétiquement fermée que j'haine.